Comme le roi qui incarne l'édition 20ème anniversaire, NBA 2K continue de marcher sur la concurrence et compte, comme les 20 dernières années, s'imposer comme la référence du jeu de basket. Pour cela, il doit d'une part corriger les errances de gameplay constatées l'an dernier et de l'autre, équilibrer son offre entre un contenu immense et l'importance abusée des micro-transactions. Comme d'habitude, le gros focus est mis sur la carrière et son nouveau scénario, baptisé cette année "The Way Back". Le quartier, présent depuis l'an dernier, fait également sa petite révolution avec l'ambition de devenir une place vivante du titre. Alors, NBA 2K19 tient-il toutes ses promesses ? Est-il encore le King incontesté ? Réponse de suite dans ce test.
- Genre : Sport/Basketball
- Date de sortie : 11 septembre 2018
- Développeur : Visual Concepts
- Éditeur : 2K Games
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One, Switch
- Prix : 69,99 €
- Testé sur : PS4 Pro
Win, win win win win
Graphiquement, NBA 2K19 met encore la barre très haut avec des joueurs de plus en plus détaillés et des parquets reluisants. De nombreux joueurs précédemment amochés ont subi un ravalement de façade bienvenu (Russell Westbrook et Larry Bird). Les animations ont elles aussi monté d'un cran avec une gestuelle de plus en plus fidèle à chaque joueur et de nouveaux signatre moves. Si cela peut paraitre comme du détail, il est assez impressionnant de voir Kyrie Irving ou Giannis Antetokounmpo bouger, se faire bousculer, et réagir en dribble avec leur handle si différent mais tout aussi bien retranscrit.
En termes d'ambiance sur le terrain, il n'y a strictement rien à dire. Tous les parquets emblématiques de la grande ligue et leur public en feu répondent présents. Des petites animations de mi-temps aux réactions du public en passant par les musiques et bruitages, chacun des éléments qui fait l'identité d'un match NBA est présent pour notre plus grand plaisir. Le trio de commentateurs Ernie Johnson, Shaquille O'Neal et Kenny Smith est de retour avec des interventions toujours aussi pertinentes et des tonnes d'anecdotes et records à partager. Pour couronner le tout, d'illustres invités se joigneront parfois à eux.
Côté bande-son 2K fait encore dans le grandiose en faisant appel à Travis Scott, dont l'album Astroworld a cartonné cet été, pour se charger de la sélection 2019. On retrouve un peu de tous les genres musicaux, avec évidemment une majorité de hip-hop dont tout de même 5 morceaux de Travis, mais aucun de son dernier album, étonamment. Si les essentiels Migos et des petites surprises comme No Security de Skepta ou Mirage de Toro y Moi sont présents, on regrette l'abscence des hits Win de Jay Rock (pourtant présent dans le premier trailer) et Motiv8 de J.Cole, qui a beaucoup tourné sur la fin de saison et durant les derniers playoffs.
Little trouble in big China
Installé comme une référence dans le jeu de sport, le mode My Carreer revient cette année avec un nouveau scénario, The Way Back. Il nous met dans la peau d'AI, recalé de la Draft 2018 et contraint de démarrer sa carrière en Chine. De fil en aiguille, il va devoir faire ses preuves afin d'intégrer dans un premier temps la G-League pour enchaîner avec la NBA. Mieux écrite et moins intrusive que les années précédentes, cette nouvelle carrière a convoqué une série de guests qui jouent parfaitement le jeu dont notamment Anthony Mackie (Falcon dans Avengers), excellent en scout NBA. Les personnes qui n'en ont strictement rien à faire de l'histoire peuvent enfin passer les cinématiques, et même passer tout le prélude (la Chine + la G-League) à condition de l'avoir complété au moins une fois avec un joueur.
Avec 2K18 était lancé le quartier, gros hub multijoueur vivant et composé de nombreuses places clés entre lesquelles il faut naviguer régulièrement : salles de muscu et d'entraînement, courts, boutiques... Malheureusement, l'agencement n'était pas optimal et forçait le joueur à enchaîner des allers-retours lassants. Ré-arrangé en place carrée avec des événements réguliers (Dodgeball, rotation des différents terrains) cette année, il est bien plus ergonomique et plaisant à parcourir. Quelques ajustements dans la progression aident également à réduire ces allers-retours. Alors qu'il était nécesaire d'y aller quasiment après chaque match, il suffit désormais d'effectuer 3 entraînements à la salle de muscu pour être opérationnel durant 3 à 5 matchs.
