La série des Red Faction est née en 2001 des mains du studio Volition. Celui-ci a développé quatre des cinq épisodes sortis à ce jour, laissant le soin à l'éditeur THQ de créer le dernier (Battlegrounds - 2011 - qui est un jeu de combat en véhicules en vue de dessus).
La série est connue principalement pour la possibilité offerte au joueur de pouvoir "tout péter" dans l'environnement du jeu. Le moteur Geo-Mod développé par Volition laisse le champ libre et permet de combler ses envies de destruction. C'en est même devenu un élément essentiel du scénario et du gameplay de Red Faction Guerilla.
THQ a donc décidé de proposer une version remasterisée de ce troisième épisode sur PC, PS4 et Xbox One. Au-delà des améliorations graphiques, retourner remodeler la surface de Mars à coup d'explosions vaut-il le coup en 2018 ? Découvrez notre test.
- Genre : Action défouloir
- Date de sortie : 2 juillet 2018
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Développeur : Volition
- Éditeur : THQ
- Prix : 29,99€
Les Frères Pétard
Petit retour sur l'histoire pour ceux qui n'auraient pas fait le jeu en 2009 : le héros, Alec Mason, est un ingénieur en bâtiment. Sauf qu'il ne les construit pas, il les démolit. Le jeu débute alors qu'il arrive sur Mars pour rejoindre et travailler avec son frère Daniel. Tout en lui expliquant leur tâche (détruire à la masse des installations techniques obsolètes pour en récupérer les restes métalliques), ce dernier lui apprend qu'une fois que la planète a été terraformée pour la rendre vivable et exploitable, l'EDF (non, non, l'autre, l'Earth Defense Force) a fait main basse dessus et y fait régner la terreur. Il lui propose alors de rejoindre la Red Faction, une organisation clandestine de résistance martienne dont il fait partie. Le gars Alec n'est pas plus intéressé que ça quand son frangin Dan se fait descendre sous ses yeux par ladite EDF. Sauvé par des membres de la Red Faction, il ne lui en faut pas plus pour embrasser la cause. Une fois arrivé à la base (pas si) secrète, il est informé de la tâche qui lui incombe : libérer les six régions de Mars du joug de l'EDF.
Mars Attacks
En deux coups de cuillère à pot, voilà donc Alec qui passe de simple employé à leader de la révolution martienne. Pour mener cela à bien, il va devoir faire baisser la présence de l'EDF dans chacune des six zones que compte la carte en réalisant des opérations de guérilla et des missions secondaires. Une jauge présente à l'écran nous informe du taux de présence des troupes ennemies. Une deuxième indique le moral des habitants de la région, moral qui réagit à vos actions, notamment si vous tuez des civils durant vos missions.
Lorsqu'Alec se trouve dans une des bases de la Red Faction, il se rend au rapport afin d'accéder à la carte de la zone. Sur celle-ci sont mentionnées les missions secondaires accessibles. Il s'agit de récupérer des prisonniers, de détruire des bâtiments importants, de faire des livraisons, etc. La base vous informe aussi en temps réel lorsqu'une action de guérilla est disponible. Il faut alors cesser toute activité séance tenante et foncer sur les lieux, le plus souvent pour repousser les assauts des troupes de l'EDF. Notre ami peut soit muscler ses mollets et courir, soit prendre possession de l'un des nombreux véhicules disponibles (ils sont garés partout), du buggy léger au plus gros et blindé des tanks.
Alec dispose de quatre emplacements où disposer des armes et des équipements. De base, il dispose de sa masse. On peut lui adjoindre des explosifs, des fusils d'assaut et autres joujoux plus ou moins létaux et destructeurs. L'écran dispose d'un radar qui indique entre autres la présence de caisses d'approvisionnement. Alec peut aussi faire le plein de munitions sur une base et acquérir / customiser ses armes. En effet, tout le métal qu'il récupère dans les débris des bâtiments détruits lui sert de "monnaie d'échange".
