Cela faisait longtemps que le monde des jeux tactiques au tour par tour n'avait pas eu droit à du sang neuf. Mais comme vous devez le savoir à présent, les développeurs de Subset Games, auxquels nous devons l'excellent Faster Than Light, ont décidé de surfer sur le succès de leur titre précédent pour relever le gant et attirer l'attention des foules sur leur nouveau titre : Into the Breach. Ne vous laissez pas tromper par sa direction artistique mignonne tout en pixels ni par l'échelle des plus modeste du champ de bataille qui pourrait faire croire que c'est un jeu simpliste développé pour mobiles comme Fire Emblem Heroes, cela serait comme croire que gérer l'équipage d'un petit vaisseau spatial en fuite est chose facile.
- Genre : Tactique au tour par tour, Rogue-like
- Date de sortie : 27 février 2018
- Plateforme : PC (Mac et Linux à venir)
- Développeur : Subset Games
- Éditeur : Subset Games
- Prix : 14,99€
Gundam, Guntank et Guncannon
L'humanité a été détruite par les Veks, des monstres insectoïdes gigantesques, mais tout n'est pas perdu! Un groupe doté de technologies avancées s'efforce de la sauver dans d'autres lignes temporelles. A l'aide d'une escouade de trois puissants mechs qu'il largue sur les dernières îles habités par l'humanité, le groupe tente de mettre un terme à l'invasion cette fois. Grâce à sa maîtrise des pouvoirs temporels l'escouade peut prédire quelles seront les attaques des Veks au prochain tour, et même remonter le temps une fois par bataille en cas d'erreur. Avec tout cela, obtenir la victoire devrait être facile non ? Non. Les choses ne sont malheureusement pas si simples car malgré leur très large supériorité numérique, les Veks disposent d'un avantage de choix ; ils ont simplement à endommager suffisamment les installations civiles en prenant pour cible les nombreux immeubles et bâtiments de chaque carte pour l'emporter. Faire survivre vos mechs serait effectivement facile, mais prévenir toutes les attaques des Veks sur toute la durée d'une campagne est une autre paire de manches. Vos unités auront souvent à sacrifier une partie de leurs points de vie pour arrêter une attaque ou pour empêcher un Vek de sortir du sol au prochain tour.
De plus, votre escouade ne disposera généralement pas d'une puissance de feu suffisante pour éliminer les Veks au rythme auquel ils apparaissent. Dans beaucoup de cas, vous n'aurez même pas la capacité de leur infliger des dégâts, mais plutôt celle de les déplacer d'une façon ou d'une autre. C'est ici que les choses deviennent intéressantes. Pousser les ennemis contre un obstacle, voire mieux encore, les uns dans les autres va leur infliger des dégâts. Vous pouvez aussi les pousser sur la position où leurs renforts sont censés émerger, ce qui aura pour effet de les retarder tout en infligeant des dégâts au Vek qui sert bien involontairement de bouchon de circonstances. Les Veks terrestres n'aiment pas l'eau, les pousser dans les cases de ce type s'avère aussi être une excellente méthode d'élimination rapide pour vos unités les moins bien armées. Le mieux reste cependant carrément de retourner les Veks les uns contre les autres, un ennemi déplacé ne va pas annuler son attaque au prochain tour, en utilisant savamment les lignes de tir et surtout l'ordre d'action des unités, il est possible de (littéralement) pousser vos adversaires à s'éventrer mutuellement.
