Le jeu de cartes de Blizzard, Hearthstone, a montré la voie à de nombreux éditeurs en ce qui concerne le marché des jeux de cartes numériques. Ici, nous allons nous attarder sur le jeu de cartes, Fable Fortune, édité par les studios Flaming Fowl Studios, un jeune studio de développement crée par d'anciens employés des studios Lionhead dirigés par Peter Molyneux.
Fablestone, un jeu original ?
Après plusieurs dizaines d'heures de jeu il est difficile de dire qu'elle est l'originalité de Fable Fortune. C'est un jeu de cartes numériques qui fait les choses bien, mais qui arrive bien trop tard et qui souffre de beaucoup trop de similitudes avec le monstre de Blizzard, Hearthstone. Fable Fortune reprend tout ce qui fait le succès d'Hearthstone, le système de Héros/classes qui chacun, aura une mécanique de jeu particulière, grâce à des cartes spécifiques mais surtout par le biais d'un "pouvoir héroïque" qui coûtera deux pièces d'or (soit deux points de mana ou énergie).
Pour le moment, c'est pas moins de 6 personnages qui sont disponibles et avec lesquels vous allez pouvoir construire des decks. Une fois votre deck établi, vous serez prêt pour vous lancer dans le coeur du jeu, à savoir les parties en duel 1v1 en partie classée ou normal. Comme dans tous CCG, chaque joueur jouera chacun son tour en ayant la possibilité de dépenser des ressources (pièce d'or) pour jouer des cartes ou utiliser un pouvoir. Les classes vous donneront un type de gameplay et des cartes uniques, comme par exemple l'alchimiste qui pourra s'amuser à échanger les points de vie et l'attaque des serviteurs, ou encore le marchand qui aura la capacité de piocher ou infliger plus de dégâts contre de l'or.
Ceci nous donne un sentiment de déjà-vu, notamment avec le jeu de Blizzard qui comporte 9 héros (Guerrier, Mage, Chasseur etc…) différents. En effet, nous pourrions tout à fait comparer le marchand au Voleur, le prophète au Prêtre ou encore le chevalier au Guerrier. Un effet miroir assez dommageable étant donné que le titre de la firme californienne est sorti depuis maintenant plus de 4 ans et on aurait pu s'attendre à plus d'originalité et des classes plus travaillées ou avec plus d'âme dans Fable Fortune.
Des bases saines, mais sans prise de risques…
Attardons nous un peu maintenant au plateau de jeu et où se passent les hostilités entre les joueurs. Nous sommes, dans Fable Fortune, face à un "board" (plateau de jeu) très classique, propre au niveau du design, mais plutôt mal agencé.
Le charme artistique du titre et l'univers de Fable est très agréable à l'oeil on ne peut pas le nier, les couleurs et les tons sont bien choisis, mais malheureusement on ne peut pas en dire autant de l'ergonomie du jeu. Comme vous l'aurez vu ci-dessus, les développeurs ont opté pour une vue un peu inclinée vers le haut qui donne un effet de profondeur, à la différence des jeux de cartes traditionnels, qui eux sont en vue complète du dessus. L'idée de base est bonne, mais rend la disposition de toutes les informations sur l'écran brouillon et peu intuitive. Le personnage (avec vos points de vie, 30 en début de partie comme sur Hearthstone); se retrouve coincé entre le pouvoir héroïque, le coffre de pièce d'or qui fait office de ressource, le drapeau des quêtes (ces dernières permettant d'améliorer votre héros une fois complétées) et le pouvoir de garde.
Petit aparté sur le pouvoir de garde et les quêtes, qui sont les deux seules originalités du titre au niveau du gameplay, avec l'un permettant pour une pièce d'or d'octroyer la garde (provocation) à un serviteur afin de forcer votre adversaire à l'attaquer et ainsi vous protéger. Les quêtes quant à elles, apparaîtront en début de partie et vous allez devoir en choisir une parmi trois et tenter de la compléter en jouant vos cartes pour améliorer votre héros et ainsi choisir un côté, bon ou obscur, ce qui aura un impact sur votre pouvoir héroïque.
