Si jusqu'à maintenant les équipes asiatiques n'avaient pas vraiment fait parler d'elles sur Counter-Strike: Global Offensive, il se pourrait que cela change dans les prochains mois. C'est tout du moins ce que pourrait laisser penser les dernières informations en provenance du continent et qui ont été publiées depuis le début de l'année 2015. Entre le recrutement d'une formation coréenne par l'écurie allemande myRevenge, le développement d'une compétition chinoise et la création d'une ligue nationale en Malaisie, les Asiatiques semblent être en passe de frapper un grand coup sur le devant de la scène eSport. Reste à savoir si ces annonces seront suffisantes et si d'autres suivront, car sans cela malheureusement tout ce remue-ménage n'aura pas mené à l'effet escompté. Une analyse de la situation chez nos camarades s'imposait donc afin d'y voir plus clair à leur sujet.
myRevenge part en Corée
La structure allemande a donc dernièrement annoncé qu'elle allait sponsoriser une équipe coréenne sur Counter-Strike: Global Offensive. Après avoir été touchée par un scandale de match truqué avec son ancienne section, affaire qui avait conduit au renvoi de l'ensemble des joueurs, l'organisation a choisi de miser sur des recrues inconnues chez nous mais qui pourraient bien être le signe d'un développement nouveau en Corée du Sud. Le pays du sport électronique était en effet l'un des grands absents sur CSGO, cela s'explique tout d'abord par la prédominance d'autres titres tels que StarCraft II ou encore League of Legends, mais également tout simplement par une culture qui n'a jamais vraiment été portée sur les FPS. Conçus initialement pour plaire à un public occidental, les différents jeux de tir à vue subjective qui dominent le secteur (Call of Duty et Counter-Strike) n'ont jamais véritablement cherché à s'imposer au pays du matin calme.
Toutefois ce recrutement qui a fait pas mal de bruit sur les différents sites d'actualités est à nuancer. Tout d'abord il ne s'agira pas d'une formation professionnelle comme on l'entend, il est simplement question d'encadrer et d'aider dans leurs déplacements ces cinq coréens, sans leur offrir un salaire fixe ni les commodités d'une « gaming house » par exemple. Ensuite myRevenge n'en est pas à son coup d'essai, plus tôt ils avaient par exemple également annoncé qu'ils soutiendraient des joueurs australiens sur LoL, un autre pays laissé à l'abandon par les grandes organisations principalement car il se trouve bien trop loin du centre de gravité d'un Global Offensive plus situé entre l'Amérique et l'Europe. Il serait donc précipité d'imaginer voir prochainement les Coréens lors d'événements internationaux et d'assister à une belle épopée telle que celle d'eStro ou WeMade FOX sur Counter-Strike 1.6 par exemple. De plus deux FPS ont le vent en poupe en Asie, il s'agit de Counter-Strike: Online et CrossFire, l'un et l'autre ont d'ailleurs basé l'intégralité de leur développement sur le continent ce qui forcément parasite les efforts des quelques structures qui souhaiteraient s'imposer sur place sur d'autres titres.
myRevenge
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La création de la Rising Stars en Chine
Parmi les obstacles qui se trouvent sur la route des clubs, on peut également citer les tournois qui sont tout simplement quasiment inexistants sur place ou bien s'organisent de manière sporadique et totalement anarchique. L'année passée il y avait bien eu la Red Bull ECL 2013 ou bien les qualifications chinoises pour l'Electronic Sports World Cup (ESWC), mais le continent reste victime du trop faible développement de ses équipes et les yeux semblent davantage se tourner vers la Chine plutôt que sur ses voisins. Plus intéressant la MSI Beat it! 2013 où les ténors mondiaux s'étaient déplacés jusqu'à la capitale chinoise pour s'affronter et retrouver leurs concurrents locaux qu'ils n'ont clairement pas l'habitude de jouer. Il était donc important que le pays se dote de ses propres rendez-vous de manière, dans un premier temps, à créer une certaine émulation autour du FPS de Valve qui demeure malgré tout peu connu chez nos amis à l'autre bout du globe.
L'apparition de la Rising Stars Asia est donc une excellente nouvelle. Organisée par le site E-Frag.net cette compétition en ligne mettra aux prises trois équipes chinoises et une vietnamienne, ces dernières tentant de se départager pour empocher un chèque de 500 $. Ceci peut sembler peu et les noms des formations participantes ne vous diront certainement rien, mais c'est l'émergence peut-être d'autres tournois de cette ampleur, comme nous pouvons connaître en Europe, qui permettra à terme de voir Counter-Strike: Global Offensive s'imposer plus durablement là-bas. Quelques années en arrière de grandes entreprises avaient misé énormément sur la Chine, l'ESWC et l'Electronic Sports League (ESL) notamment, mais également les World Cyber Games (WCG) depuis disparus. Mais avec la sortie de CSGO en 2012, les efforts se sont vraisemblablement tout d'abord portés sur le développement en occident du jeu et cela à juste titre. Le succès rencontré ne peut d'ailleurs appeler à aucune critique de ce choix tant le sport électronique, et Counter-Strike en particulier, a su grandir au cours de ces deux dernières années très riches.
TOURNOI
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Dates : du 23 au 25 janvier 2015 Lieu : Online Format : Arbre à double élimination en BO3, finale en BO5. Dotations : 500 $ Participants : quatre équipes invitées
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La Malaisie reconnait l'eSport
Dernier point et non des moindres, prochainement la Malaisie va reconnaitre le sport électronique comme un sport à part entière. C'est en effet le 28 janvier qu'est prévue l'arrivée officielle de la première ligue encadrée par le pays, l'e-Sports Malaysia (eSM). Le pays est déjà très présent malgré les apparences dans cet univers, notamment grâce à ses performances sur DotA 2. Nous vous avions d'ailleurs permis d'en voir les prémices dans notre Top 10 des structures les plus populaires sur Facebook puisqu'à la seconde place de ce classement se trouvait le clan Mineski-Dota originaire des Philippines (un pays voisin de la Malaisie). L'encadrement des athlètes au sein d'une ligue contrôlée par l’État devrait aider grandement au développement interne de cette pratique dans le pays.
Concernant Counter-Strike: Global Offensive le jeu tirera certainement profit de cette nouvelle organisation, même si le chemin sera long avant de voir les Malaisiens arriver dans nos contrées pour venir titiller le top international. C'est malgré tout via ces avancées, qui manquent parfois encore chez nous, que l'Asie parviendra à s'imposer voire même à dépasser l'occident. Difficile d'estimer le temps que cela va prendre, tout comme il est impossible de se projeter dans les prochaines années ici-même. L'eSport grandit, bien plus vite et d'une manière trop peu linéaire pour pouvoir s'assurer une vision sur le long terme. Quoi qu'il en soit lorsque l'Asie viendra s'ajouter aux autres continents déjà surreprésentés, cela permettra une fois encore de franchir une étape supplémentaire vers la reconnaissance !