La scène eSport se professionnalise, cela ne fait aucun doute. Ce changement entraîne naturellement des modifications importantes, notamment dans les relations qu'entretiennent les joueurs avec leurs équipes ou bien les administrateurs des tournois. De plus en plus sollicités, de mieux en mieux payés mais également proches comme jamais de leurs fans, les nouveaux professionnels du jeu vidéo bénéficient de conditions qui auraient fait rêver leurs aînés. Car ne l'oublions pas, il n'y a pas si longtemps que cela les structures n'étaient encore que des noms qui payaient les déplacements et on en changeait comme de chemise. Idem pour les tournois, ces derniers s'organisaient mais peu de contacts existaient entre les participants et les organisateurs. Pire encore, ils étaient peu à être rémunérés pour jouer, en France notamment ce n'est que sur la toute fin de vie de Counter-Strike 1.6 que les premiers petits salaires de quelques centaines d'euros étaient versés. Et puis les contacts avec les fans n'étaient clairement pas une priorité, les discussions étaient bien plus compliquées qu'aujourd'hui grâce aux réseaux sociaux. Tout cela a donc bien changé et la structure Virtus.pro a dernièrement franchi une nouvelle étape dans cette évolution.
Des joueurs conscients de leur chance
S'il y a bien des joueurs sur la scène Counter-Strike : Global Offensive qui avaient connu quelques unes des pires expériences ce sont bien les actuels Virtus.pro. En effet que ce soit Wiktor « TaZ » Wojtas, Filip « NEO » Kubski ou, dans une moindre mesure, Jarosław « pasha » Jarząbkowski ces trois-là sont présents au plus haut niveau depuis de nombreuses années et ils ont eu l'occasion d'en voir de toutes les couleurs. Les deux premiers faisaient partie du fameux « Golden Five » Polonais et ils avaient déjà atteint les sommets de leur art dès 2007 en remportant un titre de champion du monde lors de l'ESWC 2007. À l'époque ils évoluaient sous le tag Pentagram G-Shock et ce clan marquera le début de leurs aventures au sein de nombreux clubs successifs, plus ou moins honnêtes. De passage chez MeetYourMakers, Frag eXecutors, ESC Gaming ou encore UniversalSoldiers, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont vécu la professionnalisation de la scène depuis ses origines et sous toutes les coutures.
Souvent déçus par les clubs qui les supportaient, les Polonais ont connu les impayés, les fermetures de structures, les victoires sans dotation et tout cela n'a pourtant jamais entravé leur envie de poursuivre au plus haut niveau. Alors depuis qu'ils ont pu rejoindre une organisation aussi ancienne, solide et stable que celle des Virtus.pro on comprend qu'ils n'aient absolument pas envie de la quitter. Car depuis qu'ils ont été recrutés en janvier 2014 ils vivent les plus belles années de leur carrière et cela à plusieurs niveaux. Un encadrement qui leur correspond, une forte communauté de fans qui les suivent, le renom d'un tag historique primé à de nombreuses reprises, des salaires convenables et une certaine liberté qui leur permet de vivre librement leur passion pour Counter-Strike : Global Offensive.
byali, snax, pasha, NEO et TaZ portent fièrement leurs couleurs
Ces conditions semblent d'ailleurs leur correspondre parfaitement, à tel point qu'au fil des mois les cinq joueurs sont parvenus à se hisser dans le top mondial en terminant régulièrement aux quatre premières places des tournois. Pour le moment sur l'année 2014 ils ont déjà remporté plus de 200 000 $, soit bien davantage que ce qu'ils avaient pu toucher lors de leurs plus belles saisons sur 1.6. Et pourtant ils sont moins dominateurs qu'à cette époque-là, la concurrence est bien plus coriace et le « Golden Five » n'existe tout simplement plus. Mais les cinq Polonais qui portent le tag Virtus.pro aujourd'hui conservent certains traits caractéristiques de cette légende dorée, notamment une stabilité hors norme de leur composition, les transferts ayant toujours été très rares lorsque l'on se trouvait aux côtés de Wiktor « TaZ » Wojtas et Filip « NEO » Kubski. Autre point commun important, leur capacité à remporter une compétition majeure là où personne ne les attend. Ce fut le cas cette année lors des EMS One Katowice où ils jouaient à domicile en Pologne et se sont imposés à la surprise générale.
