Qui dit faille matérielle, dit faille impossible à patcher via une mise-à-jour. Le seul moyen pour Nintendo de corriger le problème est de changer de puce sur toutes les Switch à venir. Cette opération aurait (aura ?) un coût non-négligeable pour le constructeur ; pour l'instant, il n'y a eu aucune communication provenant de Kyoto.
La puce Tegra dispose d'un mode de sécurité appelé RCM (Reconfigurable Mesh Mode). Celui-ci permet de flasher la puce afin de corriger tous les problèmes logiciels qui pourraient survenir et ainsi récupérer la console. On pense par exemple à une machine "brickée". Le problème vient du fait que, lorsque le mode RCM est activé, n'importe quel code peut être exécuté par le boot rom.
Ainsi, si l'on introduit dans la console une carte SD disposant d'un dual-boot et d'une partition Linux puis que l'on active le mode RCM en reliant simplement deux connecteurs du joy-con droit à l'aide d'un simple fil électrique, il est possible de choisir quel firmware lancer, Linux ou l'officiel Nintendo. Et comme ce dernier n'est en rien modifié, Nintendo n'en saura jamais rien.
La vidéo ci-dessus montre ainsi qu'il est possible de détourner l'utilisation première de la Switch et de la transformer en tablette tactile. Rien de bien méchant en soi direz-vous, et vous auriez raison. Mais si l'on imagine qu'un émulateur Switch performant soit installé, cela change alors considérablement la donne : n'importe quel jeu piraté serait alors jouable. De quoi sérieusement inquiéter Nintendo. Il reste maintenant à savoir quels impacts aura cette nouvelle sur la stratégie du constructeur ainsi que sur les ventes de la machine.
Pour info, pirater un jeu vidéo, c’est commettre un délit de contrefaçon en France. La peine maximale encourue est de trois ans d’emprisonnement et de 300.000 euros d’amende pour un particulier.