Persona Q : Shadow of the Labyrinth est un RPG / Donjon Crawler issu de la fusion de deux célèbres licences du studio Atlus : Persona pour l'histoire et les personnages sont d'Etrian Odyssey dont l'élément du gameplay le plus notable est le besoin de dessiner vos propres cartes. Découvrez notre test.
- Genre : RPG / Exploration / Donjon Crawler
- Éditeur : Nintendo
- Développeur : Atlus
- Supports : 3DS
- Prix : 39,99€ environ
- PEGI : 12
- Langue : Anglaise uniquement
Une fête aussi longue qu'un cours de français
Les protagonistes de Persona 3 et 4 sont mystérieusement aspirés dans un monde étrange et se retrouvent bloqués dans une école en plein festival culturel, dont les principales attractions donnent sur des labyrinthes titanesques hantés par des hordes d'ombres meurtrières.
Heureusement ces deux bandes d'adolescents peu communs possèdent le pouvoir de faire appel aux Personas, des invocations disposant de sorts et de techniques très puissantes. Il leur faudra donc s'aventurer dans des profondeurs insondées pour tenter de trouver des réponses et retourner dans leur monde.
Ne nous leurrons pas, le scénario n'est ici qu'un prétexte pour réunir ces personnages afin de les faire interagir dans ce spin-off. Ces derniers étant enlevés en plein milieu de l'histoire de leurs jeux respectifs, l'issue de Persona Q ne laisse que relativement peu de place au doute. Il est par contre nécessaire d'avoir joué à ces jeux pour comprendre une grande partie de l'humour et des échanges entre personnages tout au long de l'histoire. Le fan service à base de discussions délirantes vous accompagnera tout au long de l'aventure, autant dire que passer à côté de l'humour durant une cinquantaine d'heures risque de s'avérer assez lourd.
D'autant que vous aurez l'occasion de socialiser lors de très longues phases de dialogues qui servent aussi de quêtes, ce qui en un sens reprend un peu le flambeau de l'aspect relationnel et de gestion du temps perdu dans ce titre. Il vous faudra donc choisir les bonnes réponses lors de différents dialogues pour réussir les quêtes et surtout obtenir des récompenses additionnelles.
C'est généralement assez stupide, comme la création d'un plat en coopération avec les quatre pires cuisinières de l'univers ou encore faire la visite guidée de l'école à deux sœurs étranges, mais c'est distrayant et un bon moyen de souffler après avoir passé dix heures à fuir un monstre dans un labyrinthe. Accessoirement c'est loin d'être si facile que cela en a l'air.
Dans tous les cas vous pourrez choisir au départ d'incarner un des deux héros et leader de chaque groupe, ce qui aura un impact direct sur votre entourage, quelques éléments de l'histoire et vos capacités. Vient ensuite le choix de la difficulté : Atlus semble avoir fait des efforts cette fois puisque vous pourrez passer de facile à difficile en cours de partie au besoin, alors que les vétérans pourront se tourner vers le mode « Risky » qui en plus de bloquer la difficulté au maximum provoque un game over instantané en cas de mort de votre personnage. Vous disposez donc d'une rejouabilité assez correcte au besoin.
Fusion, sacrifice et extractions au programme
Le cœur du gameplay est clairement celui d'Etrian Odyssey dans lequel ont été intégrés les personnages et les pouvoirs de Persona. Vous explorerez le labyrinthe en vue à la première personne et mènerez les combats de la même façon. Votre groupe de cinq personnages est divisé entre première et seconde ligne et le tout se joue au tour par tour.
Cependant ici point de classes, chaque personnage dispose d'une Persona principale avec ses propres attributs, forces et faiblesses, puis viennent les Persona secondaires que vous pourrez fusionner afin d'étendre les capacités de vos personnages. C'est fort pratique puisque cela vous permet de parfaitement adapter votre équipe aux épreuves que vous allez rencontrer.
Avec plusieurs centaines de Persona, des milliers de pouvoirs, des héritages de sorts via la fusion, des extractions de pouvoirs, les combinaisons sont infinies. Ce qui était un élément assez pénible à gérer dans les précédents Persona est devenu bien plus clair, pratique et intuitif. Vous n'aurez donc normalement pas de regrets lors de la composition de votre équipe, qui pourra mélanger les membres des deux univers à votre convenance afin de partir à l'aventure avec vos petits préférés comme Aigis et pas ce gros lourd de Junpei.
