Test de Chaos on Deponia sur PS4
Fort de l’engouement créé par la sortie de Deponia, en janvier 2012 en Allemagne et en juin de la même année en France, Daedalic Entertainment a décidé de remettre ça avec un deuxième opus. Quelques mois après, en novembre 2012, Chaos on Deponia, la suite de la licence faisait son arrivée et confirmait le potentiel repéré en lui par les joueurs. Bien que faisant partie de ce qu’on appelle communément des jeux de niche, il a connu un accueil chaleureux de la part des critiques et du public et est parvenu à se faire un nom dans l’univers des Point & Click ainsi que dans celui du jeu vidéo en général. Désormais sous forme de quadrilogie, il semblerait que la licence Deponia soit décidée à refaire peau neuve puisque fin 2016 le premier titre de la franchise a connu un portage sur PS4 ainsi que sur Xbox. Chaos on Deponia compte suivre les traces de son grand frère avec une migration sur les dernières consoles de Sony et Microsoft prévue pour le 6 décembre 2017. La recette initiale avait bien fonctionné, mais est-ce vraiment dans les vieux pots que l’on fait la meilleure confiture ? Le portage est-il à la hauteur des attentes des joueurs ou va-t-il leur offrir une indigestion si proche des fêtes ? La réponse se trouve dans ce test.
Genre : Aventure/Point & Click
Date de sortie : 6 décembre 2017
Plateforme : PS4, Xbox One, PC
Développeur : Daedalic Entertainment
Prix : 19,99€
Qui sème le bordel, récolte le Chaos...
Dès les premiers instants, ceux ayant déjà eu entre les mains Chaos on Deponia sur PC ou n’importe quel opus de cette licence, se sentiront direct envahis par la nostalgie. En effet, sans vouloir vous spoiler quoique ce soit, sachez que le portage a certes impacté l’aspect technique et gameplay du jeu, en revanche d’un point de vue scénario, ambiance et personnage, rien à signaler. Ne révolutionnant pas le genre, Chaos on Deponia reprend les ficelles du genre et les renforce à grands coups d’humour. Retrouver Rufus ainsi que Goal et ses différentes personnalités est un véritable plaisir dont on ne se lasse pas, même cinq ans après. Pour les personnes n’ayant pas eu l’occasion de s’essayer plus tôt à ce petit bijou du studio allemand Daedalic Entertainment, Chaos on Deponia prend pied directement après son prédécesseur. On retrouve Rufus et Goal, protagonistes principaux du premier opus de la licence, bien que cette dernière soit inconsciente toute l’aventure durant. Désireux de sauver sa planète et d’attirer sur lui la lumière des projecteurs, le grand dadais un brin égocentrique est décidé à retourner sur Elyseum grâce à l’aide de sa jolie acolyte.
Enfin, « grâce à l’aide » est vite dit, puisque celle-ci a perdu la mémoire et souffre désormais de schizophrénie. Il devra donc composer avec les cartes en main pour rejoindre cet Eden peuplé d’êtres supérieurs afin de préserver le dépotoir qui lui sert de planète. Si les nombreuses personnalités de l’Elyséenne donnent du mordant à certaines situations, c’est évidemment l’immoralité et la maladresse de l’antihéros qu’est Rufus ainsi que l’humour gras et les dialogues piquants qui tirent la couverture à eux. On n’en attendait pas moins de Daedalic Entertainment qui nous avait habitués à des personnages bien écrits, le tout joyeusement rehaussé par la plume de Jan Mueller-Michaelis. Bien qu’un peu plus prévisible que Deponia, ce nouvel opus parvient à surprendre par des situations incongrues, des discussions complètement WTF et d’innombrables gags. Le seul petit bémol que l’on peut trouver à Chaos on Deponia, à ce niveau, est dû à sa forme épisodique. Cette dernière oblige le scénario à avancer plus lentement qu’on le souhaiterait, et l’on a souvent la sensation de stagner dans sa progression. Dommage, car il est tellement prenant qu’on a qu’une hâte : connaître le fin mot de l’histoire !