Au fur et à mesure de vos actions, la jauge de présence de l'EDF baisse et déclenche des missions principales, plus importantes dans la tâche à mener et dans la durée, qui font avancer l'histoire. La mission finale de la zone permet d'en éjecter une bonne fois pour toutes les troupes ennemies (on peut alors y circuler librement sans risquer d'être pris en chasse au moindre coup de masse) et débloque la zone suivante. Un processus qui a été repris récemment dans, par exemple, Ghost Recon Wildlands et Assassin's Creed Origins.
Total Recall
Pour la première fois dans la série, Red Faction Guerilla propose une vue à la troisième personne. Dans son maniement, Alec vous fera penser à Saints Row du même studio Volition ou à Gears of War, sans les mises à couvert. Alec est maniable et le diriger ne pose aucun problème. Les mouvements de caméra sont au diapason et ne posent aucun soucis non plus. Lors des gunfights, la visée non-assistée fait le job et il est aisé de toucher les ennemis de près ou de loin. D'autant que même si l'IA permet aux soldats de se cacher, la plupart finiront immanquablement par se mettre à découvert à un moment ou à un autre, nous permettant de les dégommer facilement. La conduite des véhicules elle aussi n'a rien à se reprocher ; un sans-faute question maniabilité donc.
N'ayant pas joué à la version d'origine, je ne peux pas vraiment faire de comparaison hormis en regardant des images. Néanmoins, le ressenti est bon, même si l'ambiance et l'environnement principalement "rouge" inhérents à la planète Mars n'aident pas à la lisibilité. La grande carte propose d'ailleurs divers configurations de terrains, tous parfaitement reconnaissables et suffisamment différents pour ne pas lasser l'œil. Un gros bémol par contre sur les cinématiques qui semblent ne pas avoir été retouchées du tout durant le processus de remasterisation. Les modélisations faciales ne sont clairement pas au niveau des machines de la current-gen. Quant au doublage, les acteurs font vraiment le minimum syndical.
À savoir que la version Rem-Mars-tered arrive avec tous les DLC sortis à l'époque ainsi qu'un multijoueurs qui propose les classiques Capture de drapeau et Deathmatch ainsi que d'autres modes adaptés aux possibilités de destruction (serveurs vides au moment de ce test).
Red Faction Guerilla fait clairement le job. Le jeu propose un chouette moment durant lequel on pourra laisser libre court à ses plus bas instincts de destruction. "Oh une citerne !" Quatre coups de masse et c'est un tas de gravats. "Oh un entrepôt !" Quelques explosifs bien positionnés et il n'en reste rien. "Hé mais c'est quoi ma mission au fait ? M'en fiche, je fais tout péter !" Voici un résumé de ce qui se passe lorsque l'on y joue : on risque de se laisser emporter par la possibilité offerte de tout fracasser. D'autant que le moteur crée une physique très réaliste et jouissive et que regarder une tour s'écrouler après en avoir sapé la base reste un moment de bonheur. Mais avançant dans le jeu, on se rend compte que ça a beau être sympa d'exploser le moindre bâtiment, c'est humain, on s'en lasse. D'autant que le gameplay et les missions tournent essentiellement autour de la destruction. Ce qui est dommage parce que l'histoire est franchement sympa à suivre. Les méchants de l'EDF, les révolutionnaires de la Red Faction (sur Mars, Lénine aurait apprécié), les autochtones martiens : les vies et les histoires s'imbriquent et interagissent à coups de révélations et de twists. Attention, ce n'est pas le scénario de l'année, mais il aurait mérité d'être davantage mis en avant parce que proposant un background intéressant. Le jeu, malgré ses qualités (maniabilité, durée de vie entre 15 et 20 heures, son prix de 30€), aurait gagné à plus de légèreté. Par exemple, de vraies missions d'infiltration se seraient parfaitement intégrées à l'histoire.