Les joueurs nord-américains de la structure Cloud9 n'y arrivent plus. Depuis leur transfert au sein de l'organisation états-unienne au début du mois d'août, ces derniers ne sont jamais parvenus à franchir le palier nécessaire pour atteindre une autre dimension. Régulièrement classés à bonne distance des podiums, ils n'ont plus été sur la première marche depuis le mois de janvier 2014 et cela malgré le grand nombre de compétitions qui se déroulent exclusivement sur le sol américain, et auxquelles ils participent. Les camarades de Jordan « n0thing » Gilbert n'y arrivent donc pas, ils stagnent voire même ont régressé par rapport à l'année dernière. L'arrivée de Mike « shroud » Grzesiek en lieu et place de Todd « anger » Williams n'a pas eu l'effet escompté et le groupe risque fort de devoir se modifier de l'intérieur s'il espère atteindre un autre niveau, plus proche de celui du top international.
Un recrutement ambitieux
Les anciens compLexity sont arrivés chez Cloud9 en août dernier, la raison de leur départ de l'une des structures les plus vieilles de la scène américaine est simple. Les joueurs avaient rejoint compLexity un an plus tôt alors qu'ils venaient de se retrouver sans club suite à la fermeture de Quantic Gaming. Alors à l'époque, ils n'avaient pas vraiment eu le temps de chercher et s'étaient jetés sur le premier poisson qu'ils avaient pu ferrer. À ce moment-là ils étaient assez satisfaits tout d'abord d'avoir trouvé un club populaire, reconnu et stable mais qui n'avait peut-être pas les moyens de leurs ambitions. Car compLexity ce n'est plus ce que ça a pu être par le passé, et cela même si le dirigeant Jason « 1 » Lake est toujours aux commandes. Ce dernier s'est depuis quelques années laissé dépasser par des concurrents sérieux tels que Evil Geniuses, Team SoloMid ou encore Cloud9. Toutes ces organisations, bien que plus récentes, sont parvenues à exploser aux yeux du grand public et ainsi à dégager des revenus bien plus importants que ceux de ces bons vieux coL. C'est donc tout naturellement, qu'après avoir échoué à négocier une prolongation de contrat intéressante avec compLexity, les actuels Cloud9 sont allés frapper à d'autres portes. Personne n'avait d'ailleurs caché les détails de ces tribulations qui ont eu lieu l'été dernier :
Jake Bass copropriétaire de compLexity (Traduction - Source)
Nous avons fait une offre pour une prolongation de contrat d'un an avec un salaire fixe annuel il y a quelques semaines, mais les joueurs nous ont alors informés que la proposition de Cloud9 était meilleure. Nous souhaitons à l'ensemble de l'équipe ainsi qu'à Cloud9 rien d'autre que le meilleur. Nous sommes heureux d'avoir pu les compter parmi nous chez compLexity. Ils sont très talentueux et nous sommes contents qu'ils aient pu trouver une nouvelle structure où évoluer.
Un autre point de détail important avait fait pencher la balance, les joueurs souhaitaient réaliser davantage de déplacements sur le vieux continent, tout simplement car ils voulaient s'améliorer en jouant là où le jeu de haut niveau est le plus développé. Cloud9 possédait donc les capacités financières et logistiques pour recruter les Américains, mais surtout l'organisation souhaitait de son côté étoffer son éventail dans le sport électronique. Après avoir réussi sur les MOBA, le FPS de Valve devenait un objectif de développement de l'entreprise. Le dirigeant Jack Etienne avait été bluffé par les images des IEM Katowice, et il souhaitait sauter sur le navire Counter-Strike : Global Offensive de manière à être, là aussi, parmi les meilleurs mondiaux. Ce recrutement avait donc du sens pour les deux parties mais imposait également beaucoup d'obligations aux uns et aux autres dans le but de progresser. Or aujourd'hui plus de quatre mois après ce transfert, force est de constater que le contrat n'a pas été rempli par les joueurs du club.
