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Tant d'années se sont écoulées depuis la première saison des LCS EU et le premier sacre de Fnatic en 2013. À cette époque pas si lointaine que ça, l'esport n'était pas ce qu'il est aujourd'hui, Faker n'avait pas encore remporté son premier titre de champion du monde et Fortnite n'avait pas émané de l'esprit de ses créateurs. Nous sommes en 2012 et les Worlds de League of Legends rassemblent 8,2 millions de spectateurs devant leur écran, soit presque 5 fois plus qu'en 2011. À la vue du succès grandissant que rencontre la scène compétitive du jeu phare de Riot Games, les dirigeants prennent une décision qui marquera à jamais l'histoire du sport électronique, créer des ligues régionales.
C'est ainsi que les League of Legends Championship Series European, les LCS EU, virent le jour en même temps que les LCS NA pour l'Amérique, la LPL pour la Chine, la LCK pour la Corée et bien d'autres. Séparés en deux splits et basés sur un système de promotion et de relégation, ces LCS EU se sont enchaînés pendant 5 années consécutives, 5 années durant lesquelles l'Europe a pu apprécier la domination partagée de Fnatic et G2 Esports et le sacre d'Alliance en 2014.
Mais après autant d'années, il était temps pour l'Europe de se renouveler. Le nom historique des LCS était apprécié et connu dans le monde entier, mais le vieux continent avait besoin de définir sa propre identité. La transition sur le modèle de franchises était donc l'occasion parfaite pour prendre ce tournant indispensable afin d'écrire une nouvelle page de leur histoire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça claque.
« We are the new sports »
18 janvier 2018, nous sommes à quelques heures du coup d'envoi du tout nouveau League of Legends European Championship et Alban Dechelotte, le responsable sponsoring de Riot Games Europe, prend le micro devant une salle remplie de médias européens. Le but ? Présenter cette nouvelle ligue européenne à la terre entière.
Dès le départ, Alban a su capter l'attention de son public avec une phrase très simple « Nous sommes le nouveau sport ». Il faut dire qu'après 10 années de compétition, Riot Games n'a plus besoin d'essayer de copier les autres sports pour s'affirmer et cette nouvelle ligue ne vient que revendiquer ses propos. Un nouveau nom, une nouvelle identité visuelle réalisée par DesignStudio - l'agence qui a réalisé le design de la Champions League - et 10 équipes en contrat longue durée sur la ligne de départ, mélangeant nouveaux arrivants et anciens participants. Ce dernier choix a d'ailleurs fait longuement débat et a été remis en cause à de nombreuses reprises mais colle parfaitement à la philosophie de Riot Games : permettre aux joueurs et aux structures de se développer sereinement.
Et pour réaliser cette ligue encore plus grosse, Riot Games a mis l'accent sur les détails, dont un en particulier, uniformiser les productions. Depuis des années, les LCS EU ont été diffusés dans plusieurs langues avec un niveau de production de haut de niveau mais qui semblait indépendant des uns des autres. Pour pallier à cela, Riot a alors choisi de rassembler ses différents partenaires de cast européens pour niveler ensemble les productions que ce soit au niveau du design ou des histoires à raconter.
Une ligue par des joueurs pour des joueurs
Mais cette ligue reste avant tout pensée pour les joueurs, c'était d'ailleurs le point principal de l'argumentaire de Riot Games pendant la conférence de presse. Fini la phase de picks et bans classiques avec les champions qui prennent la majorité de l'écran, place a une toute nouvelle draft visant à mettre en avant les joueurs pour leur permettre d'avoir toute l'attention qu'il mérite.
Si l'on peut croire au premier abord que cette nouvelle ligue a été élaborée pour permettre aux structures de se développer plus facilement, elle a surtout été pensée pour permettre aux joueurs d'évoluer et de s'épanouir dans les meilleures conditions possibles. Il faut avouer que ce système de contrat longue durée a permis au LEC de rayonner à l'international. Le temps ou nos meilleurs joueurs avaient tendance à s'expatrier en NA pour un meilleur salaire, une meilleure visibilité ou des meilleures infrastructures est révolu. La ligue Européenne est maintenant plus attrayante que jamais, et a su attirer en son sein des joueurs coréens de renom comme Kang "GorillA" Beom-hyeon ou Lee "Mowgli" Jae-ha, tout comme des investisseurs de taille comme RFRSH Entertainment et leur méthode révolutionnaire.
Un faux départ réussi
Un nouveau nom, un nouveau design, des équipes attrayantes remplies de têtes d'affiche et le retour du classico de l'Europe, SK Gaming contre Fnatic. Avec un tel mix, le LEC avait mis toutes les chances de son côté pour bien commencer.
Et c'est ce qu'il s'est passé.
Malgré des lags incessants sur la première partie qui ont forcé Némésis et Pirean à s'affronter de nouveau, la ligue européenne à connu un franc succès. Avec 400 000 spectateurs en pointe et 300 000 spectateurs en moyenne, le vieux continent a connu le meilleur lancement de son histoire et cette saison 2019 est sur la bonne voie pour devenir la plus importante de son histoire.
Si l'on peut encore se demander si ce re-branding ne va pas déstabiliser certains spectateurs non-assidus, force est de constater que le LEC a su séduire des sponsors et des partenaires de renom tel que KIA, Lagardère Sports ou encore Foot Locker qui sera en charge d'habiller les arbitres pour leur permettre d'avoir la "Fashion touch that only EU can offer" comme l'a si bien dit Alban Dechelotte !