Impossible d'évoquer l'évolution de notre personnage sans évoquer la suprémacie des VC, cette monnaie virtuelle qui prend de plus en plus d'importance d'épisode en épisode. L'an dernier, l'abus était juste scandaleux. Sur 2K19, on sent des petits progrès, en tout cas du côté de la carrière. Les récompenses sont plus régulières et importantes (un bonus journalier de VC a été ajouté), les contrats publicitaires mieux intégrés et plus rentables, les améliorations un peu moins chères et surtout : le coiffeur, auparavant à 1000VC la coupe, est devenu gratuit. Tous ces ajustements sont combinés à une création de personnage complétée cette année par le choix de deux compétences, qui permettent de définir un peu mieux notre profil de joueur. Tout cet ensemble fait de la carrière d'NBA 2K19 l'une des plus agréables à parcourir de la franchise, intéressante dans son scénario et passionnante sur le terrain. Elle se la joue même un peu Assassin's Creed en faisant intervenir des personnages historiques. Il ne faut pas s'attendre à Leonard De Vinci mais des visites de légendes comme Kareem et Shaq ponctueront la progression de votre joueur.
La tête dans les VC
My Carreer est au top mais les autres modes de jeu ne sont pas en reste. Le très complet My GM est de retour avec un nouveau mode scénarisé un peu bateau et moins mis en scène que The Way Back mais qui a le mérite d'être là. Un poil radin en nouveautés, le mode reste assez bien conçu pour que vous puissiez, comme les Chateauroux Trashtalkers l'an dernier, développer chaque aspect de votre franchise et entrer dans la légende.
My League revient également avec pour la première fois la possibilité de faire sa ligue entière en ligne à 30 joueurs, à mesure d'un par franchise. Bon, il faut aller les trouver les 29 potes, mais l'initiative est appréciable. Du côté de My Team, le FUT d'NBA 2K, ça ne s'arrange pas. Comme les craintes le laissaient supposé, il s'agit encore une fois d'un énorme puits à VC dont les véritables intentions semblent plus monétaires que ludiques.
Les modes saison et playoffs sont discrets mais toujours là, ainsi que le mode le plus important avec la carrière : le match NBA classique. En-dehors des effectifs mis à jour rien n'a changé. Les équipes actuelles sont toujours accompagnées des équipes classiques et all-time, inaugurées l'an dernier. A noter que les allergiques du parquet peuvent toujours se défier sur le bitume dans des matchs allant de 1v1 à 5v5. Aussi improbable que cela puisse paraître, Visual Concepts nous a concocté une interface aux petits oignons pour emballer tout ça. Les modes sont très bien hiérarchisés, tout est clair et rapide. Bravo.
Temps Mort
Au-delà de ses animations clinquantes, de son ambiance folle et de sa prenante carrière, NBA 2K c'est surtout un gameplay exigeant et immersif. Si la copie de l'an dernier laissait la part belle aux drives de forceurs (disons les choses comme elles le sont), l'édition 19 a sérieusement resserrer les boulons en défense. Essayez d'approcher le cercle et vous vous retrouverez aux prises avec des joueurs bien plus durs sur l'homme, mais également mieux organisés. L'intelligence artificielle a fait un petit bond en avant cette année et peut désormais effectuer de nouvelles tactiques d'elle-même. Elle s'adapte bien mieux aux tactiques mises en place, même les moins évidentes. Revers de la médaille, elle interprête parfois étrangement nos actions ce qui crée quelques incompréhensions qui mènent à des trous défensifs dont on se serait bien passés.
Conscient que la barre de tir à hauteur de tête, introduite l'an passé, n'a pas fait l'unanimité, Visual Concepts nous offre le choix de la barre souhaité entre cette nouvelle et l'ancienne, située au niveau du curseur, aux pieds du joueur. Cette barre est d'ailleurs de nouveau requise pour effectuer des lay-ups, améliorant ainsi notre implication et la précision du gameplay. La physique est toujours aussi exemplaire, le rythme de jeu est toujours aussi intense. Pas de doute, on tient certainement l'une des si ce n'est l'édition la mieux ficelée niveau gameplay.