sgares, shroud, semphis, n0thing et hiko chez Cloud9
L'absence de résultats
Depuis leur arrivée chez Cloud9 les recrues ont pu bénéficier de conditions de jeu parfaites. Un suivi de haut niveau, un staff de qualité et des moyens démultipliés leurs ont permis de se rendre à tous les événements qu'ils souhaitaient, notamment en Europe. De plus ils avaient modifié leur composition après s'être séparés de Todd « anger » Williams avant leur changement de clan. Deux joueurs avaient été pressentis pour le remplacer, on retrouvait le Canadien Mike « shroud » Grzesiek, jeune espoir de la scène Global Offensive, en concurrence avec une ancienne gloire Américaine de Counter-Strike 1.6 Derek « dboorN » Boorn. Toutefois l'emploi du temps de ce dernier le forcera à se retirer de lui-même du fait de ses trop grandes périodes d'indisponibilité. Nul ne saura donc si avec dboorN les performances auraient été meilleures, ce qui est sûr c'est que pour le moment shroud n'a pas eu l'impact escompté.
Pendant que l'Europe a vu la domination sans partage des Ninjas in Pyjamas s'effiler avec le temps, une nouvelle hiérarchie s'organisait permettant aux Cloud9 d'espérer intégrer le haut des classements. Leur première sortie se fera donc lors de l'ESL One à Cologne, sur place les Nord-Américains termineront premiers de leur poule devant Dignitas et Titan, deux concurrents sérieux. Malheureusement pour eux ils ne parviendront pas à s'imposer en quart de finale contre les NiP en dépit d'un combat acharné (16-08 de_nuke, 14-16 de_dust2 et 14-16 de_cobblestone). Suite à cette étape allemande manquée, mais qui donnait de bons espoirs pour la suite, les joueurs disputeront à domicile les finales de la CEVO-Professional saison 5. Encore une fois ce sera une déception suite à une défaite en grande finale contre les iBUYPOWER. Échec important pour les cinq Cloud9, puisque leurs concurrents devaient remporter deux Best of Three (meilleur des trois cartes) pour s'imposer et ils y seront parvenus.
Malgré des résultats décevants les joueurs gardent le sourire
Des moyens démultipliés
De retour en Europe, où ils devaient jouer les finales de la FACEIT League saison 2 à Milan en Italie, les Américains ne feront pas mieux qu'à Cologne en chutant dès la phase de poule, et cela malgré une victoire de rang contre les Polonais de Virtus.pro. Ils se feront encore une fois voler la vedette par leurs concurrents de chez iBUYPOWER qui termineront quant à eux sur la deuxième marche du podium derrière des Suédois de chez fnatic intouchables. Côté Cloud9 en revanche on profitera de son voyage pour passer quelques jours supplémentaires en Europe et travailler encore en France avant de jouer un peu plus tard l'ESWC 2014. Spencer « hiko » Martin et ses camarades feront d'ailleurs un passage remarqué au bar eSport Meltdown Paris le 28 octobre. Sur place ils rencontreront leurs fans et laisseront une bonne impression avant de jouer la Coupe du Monde des Jeux Vidéo dès le surlendemain.
Ce sentiment n'aura vraisemblablement pas été suffisant puisqu'à la Paris Games Week 2014 ils ne passeront pas, une fois de plus, la phase de poule. Pourtant une fois encore ils réalisent quelques bons résultats, une victoire sur les Allemands de Planetkey (16-10 de_inferno) et une nouvelle lors de leur opposition face aux Virtus.pro (16-11 de_cache) qui ne seront malheureusement pas suffisantes puisqu'ils chutent contre leur bête noire du moment, les Français de la Team LDLC (07-16 de_inferno). Une fois de plus victime d'un « round average » défavorable, ils laisseront à nouveau les iBUYPOWER être les seuls représentants Américains dans l'arbre final.
