Les Nation Wars 2 c'est déjà (presque) fini. Suite au succès du crowdfunding, O'Gaming a pu faire jouer les phases finales de sa compétition dans l'enceinte du célèbre Trianon à Paris. Au milieu de la marée humaine entièrement composée de contributeurs, plusieurs rédacteurs Millenium ont fait le déplacement et je vais tenter de vous faire un petit compte rendu du déroulement de la journée depuis mon siège de spectateur. Rappelez-vous juste qu'il ne s'agit que de mon avis, aussi objectif que possible, et que cet article ne représente pas l'opinion de Millenium.
Le Trianon de l'extérieur
L'arrivée au Trianon
Les Nation Wars au Trianon, pour moi, ça a commencé tôt le matin, à 7 heures. Il fallait, en effet, être présent de bonne heure pour que la compétition ne prenne pas trop de retard. Arrivé sur place à la station de métro Anvers, je me demande où peut bien se trouver le Trianon. Je me retourne et vois une queue monstrueuse... quelques personnes m'avaient donc précédé. Cette journée était aussi pour moi l'occasion d'enfin rencontrer physiquement quelques autres rédacteurs Millenium (BarnY, Corto, Boucot). Après quelques sms je me rends compte que Corto est littéralement juste derrière moi dans la queue et BarnY nous rejoint quelques minutes plus tard. Une fois les portes ouvertes (avec un peu de retard), l'entrée dans la salle a été assez rapide. Petit moment surprenant, il fallait laisser les bouteilles et autres consommables à l'entrée. Bien qu'il était possible de garder certaines bouteilles, nous devions néanmoins abandonner les bouchons. En résultat, une cocasse pyramide de moult boissons diverses dans le hall d'entrée. Il s'agissait, selon la sécurité, d'empêcher que nous les lancions sur scène (les bouchons, pas les bouteilles). Soit ils ne sont pas malins en nous prenant pour des hooligans footeux, soit ils nous prennent pour des andouilles, au choix. Mais l'on comprend vite vu les prix (parisiens) de la buvette qu'une raison complémentaire, plus pécuniaire, aurait pu motiver ce choix. Après, c'est la politique du Trianon et non de O'Gaming.
La salle du Trianon vide ....
Des goodies décevants, mais une bonne visibilité
Autant le dire tout de suite, le contenu du sac de goodies ne cassait pas trois pattes à un canard ! Un ballon, un sticker, un bon pour une boisson (très utile puisque la salle se révèlera être au cours de la journée un four) et de quoi faire du bruit. Le (très attendu) buzzer Wouallez ayant eu un retard d'approvisionnement, n'était pas disponible. Une déception qu'on ne pouvait compenser qu'en passant (avec son porte-monnaie) par le stand O'Gaming.
Le placement dans la salle était plus que correct. Grâce aux nombreux écrans disposés un peu partout on pouvait suivre le tournoi facilement sans en manquer une miette. De plus, le théâtre à l'italienne garantit que chacun puisse voir le spectacle. Pour ma part, j'ai été chanceux car grâce à ma place de catégorie 2, j'étais placé dans l'orchestre (le rez-de-chaussée) à gauche et je pouvais donc voir la scène et l'espace des commentateurs sur le balcon à l'opposé.
... la salle pleine !
Deux scènes et des pauses à rallonge
La scène du Trianon n'est pas grande. Elle est même si petite qu'il n'y avait pas la place d'y installer les commentateurs. Ils étaient donc situés sur une seconde scène de circonstance, installée tout à droite du premier balcon. La plupart des spectateurs pouvaient donc admirer les superbes dos suant (j'ai déjà dit qu'il faisait super chaud?) des commentateurs. Cela a compliqué les interactions entre les commentateurs et les joueurs mais ça avait l'avantage de nous permettre de choisir quoi regarder. La mini-scène des commentateurs, les joueurs ou les nombreux écrans. Dans un souci de perfectionnisme, il aurait peut-être fallu orienter les commentateurs vers la salle (ce qui aurait également pu éviter que des gens passent devant la caméra).