Les tours de l'enfer
Chacune des quatre principales îles du jeu possède son propre environnement et des défis propres. La vieille terre est pleine de relique de la guerre ainsi que d'étendues boisées qui peuvent prendre feu. Le désert voit le terrain s'effondrer et les dunes sont transformées en nuages de fumée par les tirs. La décharge est pleine de flaques d'acide et de tapis roulants, etc. Ces différents éléments du terrain sont combinés aux spécimens de Veks locaux ainsi qu'aux objectifs propres à chaque carte. Vous ne pourrez pas accomplir toutes les missions de chaque île, il faudra donc bien choisir vos priorités. Les missions plus rentables qui peuvent potentiellement rapporter davantage d'énergie et de réputation sont aussi plus difficiles en général. Vous n'aurez pas besoin de tuer tous les Veks, mais en plus de défendre les objectifs, il vous faudra souvent accomplir des actions spéciales pour débloquer les récompenses, par exemple protéger un train en marche ou tuer un certain nombre d'ennemis. Cela apporte une touche de variété additionnelle bienvenue aux combats. Cela permet aussi de découvrir à quel point le rythme de jeu est endiablé. Dans beaucoup de jeux tactiques au tour par tour une mission dure entre une dizaine et plusieurs dizaines de tours, ce qui donne du temps pour se positionner, se préparer, voire pour faire la tortue et laisser les ennemis venir à soi. En dehors de quelques missions spécifiques, ces jeux laissent généralement des moments pour souffler et de la marge d'erreur. Ici, ce n'est absolument pas le cas, la très large majorité des missions ne dure que 4 à 5 tours maximum, parfois 3 seulement. Mais ces tours semblent interminables tant la tension est élevée. Tous les Veks sur la carte vont détruire quelque chose de précieux et irremplaçable à chaque fois, et avec seulement 3 unités de votre côté, il faudra remuer vos méninges au maximum afin de les en empêcher, ou trop souvent, pour ne serait ce que mitiger les dégâts. Il faudra bien placer ses unités, anticiper les actions des Veks et surtout avoir préparé le bon équipement pour établir une stratégie efficace au fur et à mesure de votre progression dans la campagne.
La guerre sans fin
Ce qui fait aussi la beauté d'Into the Breach (et ce qui le différencie d'un puzzle game) est que vous pourrez personnaliser vos troupes. Au début de chaque campagne, vous pourrez choisir un héros dans le roster puis le placer aux commandes d'un mech. Chaque héros dispose de ses propres compétences originales et gagner en expérience permettra d'en débloquer davantage. Par la suite au fil des missions vous allez pouvoir trouver des héros additionnels, récolter des générateurs d'énergie pour améliorer vos mechs, et acheter de nouvelles pièces d'équipement aux conglomérats grâce à votre réputation durement gagnée. Vous pourrez ainsi personnaliser votre équipe, même si vous êtes en partie dépendant de la chance, ce seront surtout vos talents de commandant et votre capacité à utiliser au mieux les outils à votre disposition qui détermineront l'issue des batailles.
Des batailles qui auront la fâcheuse tendance à finir dramatiquement, il faut dire que quand on quitte le mode Facile les Veks s'avèrent vraiment redoutables. L'humanité se retrouve alors annihilée une fois de plus, mais ce n'est pas (trop) grave, vous pourrez faire mieux dans la prochaine ligne temporelle (du moins, nous l'espérons). Pour vous assister dans cette tâche, vous pourrez sélectionner n'importe lequel de vos héros survivants de la précédente partie, avec toute son expérience. Ce joyeux drille aura la joie de plonger à nouveau dans une bataille désespérée pour sauver le monde. Vous pourrez aussi débloquer de nouvelles escouades de mechs avec les points débloqués dans vos précédentes parties. Vous trouvez les mechs de base ennuyeux ? Testez l'escouade météo, celle incendiaire ou celle scientifique par exemple. Comme pour les vaisseaux de FTL, cela va totalement changer la façon de jouer chaque mission. Avec 10 escouades de 3 mechs, plus d'une dizaine de héros, des dizaines d'armes et surtout la capacité de créer une escouade personnalisée avec tous les mechs débloqués, vous n'aurez rapidement que l'embarras du choix. Si vous n'aimez pas l'artillerie ni les vaisseaux scientifiques, vous pourrez rapidement prendre votre revanche avec 3 gros mechs de combat humanoïdes bien bourrins, il reste à voir si cela s'avérera une stratégie viable.
Calendrier des sorties de jeux