Nous avions retenu Tin Hearts dans notre sélection VR lors de sa sortie en accès anticipé le 8 novembre 2018 sur l'Oculus Store à 19,99 € et sur Steam à 16,79 €, et nous vous livrons aujourd'hui notre ressenti après y avoir joué sur Oculus Rift. Il s'agit d'un jeu développé et édité par Rogue Sun, un tout nouveau studio situé à Guildford, au Royaume-Uni, et créé par d'anciens développeurs de feu Lionhead Studios (Black and White, Fable). Il s'agit donc là de leur premier titre qu'ils ont choisi de destiner à la réalité virtuelle avec pour but de chatouiller votre âme d'enfant à travers un univers charmant peuplé de jouets et dans lequel vous allez jouer avec des petits soldats en étain.
Early access oblige, le titre n'est pas encore achevé, tout particulièrement au niveau de son contenu. Celui-ci s'articule en effet autour de trois actes et seul le premier est actuellement accessible. Les deux autres devraient voir le jour dans les 9 à 12 mois suivant son lancement. Manifestement inspiré du jeu Lemmings, le célèbre puzzle game de 1991 des Écossais de DMA Design, devenu depuis Rockstar North, sorti initialement sur PC et Amiga. Il s'agit en effet là aussi de guider en toute sécurité des petits personnages (des soldats en étain en l'occurrence) d'un point A à un point B, sachant que ceux-ci avancent continuellement droit devant eux, quoi qu'il arrive.
Des inventions dignes de la Guilde des Jouets
Vos premiers pas dans Tin Hearts se feront en toute quiétude. Le titre prend le temps de vous inculquer les principes du jeu à travers 6 niveaux. Le premier d'entre eux se limite à une table en bois où se trouve une boîte que vous devez ouvrir, et tout au bout de celle-ci une petite porte. Une fois la boîte ouverte, un soldat en étain s'en extrait et avance droit devant lui jusqu'à la porte avant de la franchir, objectif accompli. Dans le niveau suivant, vous aurez deux soldats dont un se fera dévier par un petit morceau de bois de forme triangulaire, ressemblant à un morceau de fromage, en direction d'une autre boîte où il se mettra en faction, déclenchant ainsi son ouverture. À l'intérieur, se trouve un pouvoir dont vous pourrez vous accaparer et qui vous permettra de saisir les fromages de bois pour les déplacer, ce qui vous permettra de dégager le chemin vers la porte pour le second soldat.
Vous obtiendrez ensuite la capacité à accélérer le temps, à saisir et manipuler les fromages de bois à distance puis à vous téléporter vous-même. En effet, si le décor est très limité au départ, il prend de plus en plus corps jusqu'à former des pièces entières, vous obligeant à vous déplacer. Une fois le prologue terminé, vous apercevrez une petite fille de forme fantomatique en train de jouer avant qu'une sorte de petite lumière magique vous indique de vous rendre vers une porte que vous devrez pousser pour accéder à la suite. Chaque niveau se terminera de la sorte et vous croiserez à intervalles réguliers des fantômes du passé. Vous découvrirez ainsi qu'un brillant inventeur du nom d'Albert Butterworth a vécu ici avec sa femme et sa fille. C'est lui qui a créé les soldats en étain et il a retenu, à ce titre, à l'occasion de la foire de Stockholm, l'attention de la Guilde des Jouets qui souhaitait le recruter, mais il a refusé. Lorsqu'il invente la machine à ballons, ils reviennent toutefois vers lui et lui offrent même à cette occasion un jouet qui s’avérera dangereux pour nos soldats en étain : Jack in the Box.
Un univers douillet
L'ambiance dégagée par Tin Hearts est vraiment très agréable, qu'il s'agisse de ses décors tout en bois et remplis de jouets en tous genre, ou de la musique calme et reposante qui nous accompagne. Nous sommes clairement face à un conte qui nous est raconté au fur et à mesure que l'on résout les casse-têtes auxquels nous sommes confrontés. Les graphismes nous charment grâce à une patte artistique inspirée, mais aussi par leur qualité. Dommage seulement que les pièces que l'on traverse ne soient pas plus différenciées. La petite lumière que nous suivons dégage par contre une aura magique envoûtante. En se penchant pour regarder de près les soldats, on peut même apercevoir leur petit sourire charmeur. On peut choisir à notre guise de jouer assis, debout, et même en room scale. L'utilisation des contrôleurs sera en revanche indispensable pour manipuler les objets.