Les pauses ont été longues et pas qu'à cause d'O'Gaming. Un ensemble de problèmes (patch battle.net le matin même, nécessité de changer de pc à chaque manche, quelques soucis techniques classiques,...) ont fait prendre du retard au tournoi. Cela s'est traduit par des pauses assez longues entre chaque partie. Comme il faisait très chaud dans la salle, les pauses étaient vraiment bienvenues pour aller se ruiner boire un coup à la buvette, ou aller s'acheter une collation dans le quartier. Les pauses ne m'ont pas posé de problème à titre personnel mais elles ont un peu frustré d'autres spectateurs, et il est vrai que des animations fortuites pendant ces pauses (même une ou deux dans la journée) n'auraient pas fait de mal et auraient été extrêmement bien accueillies par le public.
Des animations inexistantes
J'étais venu au Nation Wars pour voir du Starcraft et je n'ai pas été déçu ! Mais il n'y avait que le tournoi et rien d'autre. Dans la journée, il n'y a eu que deux animations qui n'étaient pas directement liées à Starcraft : l'intro du spectacle et le rap d'Anoss. L'introduction musicale était sympathique, mais avait un coté un peu cheap après ce qu'on a connu aux Iron Squid I, II et Tales of the Lane. On s'est contenté d'une batterie seule sur scène avec un fond sonore enregistré derrière. Elle n'est d'ailleurs pas restée et a été enlevée pour faire de la place, tout le reste de la musique fut une bande-son pré-enregistrée. Pour juger du rap d'Anoss, et sachant que je ne suis pas un spécialiste de ce genre de musique, je pourrais juste dire qu'on a vu un des commentateurs facepalm pendant que son collègue partait en improvisation. Mais au delà de la prestation (qu'on aime ou pas), ça reste un bon moment qui a eu le mérite de garder le public plus que chaud entre deux parties ! Le match FFA prévu avec certains des contributeurs a été supprimé par manque de temps. C'est compréhensible, mais dommage.
YoGo est rapidement passé commenter quelques parties de la petite finale
C'est qui ? Eiki !
Le titre Eikill ayant été réservé par notre collègue LeLfe (commentateur des Nation Wars et rédacteur chez Red Bull eSports) il fallait un autre jeu de mot pour le concurrencer, le voici. Eiki, c'était déjà la révélation des premiers Nation Wars et je n'en avais pour ma part jamais entendu parlé. Par contre, Tefel, un Zerg qui cheese et all-in, faisait vibrer mon âme de Protoss. Comme la majorité du public j'ai soutenu le Polonais qui a perdu. La victoire est belle et propre, le vainqueur félicité. Vient ensuite MaNa, qui perd rapidement mais décide de faire durer la partie 15 minutes supplémentaires en cachant habilement un Nexus dans le coin gauche de la carte. Une stratégie mesquine proche du succès qui ne lui permettra pas de gagner mais participera à l'élan de soutien croissant dont bénéficie le Norvégien. Nerchio tente lui aussi par deux fois d'affronter le Norvégien inconnu et se fait pulvériser. Le public ovationne celui qui est d'ores et déjà le héros de ces Nation Wars, l'underdog attendu pour faire tomber les têtes des favoris.