Réchauffé, mais pas sans saveur...
Le cartoon vieillit bien et c’est ce que nous prouve une fois encore Chaos on Deponia. 5 ans après sa sortie initiale, il n’y a rien à dire d’un point de vue graphique, aucune perte de qualité voire au contraire une légère amélioration de la résolution et des couleurs. Toujours en 2D, les décors sont très réussis, fourmillent de détails, et les animations, bien qu’encore peu nombreuses et perfectibles, donnent de la vie à l’ensemble. La bande sonore est elle aussi proche de la perfection avec des musiques discrètes, mais entrainantes et une version anglaise sans défaut de traduction par rapport à l’Allemande d’origine. De nombreuses langues sont d’ailleurs disponibles pour l’interface et les sous-titres avec l’ajout notamment face à la version PC du tchèque. Bien qu’on en prenne plein les oreilles et les mirettes, on ne peut s’empêcher de regretter l’absence d’un doublage français.
Pas de révolution à déclarer d’un point de vue gameplay face à son prédécesseur sur ordinateur. Chaos on Deponia reprend les ficelles des classiques des Point & Click old school dans la trempe de Sam & Max ou Day of the Tentacle. Des dialogues souvent poilants, des allers-retours, du ramassage et des associations d’objets ainsi que de nombreuses énigmes, puzzles et autres mini-jeux seront au rendez-vous afin de faire avancer l’intrigue. Ces derniers, bien que pas toujours très logiques, s’incorporent à merveille dans cet univers loufoque ou le joueur devra jongler avec les personnalités de Goal pour parvenir à atteindre ses objectifs. Cependant, sous ses airs enfantins, Chaos on Deponia n’est pas fait pour les noobs du genre et mettra régulièrement vos méninges à l’épreuve. À ce propos, pour ceux ayant connu la version sur PC, impossible cette fois de compter sur un joker afin de résoudre automatiquement les énigmes les plus corsées.
Il est temps d’aborder maintenant le portage de cette œuvre de Daedalic Entertainment. Désormais équipée d’une manette plutôt que d’un clavier et d’une souris, il est fort appréciable de se replonger dans l’univers de Chaos on Deponia. Toujours aussi beau, les temps de chargement sont rapides et les sauvegardes problématiques à l’époque sur PC, se font dorénavant automatiquement à chaque changement de scène. En revanche, à l’instar de nos synapses, il semblerait que les développeurs aient décidé d’éprouver nos yeux. Les textes sont effectivement assez petits, pour peu que vous jouiez à une distance décente de votre écran de télé, et lors des dialogues la différence de couleur entre la réplique choisie et les autres est quasi invisible. Bien que les discussions entre les différents protagonistes soient une grande part dans le succès de Chaos on Deponia, on aimerait ne pas avoir à les réécouter en boucle jusqu’à réussir à sélectionner la phrase désirée. Autre point négatif, il est assez agaçant de se voir sortir de la scène où l’on est lorsque l’on désire simplement aller chercher en objet à l’extrémité de celle-ci. En dehors de cela, le portage PS4 et Xbox One est globalement réussi, mais gagnerait à être plus intuitif au niveau de la maniabilité. Et pour ceux qui ont déjà brandi leur fourche et leur tesson de bouteille en scandant que les Point & Click ne sont pas prévus pour être joués à la manette, allez jeter un coup d’œil à Syberia ou Walking Dead.
En conclusion
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Les plus et les moins |
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Graphismes et scénario à la hauteur | Pas de doublage français | ||||
Personnages attachants et hauts en couleur | Peu intuitif dans son maniement | ||||
Bande sonore discrète mais de bonne facture | Portage standard sans bonus | ||||
Temps de vie appréciable et humour à foison |