Peu de paroles sont prononcées dans ce jeu, mais elles ne sont disponibles qu'en anglais. Des sous-titres français peuvent toutefois être affichés. Les textes, eux, sont traduits, comme dans l'étude qui fait office de hub et où l'on arrive à la fin du prologue. C'est ici que l'on peut créer de nouveaux profils ou en charger d'anciens, ainsi que choisir dans la bibliothèque quel niveau on veut jouer, une fois celui-ci débloqué en accomplissant le précédent. Sur le bureau, des objets apparaissent progressivement pour rappeler les différents stades clé auxquels nous sommes parvenus. Un projecteur à bande magnétique nous permet également de visionner la bande-annonce du jeu et le générique de fin sur un écran blanc.
On avance, on avance, on avance
Comme les Lemmings dont il reprend le principe, Tin Hearts repose sur un concept de casse-tête à la fois simple et efficace. En effet, comme les Lemmings, les soldats d'étain ne sont pas doués d'intelligence. Tout ce qu'ils savent faire est avancer droit devant eux sans jamais se soucier du danger. La seule chose qui peut arrêter la marche rectiligne de l'un d'entre eux est de rencontrer un obstacle infranchissable. Dans ce cas, il fera demi-tour, et si en se retournant, il bute contre le soldat qui le suit, il se retournera à nouveau pour aller buter à nouveau dans l'obstacle précédent, et ainsi de suite. Seuls les obstacles à plan incliné ne généreront pas de retournement, mais un changement de direction, la seule solution pour diriger nos soldats. Impossible en effet de leur donner des ordres, même simples, comme on pouvait le faire avec les Lemmings (creuser, bloquer, construire, grimper, exploser, ...). Et s'ils arrivent en bord de table, ils n'hésiteront pas à sauter, même s'ils se briseront irrémédiablement les uns après les autres à la réception.
Ainsi, pour diriger nos soldats et en absence d'obstacle naturel adéquat, il faudra utiliser les pièces de bois à notre disposition. Mais attention, car certaines sont percées en leur centre avec une forme particulière et ne peuvent donc être déposées que sur un support correspondant et dans un sens imposé. D'autres, en revanche, sans encoche, pourront être déposées n'importe où et dans n'importe quel sens. Il faudra par contre les chercher un peu et parfois même réutiliser plusieurs fois la même pièce. Heureusement, pour nous faciliter la tâche dans ce cas, nous pourrons arrêter le temps, tout comme l'accélérer ou le rembobiner. Attention dans ce dernier cas, car seuls les soldats remontent le temps, pas les pièces que l'on a déplacées, risquant d'entraîner des orientations différentes de certains soldats.
Si les premiers niveaux rajoutent un soldat à chaque fois, cela s'arrêtera à 10 et le but est bien entendu de tous les amener à la sortie, sauf si l'un d'entre eux sert à ouvrir une "boîte à pouvoir". Mais si la situation devient désespérée, il est toujours possible de réinitialiser les soldats en refermant leur boîte avant de la rouvrir, ils repartiront alors de là comme si de rien était. À nous donc d'apprendre à bien utiliser les tambours sur lesquels les soldats peuvent rebondir et que l'on pourra à un moment donné orienter pour passer d'une table à une autre, même si cela s'avère parfois délicat, les trains en bois transportant des pièces triangulaires, les ballons que les soldats pourront utiliser pour traverser des espaces vides, les canons permettant de renverser des objets pour créer des passages et aussi à contourner Jack in the Box qui gobera tout soldat passant devant lui. Le titre rajoute ainsi progressivement de nouveaux éléments et de nouveaux pouvoirs, ce qui permet de renouveler le gameplay et de garder l'intérêt du joueur au cours des 18 niveaux (dont 6 de prologue) que compte le jeu et qui devraient vous occuper 3 heures, voire un peu plus en cas de blocage sur un passage.
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