Cela fait plus de 20 ans que SNK nous abreuve de jeux de combat. D'une qualité variable, ils ont toujours eu une image assez élitiste à l'instar des titres de Capcom, plus ouverts. Trois bonnes années après le jouissif The King of Fighters XIV, l'éditeur revient avec un spin-off en 2v2 pensé pour les joueurs occasionnels et les fans éperdus des silhouettes aguicheuses des combattantes de la série.
Comme son nom l'indique, SNK Heroines Tag Team Frenzy met en scène un roster 100% féminin composé des principales femmes de l'univers de KoF et de quelques hommes métamorphosés pour l'occasion. Le jeu joue énormément sur cette identité très girly, quitte à forcer absolument partout (dans l'interface comme en jeu) entre l'abondance de rose et de petits effets à base de cœurs et de papillons. Derrière ses artifices, le jeu a-t-il su nous émerveiller ?
- Genre : Baston 2D
- Date de sortie : 7 septembre 2018
- Développeur : SNK
- Éditeur : NIS America
- Plateforme : PS4, Switch
- Prix : 54,99 €
- Testé sur : Switch
Aussi profond qu'une pataugeoire
Depuis ces dernières d'années, les développeurs de jeux de combat cherchent une formule pour équilibrer technique et accessibilité. KoF XIV et plus tard Dragon Ball FighterZ ont tenté la piste des auto-combos, activables en appuyant frénétiquement sur un bouton. SNK Heroines fait le choix de supprimer un max de commandes pour ne laisser que l'essentiel. Cela nous donne un système à quatre touches d'attaque (coup faible, coup fort, projection, coup spécial), une pour la garde et une dernière pour changer de personnage.
Pour gagner, il ne suffit pas simplement de réduire la barre de vie de son adversaire à néant, mais de lui asséner un coup spécial une fois sa vie assez basse. Si cela permet aux étrangers du genre de prendre le jeu en main très rapidement, c'est bien l'unique avantage de ce système. Dès les premières parties, les faibles possibilités de combo refroidissent. Le rythme dans son ensemble est très mal géré. Le passage d'un personnage à l'autre n'est pas aussi dynamique que dans un Marvel vs Capcom et l'obligation d'asséner un coup de grâce à l'adversaire vous forcera parfois à passer la fin de partie à vous mettre des coups uniquement pour recharger votre barre de super.
Pour couronner le tout, le roster est très limité : tout juste une quinzaine de personnages, sans compter les DLC. Sachant qu'on les joue 2 par 2, autant dire qu'on en a très vite fait le tour, d'autant que pour la majorité, leurs coups sont recyclés du dernier King of Fighters. Recyclage oblige, la partie graphique du titre repompe également beaucoup ce dernier opus, pour un résultat tout de même plus correct et coloré.
Custorama
Puisque son maigre roster et son système de combat mou ne suffisent pas, comment le titre de SNK compte-t-il nous empêcher de lâcher la manette ? Pas en nous proposant du contenu original en tout cas, puisque nous n'avons ici droit qu'au strict minimum : un classique mode arcade/scénario inintéressant à suivre et qui se plie en 7 combats, des modes entrainement, tuto, du versus en local et en ligne (jusqu'à 4) et un mode survie, jouable avec un ami. Il est bon de savoir que le scénario change un peu en fonction des personnages choisis, si tant est que vous ayez une motivation suffisante pour vous y remettre.
Tout cela nous écarterait presque de la principale caractéristique du titre, en dehors de son accessibilité : le mode customisation. Si vous êtes coutumiers de la série SoulCalibur, où ce mode existe depuis au moins une décennie, vous ne serez pas dépaysés. Il s'agit ici de dépenser tout l'argent récupéré dans les divers modes afin d'habiller vos combattantes de la tête aux pieds. Le jeu ne manque pas d'accessoires loufoques et incite fortement à créer les skins les plus bizarres possibles. L'argent se récupère aisément et les éléments de customisation sont peu chers, vous pourrez donc rapidement laisser libre cours à votre imagination. Comme pour le reste des composantes de SNK Heroines, on s'amuse un peu pour au final vite en faire le tour et passer à autre chose.
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