Sorti il y a 2 ans, Forza Horizon 3 avait réussi à repousser les limites du jeu de course en mode ouvert, avec un contenu de dingue, une carte construite avec soin et un multijoueur au poil. Disponible le 2 octobre prochain sur PC Windows 10 et Xbox One, Horizon 4 réussira-t-il à réitérer l'exploit en menant la licence vers de nouvelles latitudes ? Réponse dans ce test.
Testé sur PC.
Au service de l'arène
Direction la campagne anglaise pour ce nouveau festival d'Horizon, un choix loin d'être anodin, puisque pour exposer ses nouvelles ambitions, Playground se devait de présenter un territoire au climat tempéré, capable d'émerveiller en toute saison. C'est l'argument numéro un de cette nouvelle livraison : au cours de son voyage vers les cimes du championnat Horizon, le joueur devra passer par les 4 saisons de l'année, avec tout ce que cela implique d'un point de vue visuel. Complètement métamorphosé à chaque changement de période, la carte de FH4 est absolument sublime, certes un peu moins folle que l'Australie, mais bien plus attachante au final.
Ces modifications saisonnières se gardent toutefois d'altérer le gameplay de manière trop abrupte, ce qui pourra en décevoir certains, mais qui se révèle être tout à fait compréhensible lorsque l'on sait comment le jeu est construit. Car si la première année est scriptée, avec des événements à passer obligatoirement et un score de réputation à atteindre, le joueur est ensuite lâché dans la nature, avec un multijoueur finement intégré et des saisons qui ne passent plus qu'en "temps réel". Par exemple, à l'heure où ces lignes sont écrites, nous sommes en automne, et ce pour encore 2 jours, après quoi l'hiver arrivera, et ainsi de suite. Si, comme nous l'avons dit un peu plus haut, les saisons ne modifient pas franchement la conduite, elles sont tout de même vecteur de changements en termes de contenu, puisque chaque période dispose de ses propres défis, championnats et événements. On comprend maintenant mieux pourquoi Turn 10 n'a pas forcément souhaité toucher au gameplay en fonction de la saison : ne pas apprécier une saison signifie se couper d'une partie non négligeable du contenu proposé par les développeurs, il faut donc que tout le monde soit capable d'apprécier toutes les saisons, afin de ne pas segmenter la communauté.
Sans peur et sans reporsche
Abordé de manière très discrète lors des premières heures de jeu, le multijoueur de Forza Horizon 4 laisse exploser tout son potentiel sa première année in-game passée avec des défis journaliers, des épreuves en coop ou en "PVP" (terme employé par le jeu) inédites mais aussi, et surtout, le Forzathon Live encourageant plus que jamais la coopération. Ce nouveau type d'épreuve fait intervenir tous les joueurs d'une session en leur proposant de s'entraider dans des défis communs en vue de points Forzathon, qui donneront ensuite accès à des récompenses saisonnières uniques. Nos exploits en groupe nous ont par exemple permis d'acquérir le thème de Sea of Thieves en klaxon, un objet de personnalisation uniquement disponible en automne via la boutique Forzathon.
La façon dont toute la partie multijoueur est gérée donne l'impression constante de rouler dans un monde vivant qui ne dort jamais, grâce au nouveau système de session en ligne fluide, affichant en permanence (et même sur la carte) les joueurs à proximité : c'est simple, on pourrait faire le parallèle avec le MMORPG. A ce sujet, FH4 conserve absolument tout ce qui faisait l'efficacité de la progression chez son aîné et va évidemment encore plus loin, avec des rangs à passer dans tous les types d'épreuves, même les plus anodines, et une personnalisation poussée à son paroxysme avec le choix de la tenue et de la pose de victoire pour l'avatar. S'il est possible de tout acheter dans les magasins, le gros des récompenses est une nouvelle fois engrangé via une roulette de cadeaux, avec le bon code couleur de rareté, encore une fois hérité des jeux de rôle, on finit toujours par y revenir. Carton jaune cependant pour l'interface et les nombreux menus, qui rappellent (malheureusement) un peu trop l'interface Xbox One : tout cela manque de cohérence et il est souvent difficile d'y trouver ce qu'on cherche rapidement et sans hésitation.
Avec toutes ces récompenses et ces éléments de personnalisation, on finirait presque par en oublier l'essentiel : la conduite et les tracés du jeu. Au volant, rien à dire, on est sur du FH pur jus, avec un gameplay plus permissif que Motorsport, tout en gardant le côté réaliste, avec des comportements crédibles et de nombreux réglages altérant les sensations de conduite. Pour ce qui est des tracés, c'est toujours du lourd et les amateurs de sensations fortes risquent de tomber amoureux des épreuves cross-country en pleine nature et cédant plus facilements aux sirènes du hors-piste. On pourra cependant regretter que les types d'épreuves n'aient pas évolué depuis Forza Horizon. De plus, la sensation d'être face à un copier/coller en termes de contenu se fait ressentir, tout du moins en début de partie qui sert d'introduction aux 4 saisons du titre.
Horizon : zero down
Testé sur PC, Forza Horizon 4 est une nouvelle baffe technique et très certainement le plus beau jeu de caisses qu'il nous ait été donné d'essayer (le second étant Forza Horizon 3). De plus, contrairement au troisième opus, FH4 s'offre une optimisation aux petits oignons pour un confort visuel sans égal sur une bécane de bon calibre. Avec la Grande-Bretagne en terrain de jeu, le festival Horizon perd en exotisme ce qu'il gagne en charisme : les différentes régions du jeu ont toutes un cachet unique, avec de petits villages de campagne, des châteaux, des forêts... Certains regretteront forcément l'Australie et sa variété, mais c'est un moindre mal pour nous offrir une carte qui se métamorphose visuellement toutes les semaines du mois (une saison in-game dure 7 jours).
Pour la petite dose d'adrénaline, les pilotes pourront toujours compter sur les épreuves rassemblement, dont une entièrement dédiée à Halo, une petite parenthèse rigolote et réalisée avec soin. Enfin, comment ne pas mentionner les radios et surtout leurs animateurs, tous doublés en français. Mention spéciale au DJ de Bass Arena absolument génial grâce à ses répliques venues de l'espace et à ses pétages de plomb réguliers entre chaque morceau. La bande-son, éclectique, manque peut-être de quelques morceaux par radio, on retombe souvent sur les mêmes pistes, ce qui est plutôt gênant pour un soft aussi chronophage, mais c'est vraiment pour chipoter : tout l'enrobage sonore de Forza Horizon 4 est absolument délicieux et vous aidera à vous immerger dans cette campagne anglaise reproduite avec minutie. Une tuerie qu'on vous dit, une tuerie !
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