Vous pouvez ajoutez à cela le système de faiblesses / résistances / immunités, l'équipement, le système de Boost qui permet d'envoyer des sorts gratuits avant les autres en début de tour et les attaques de groupe. Le luxe nous est même offert de choisir et de personnaliser les personnages qui s'occupent de la navigation et du support du groupe.
Vous pouvez ainsi avoir des bonus de récolte sur la carte grâce à un personnage, puis des sorts et de la régénération de vie additionnelle en combat. Vous avez vraiment l'embarras du choix à ce point, d'autant que contrairement aux précédents jeux de la série vous n'avez aucune limite de temps afin d'optimiser votre équipe et retourner explorer les précédents labyrinthes et vous venger des ennemis qui vous avaient fait souffrir.
Votre nouvelle vocation : la cartographie
Une fois dans le labyrinthe on se rend rapidement compte qu'il n'a pas volé son nom : chaque niveau est immense, tortueux et surtout plein de passages secrets. Comme vous ne disposez pas de carte par défaut votre salut tiendra dans votre capacité à en tracer une aussi précise que possible. Grâce à l'écran tactile de la DS et au stylet il vous faudra donc retracer les murs, indiquer la position des passages secrets et noter les indications trouvées à certains points du donjon.
Les énigmes ne sont pas tendres et il vous faudra vraiment faire preuve d'un soin maniaque du détail dans l’annotation de votre carte pour les résoudre. C'est l'élément le plus marquant de la série Etrian Odyssey dont a hérité Persona Q. Heureusement différents outils ont été ajoutés dans le cas présent pour rendre la manœuvre un peu plus facile avec l'affichage automatique de certains éléments sur la carte pour aider au traçage, mais ce n'est en aucun cas facultatif.
Autant dire qu'il vaut mieux être patient et minutieux sous peine de souffrir, mais cela a son charme si cet esprit particulier de l'époque des JDR papier brûle encore en vous.
Attention aux FOE
Chaque labyrinthe est découpé en plusieurs niveaux avec ses propres décors et ses spécificités. Certains joueront sur les passages secrets à sens unique pour progresser, d'autres sur des tapis roulants automatiques qui vous emmènent de force à l'autre bout de la salle. Ils reposeront cependant tous sur la présence des FOE (Field On Enemy-Types) pour bloquer votre avancée.
Contrairement aux ombres qui ne sont pas visible en mode exploration et qui vous attaqueront automatiquement régulièrement, les FOE sont d'imposants ennemis visibles en permanence et même affichés sur la carte. Ils ont la particularité d'être généralement trop puissants pour être vaincus à votre niveau actuel, le jeu consiste donc à les éviter d'une façon ou l'autre après avoir analysé leur comportement. Certains patrouillent, d'autres se contentent de vous tirer dessus de loin et d'autres encore vous poursuivront inlassablement à travers tout le niveau, ce qui transformera votre vie en cauchemar teinté de sang et de pleurs.
Pire encore, se faire attaquer par des ombres alors que vous fuyez vous fera passer en mode combat et le FOE continuera d'avancer d'une case en votre direction pour chaque tour de jeu.
Revenir plus tard pour les éliminer après avoir gagné en puissance est généralement la meilleure option, cela vous permettra de créer des objets très puissants à l'atelier. Mais si vous n'êtes pas du genre à faire dans la dentelle et que vous avez monté une équipe de choc, rien ne vous interdit d'ignorer certaines énigmes pour rentrer dans le lard de l'ennemi.
N'espérez cependant pas vous en tirer à si bon compte avec certaines énigmes particulièrement retorses qui vous demanderont vraiment de réfléchir à différentes applications possibles pour les différents indices trouvés aux quatre coins du niveau. Juste prendre des notes n'est pas suffisant et parfois la réponse ne sont clairement pas simple, comme je l'ai découvert après avoir tourné en rond pendant trente minute pour décoder une série de "+" et de "-", avant qu'un des membres de l'équipe ait dans un grand moment de bienveillance finit par révéler la solution lors d'un dialogue. Merci Naoto-kun ! Pour le coup il est agréable de voir que nos compagnons ont aussi un cerveau (et les développeurs ont du se rendre compte qu'ils étaient allé un peu loin avec celle la).