Tous les dresseurs de Pokémon GO ont remarqué qu'en ville, les Pokéstops sont tellement nombreux que le sac est vite plein à craquer ! En campagne c'est tout l'inverse ! Mais pourquoi existe-t'il autant d'inégalités entre les deux ? LeMonde a essayé de répondre à cette question en remontant le temps et en se focalisant sur le précédent jeu de Niantic : Ingress.
Des centaines et des centaines de Pokéstops en ville : la répercussion d'Ingress
Chaque point rouge est un Pokéstop à Paris. (Jules Grandin - Le Monde)
L'étude le montre : en ville les dresseurs disposent de centaines de Pokéstops. Que ce soit des fresques urbaines, des bâtiments historiques, des points culturels ou de simples sculptures intrigantes, les joueurs bénéficient d'objets où qu'ils aillent. Quelques dizaines de kilomètres plus loin, les campagnards en sont encore au niveau 6 puisqu'il est difficile d'avancer ou de capturer des Pokémon sans Pokéball ! Une inégalité qui serait due aux anciens joueurs d'Ingress.
En effet, le jeu Ingress demandait aux joueurs de capturer des portails en parcourant la ville. Niantic a alors seulement implanté quelques portails sur des bâtiments historiques, et ce sont les joueurs qui ont alimenté une grande base de données au fur et à mesure. Les Pokéstops que nous connaissons aujourd'hui sont donc, pour la majeure partie, les anciens portails d'Ingress.
Les joueurs d'Ingress dans les quartiers aisés ?
Une autre étude montre alors que si la plupart des Pokéstops sont situés en ville, c'est que le jeu Ingress a été téléchargé par des milliers de joueurs venant de milieux aisés.
Répartition des classes supérieures par IRIS dans la région parisienne.
Paris est ici délimitée par la ligne pointillée noire. Si l'on compare avec la carte ci-dessous, on voit alors que les arrondissements les moins riches (en beige sur la première carte) sont les arrondissements disposants le moins de Pokéstops.
Nombre de Pokéstops par commune.
Il semblerait alors que la richesse d'un endroit soit un facteur à prendre en compte. Mais quelques exceptions font que ce seul facteur ne suffit pas pour comprendre la répartition des Pokéstops. L'âge n'est, semble-t-il pas, non plus un facteur à prendre en compte puisqu'à Paris, toutes sortes de situations coexistent.
Une histoire riche pour plus de Pokéstops ?
L'un des facteurs les plus logiques serait alors la prise en compte de l'histoire et de l'importance culturelle d'une ville ou d'un village. Le Monde le remarque bien : le centre de Paris est rempli de Pokéstop et plus les joueurs s'en éloignent plus ils se font rares.
Carte des Pokéstops avec maillage par hectare.
Oui, mais si nous zoomons sur la carte, nous pouvons alors voir que plusieurs « centres » existent. Ces centres sont basés sur des points historiques ou culturelles importants comme le cimetière du Père-Lachaise, Montmartre, le jardin du Luxembourg etc. Il est alors possible que la répartition des panneaux bleus soit relative à ces centres et ce, dans toutes les villes du monde !
Localisation des Pokéstops à Strasbourg et dans les environs de la ville.
A Strasbourg par exemple, la répartition des points se fait comme à Paris : ils sont situés autour des centres culturels les plus importants.
Oui mais pourquoi Niantic n'a pas ajouté de Pokéstops en campagne ?
Très peu de Pokéstops en campagne.
Vous vous en êtes tous rendu compte, le jeu a rencontré un succès grandiose. Les développeurs d'Ingress n'avaient alors pas prévu un tel engouement et ont très vite été noyés par la masse de travail à fournir afin de continuer à faire fonctionner le jeu. Lors d'une interview, John Hanke avait alors expliqué qu'ils préféraient se focaliser sur les bugs techniques du jeu, sur les serveurs et sur l'amélioration du radar avant de se consacrer aux Pokéstops et aux futures fonctionnalités du jeu. Patience donc, un formulaire permettant de proposer des Pokéstops en campagne sera probablement bientôt de retour !