La boutique et le craft de cartes
Comme tout un chacun, vous en venez normalement à la question "Ok, c'est bien beau, mais combien ça coûte?". Aucun comparatif de prix ne sera fait ici, vous vous en doutez bien, et nous évoquerons uniquement ce jeu. Tout d'abord, sachez que le jeu finira par être en Free-to-Play d'ici la fin de l'année. L'early access du 25 Juillet nous permettait, pour la modique somme de 12.99€, de bénéficier de l'équivalent de 40€ de récompenses ingame : 30 boosters à ouvrir, une carte Trophy exclusive pour ce "Pack Fondateurs" et une carte de qualité Fabled que vous découvrirez par vous-même. Alors pourquoi payer maintenant si le jeu va finir en Free-to-Play ? Tout simplement car les développeurs ont lancé une récolte de fonds pour aider au développement de leur jeu et à l'aboutissement de leurs idées les plus folles. Il y a fort à parier qu'avoir contribué à leur lancement vous donnera de jolies récompenses plus tard, quand le jeu sera bien stabilisé.
Pour ce qui est de l'achat de boosters dans sa version plus commune, on peut bien sûr y procéder avec de l'argent issu du jeu (1000 pièces d'argent pour un booster) ou alors en sortant la carte bancaire. Vous aurez alors accès à 7 boosters pour 8.99€, 15 pour 17.99€, 40 pour 44.99€ et enfin 60 pour 62.99€. Des prix sensiblement identiques à ceux de la concurrence, rien à ajouter sur ce point.
En ce qui concerne le craft de cartes, cela va aussi se passer de la même manière que sur Hearthstone, Gwent et TES Legends pour ne citer qu'eux. Vous pouvez "désenchanter" chaque carte que vous ne désirez plus dans votre collection, et en tirer un certain nombre d'encres. Ces encres vont vous servir pour en créer d'autres, sachant qu'à l'instar de ses concurrents, il faudra bien sûr beaucoup plus d'encres pour craft une carte d'une certaine rareté que celles qu'elle vous aurait rapporté en la désenchantant. Une phrase compliquée, qui peut se résumer par "il n'est absolument pas rentable de casser une carte puis de la craft dans la foulée, vous y perdrez énormément". Petit exemple : désenchanter une carte de qualité "Fabled" vous rapportera 400 encres, en craft une vous demandera 1600 encres. Le calcul est vite fait… Un deuxième moyen de craft des cartes sera d'obtenir des items ingame : des marteaux, des arbalètes, des épées, etc… Pour le moment, nous n'avons pas encore vu comment obtenir ces items, cela sera peut-être à découvrir plus tard.
La technique a du mal à suivre pour un CCG.
Un des gros point noir de Fable Fortune se trouve au niveau de son optimisation qui est en difficulté, notamment la navigation dans les menus qui est lente… bien trop lente pour un jeu de cartes qui n'est pas censé prendre 2 minutes lorsque l'on va de la collection au mode partie. Il en va de même pour lancer une partie, les temps de chargement sont longs et peuvent lasser les gens qui ont l'habitude de pouvoir enchaîner les parties rapidement comme sur Hearthstone ou Gwent. Autre souci, les mots-clés (mécanique des cartes) présents dans le jeu ne sont expliqués qu’en partie et pas dans la collection. Cela peut s'apparenter à un détail, mais il est important pour les nouveaux joueurs d'avoir une explication simple et accessible des mots-clés pour qu'ils sachent ce que font les cartes.
En dehors de cela, on notera les illustrations des cartes qui sont très réussies et qui respectent fidèlement l'univers de Fable. Les fans reconnaîtront sans difficultés les créatures et personnages issus des trois épisodes de la licence comme les Hobbes ou les Balverines.
Quelques captures d'écran