L'ESL One Cologne leur première et meilleure sortie internationale
Suite à cela l'équipe rentre aux États-Unis où elle poursuit son entraînement avec acharnement sans se démotiver. Ils doivent désormais se préparer pour le prochain grand rendez-vous de l'ensemble de la scène internationale : la DreamHack Winter 2014. Ils partiront donc trois semaines avant la compétition en Suède pour s'entraîner, un bootcamp de longue durée où ils ont pu retrouver lors des sept derniers jours leurs adversaires qui avaient été à leur tour invités par Valve à Stockholm, au cybercafé Inferno Online. Au niveau du club donc on ne peut nier qu'ils ont rempli leur part du contrat en offrant tout ce dont les joueurs avaient besoin pour s'améliorer grandement, or cela n'aura clairement pas été suffisant. La DreamHack sera un échec pour l'organisation puisque le groupe ne franchit pas une fois de plus la phase de poule, après s'être incliné contre les Ukrainiens de HellRaisers (05-16 de_inferno) et les Suédois de fnatic (05-16 de_dust2), leur seule victoire sera contre les très modestes Sud-Africains de Bravado (16-01 de_cache).
Cette fois rien ne va plus au sein de l'organisation et il faut réagir rapidement. La dernière étape où les Cloud9 étaient de sortie se déroulait à Dallas début décembre, à domicile donc, et il s'agissait des phases finales de l'ESEA Invite saison 17. Les joueurs s'étaient qualifiés pour l'événement en terminant à la second place ex æquo avec les LunatiK, mais derrière les éternels iBUYPOWER. Durant la LAN pas de phase de poule, les classements en championnats régionaux déterminant les adversaires de chacun dans un arbre final à double élimination. C'est ainsi que Cloud9 retrouve les Allemands de mousesports, toutefois il est à noter que ces derniers étaient diminués puisqu'ils avaient dû faire le voyage avec Fatih « gob b » Dayik car leur joueur officiel, le Finlandais Aleksi « allu » Jalli, était indisponible à cette période pour cause d'examens. C'est donc assez logiquement que les Nord-Américains se sont imposés, et cela même s'ils ont dû attendre la troisième carte pour valider leur ticket (16-14 de_cache, 12-16 de_mirage et 16-11 de_train). Au tour suivant ils retrouvaient une vieille connaissance en la personne des Polonais de Virtus.pro, sauf que cette fois-ci c'est une défaite qui les attendait (16-07 de_season, 12-16 de_train et 10-16 de_inferno). Désormais dans le loser bracket, l'équipe ne parviendra pas à renverser la vapeur et elle chutera lors de sa confrontation suivante contre Denial (16-19 de_inferno et 14-16 de_mirage).
Le temps de la remise en question est arrivé !
Au final malgré un engagement sans faille de leur club et des moyens financiers mais également humains conséquents, les joueurs Counter-Strike : Global Offensive de chez Cloud9 connaissent un double échec. Premièrement ils ne sont pas les meilleurs représentants sur le continent nord-américain puisque les remarquables iBUYPOWER les ont surpassés. Ensuite au niveau international leurs performances sont de plus en plus mauvaises. Ne pas parvenir à sortir des phases de poule d'un tournoi d'envergure mondiale est loin des objectifs qu'ils s'étaient fixés lors de leur recrutement. Reste à savoir maintenant si les dirigeants vont continuer à faire confiance à ces cinq joueurs ou bien si d'éventuels transferts sont à prévoir.
Une chose reste certaine, il semble compliqué pour ces cinq représentants de poursuivre ensemble l'année prochaine. Il manque clairement une ou plusieurs pièces à leur puzzle pour leur permettre d'atteindre une autre dimension. Ils seraient d'ailleurs bien avisés de chercher à diminuer leur concurrent le plus sérieux, tout en se renforçant avec un ou plusieurs de ses meilleurs éléments.
Palmarès d'août à décembre 2014
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
 |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Cloud9
Caseking King of Kings
ESL One Cologne 2014
FACEIT League saison 2
DreamHack Winter 2014
