- Genre : Aventure et plate-forme en scrolling horizontal
- Date de sortie : 17 mai 2018
- Plateformes : Windows, Mac OS (Xbox One et PS4 à venir)
- Développeur : Okomotive
- Éditeur : Mixtvision
- Prix : 14,99 €
Au commencement
En 2015, Don Schmocker, alors étudiant à l'université des Arts de Zurich, canalise son énergie dans un projet de fin de licence. Ce projet sera FAR: Lone Sails, un jeu sur lequel il travaillera durant ses deux années de Master où se joindront à lui d'autres camarades de sa promotion.
Le souhait de Don pour FAR est de repenser la manière dont on utilise les véhicules dans les jeux vidéo, en rendant le joueur dépendant de ces derniers et créant ainsi un attachement émotionnel. Parmi les inspirations, Don Schmocker puise dans l'imagination du sculpteur néerlandais Theo Jansen, le film Une histoire vraie de David Lynch ou encore à travers des jeux vidéo comme Journey ou Little Big Planet.
Une cape, une machine et l'Est à parcourir
Un ciel gris nuagé, un arbre mort, une photo d'une figure paternelle et un personnage à la Journey. FAR: Lone Sails nous accueille calmement, sans spectacle. FAR: Lone Sails est un jeu d'aventure/plate-forme en scrolling horizontal où l'on incarne un petit personnage à capuche et cape qui devra parcourir le monde et le récit à l'aide d'un véhicule (une Okomotive pour être plus précis).
Ce véhicule ressemble à une sorte de tracteur avec des voiles et un moteur à explosion. On dirigera l'Okomotive depuis l'intérieur, où le joueur aura accès à différentes pièces représentant les modules de la machine: Une salle des moteurs avec un bouton-poussoir pour actionner le moteur et mettre en branle la machine, une salle qui permet d'alimenter le moteur en énergie en y déposant des objets glanés çà et là durant le périple ou encore une salle avec un chalumeau pour réparer les modules abîmés et une lance d'incendie pour éteindre les modules en feu.
Le jeu s'articule principalement sur le voyage à bord de l'Okomotive. On voyagera tout en alimentant le moteur, en faisant évacuer la vapeur du moteur pour éviter la surchauffe et en réparant les modules défaillants. La seconde tranche de gameplay consiste, lorsque le joueur est confronté à un obstacle, à sortir de la machine pour découvrir le nouvel environnement. Il s'agira principalement de trouver le chemin à suivre et résoudre de (très) simples puzzles basés sur la physique pour se débloquer et pouvoir poursuivre son périple.
Dit comme ça, FAR: Lone Sails ne semble pas proposer grand chose au joueur. Ce serait oublier la direction artistique, la bande-son et tout ce qu'elles fournissent en narration environnementale et émotionnelle.
Ode à la contemplation
Dès le départ, FAR:Lone Sails nous plonge dans un cadre de quiétude et de voyage. On passe la majeure partie de notre temps de jeu à bord, à s'occuper de notre Okomotive. Le joueur peut zoomer et dézoomer la caméra à sa guise, permettant ainsi de se concentrer sur les actions à mener par le joueur ou bien de profiter des superbes paysages tout en noir, blanc et bordeau.
L'univers dans lequel se déroule FAR: Lone Sails est un monde désolée, post-apocalyptique: Un océan desséchée où de nombreux bateaux se font prendre d'assaut par la rouille, un moulin à vent en ruine ou encore des usines abandonnées où le joueur trouve divers objets nous indiquant que quelqu'un habitait (habite ?) ici.
Il en ressort un authentique sentiment de désolation tout au long de l'aventure, avec des échos lointains de la désolation ressentie dans la série S.T.A.L.K.E.R.
La musique n'est pas en reste avec des compositions folk et ambiant réalisées à l'aide d'un saxophone, une trompette, une guitare sèche, une contrebasse. La bande originale souligne les paysages que l'on scrute au loin, appuie certains moments de tension, mais n'oublie pas de se rendre silencieuse pour laisser une émotion différente surgir.
Le jeu ne présentant aucun texte, la narration est principalement environnementale et émotionnelle grâce à la musique. Des échafaudages autour d'éoliennes, des boîtes de conserve sur un banc, un poste radio qui reçoit une boucle de conversations. C'est certain : Un peuple habitait ces lieux, mais sont-ils encore ici ? Ou bien sont-ils tous partis et notre personnage est le dernier à larguer les amarres ?
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