La victoire devant les meilleurs mondiaux aux EMS One Katowice
Un nouveau contrat de deux ans
Tous ces points réunis ont permis dernièrement à Virtus.pro et à ses joueurs de s'entendre pour signer un nouveau contrat. Pour la première fois dans l'histoire de Counter-Strike ce dernier liera la section Global Offensive à sa structure pour une durée de deux ans. Les dirigeants et les joueurs n'ont pas caché leur joie d'être arrivés à un tel accord, ils déclarent d'ailleurs qu'il s'agirait du « contrat le plus onéreux de l'histoire » du FPS de Valve. Il faut dire que pour l'organisation conserver des personnalités à un tel niveau, aussi régulières, admirées par de nombreux supporters particulièrement en Europe de l'Est, tout cela ne peut que rassurer les sponsors et aider au développement de la structure. En ce qui concerne les joueurs on a tellement connu l'instabilité en changeant de tag tous les six mois que l'équilibre est un avantage non négligeable. Alors quand tout est réuni pour que vous poursuiviez votre carrière dans les meilleures conditions, pourquoi se priver d'un tel contrat ? Voyez d'ailleurs ce que le capitaine emblématique de cette équipe a déclaré sur le site danois HLTV.org.
Wiktor « TaZ » Wojtas - capitaine (Traduction - Source)
Nous sommes extrêmement heureux d'être en mesure de continuer notre aventure dans l'eSport avec Virtus.pro et cela pour les deux prochaines années.
C'est quelque chose de vraiment spécial pour nous d'être en mesure de rester dans une organisation stable et solide qui nous permet de nous focaliser uniquement sur ce que nous aimons : le jeu.
Nous nous sentons comme chez nous avec eux et nous voulons aider Virtus.pro à grandir ainsi qu'à obtenir d'autres succès.Un remerciement spécial à Anton Cherepennikov pour croire encore en notre équipe. C'est une grande étape de franchie pour nous et pour l'eSport en général.
Forts d'une victoire de rang l'hiver dernier lors des EMS One Katowice, les Polonais sont également parvenus dernièrement à finir dans le top 4 de la DreamHack Winter 2014 derrière la Team LDLC et les Ninjas in Pyjamas. Si la montée en puissance du groupe est réelle depuis ses débuts sur Counter-Strike : Global Offensive, ces derniers semblent manquer d'un petit quelque chose pour s'imposer dans la durée. N'oublions toutefois pas qu'ils nous ont déjà habitué à surmonter ce type de situation sans pour autant avoir recours à des transferts. Les Polonais ont toujours été de ceux qui vous surprennent quand vous vous y attendez le moins, alors les voir aujourd'hui si proche de leur but ne peut qu'inquiéter leurs concurrents directs.
Ces cinq joueurs sont à surveiller de près
Désormais liés avec Virtus.pro pour une durée de deux ans ils vont pouvoir profiter de cette période pour travailler davantage leur jeu et, peut-être, trouver enfin ce petit quelque chose qu'il leur manque pour le moment. Quoi qu'il en soit cette annonce prouve s'il en était encore besoin l'évolution continue que connaît le sport électronique. Une évolution qui va clairement dans le bon sens, en espérant que toute cette histoire se terminera aussi bien qu'elle a débuté. L'eSport nous ayant également habitué à de nombreux contes de fées gâchés ... Mais restons optimistes et souhaitons que ce type de nouvelles se développe ailleurs dans le monde.
Palmarès de janvier à novembre 2014
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