Eiki au premier plan avec ses deux compatriotes Snute (à g.) et TargA (Crédit Team-aAa)
Des Français très moyens
Il faut dire les choses clairement, les Français ne s'étaient pas préparés et ça s'est vu. Après un carnage de Major, qui a all kill, il aura fallu un sursaut d'orgueil de Stephano et un peu de chance de Dayshi pour réussir à battre une équipe de Pologne loin du top de sa forme. Lilbow l'a dit, il est passé au travers de l'évènement, deux matchs pour deux échecs cuisants dans lesquels il n'a jamais inquiété ses adversaires. Pour Stephano, il y a eu du très moyen et du correct. Après s'être fait totalement outplay par Major qui a failli le tuer avec 3 faucheurs et 4 tourmenteurs, il a réussi à renverser la vapeur et amorcer la marche vers la victoire de la France lors de la petite finale. Dayshi a été lui aussi très en-dessous lors de son match face à Major ... avant de se faire écraser par MaNa. Ses victoires contre Nerchio et MaNa (en Ace match) n'ont rien de rassurantes tant elles ont été difficiles. Contre Nerchio il a été incapable de finir une partie pourtant pliée et a dû attendre une sortie totalement ratée du joueur polonais pour s'imposer. Dans la manche décisive, Dayshi s'impose contre le Protoss sur un move qui relève soit de la chance, soit d'un éclair de génie. On a donc vu une équipe française qui ne manquait pas de talent, comme le prouve sa réaction d'orgueil contre la Pologne, mais qui manquait clairement d'entrainement et de préparation.
Des français encore (trop) confiants avant la déroute majeure
Un public de folie
Si les joueurs français n'ont pas donné le meilleurs d'eux-même, ça n'est pas le cas du public qui aura été extrêmement chaud pendant toute la journée. Il l'était même tellement que la salle tremblait sous les acclamations et les vivas. Le public a été très apprécié par les joueurs qui ont tous, sans exception, reconnu qu'il était réellement un troisième homme pendant les parties. Durant leurs parties les joueurs pouvaient sentir la scène, les ordinateurs et les écrans trembler ! Même le all kill de Major contre la France n'aura (presque) pas atteint le fair play du public qui l'a félicité pour sa victoire. Seule l'avant dernière manche de la finale aura légèrement atteint le moral du public. Près d'une heure de Swarm Host contre Meca à 23 heures, après une demi-journée de compétition et dans une chaleur infernale, il y a plus enthousiasmant. Cependant, les fantastiques fungals de Snute contre les unités aériennes de Major ont réveillé l’enthousiasme de la foule qui a regardé la dernière partie dans un état euphorique avant de congratuler les vainqueurs comme les perdants. D'ailleurs, comme dirait Anoss, Big up aux casques du tournoi ! Car avec le boucan phénoménal que faisait le public, les joueurs, pourtant à deux mètres à peine, n'entendaient pas un bruit (Dédicace à NaNiwa !). Seules les vibrations lors des climax ont réussi à les atteindre ! Respect.
Le Trianon vibre sous le chant de la Marseillaise
Bilan de la journée
En rédigeant cet article, je me rends compte que j'ai de nombreuses petites critiques à formuler à l'égard des Nation Wars. Je pense que ça pourrait résumer mon sentiment : le tournoi était très bon et bien géré et le spectacle était au rendez-vous. Cependant, il a manqué ce petit je ne sais quoi qu'apporte la touche O'Gaming : des animations funs, un FFA endiablé et du bon son en live. J'ai adoré pouvoir rencontrer pas mal de potes de la rédac', ça a été une super expérience et je retournerais sans problème au prochain événement O'Gaming. Je tiens également à remercier l'équipe d'O'Gaming pour ce bel évènement et à saluer tous ceux avec qui j'ai pu discuter.
La rédaction Millenium.sc2 disséminée dans un Trianon plein à craquer
On termine avec les impressions (en plus brèves) d'un autre rédacteur Millenium, Corto :
Corto, rédacteur Millenium, sur Mes impressions des Nation Wars 2
Presque vingt-quatre heures ont passé et la magie de cette journée passée au Trianon ne se dissipe toujours pas dans mon esprit. Que d’images me reviennent, que d’émotions surtout… Tous les joueurs ont souligné la qualité du public et je reconnais moi aussi que cette clameur soudaine qui explosait dans la salle pour chaque coup d’éclat des joueurs risque de m’habiter encore longtemps… La salle rentrait en transe, elle vibrait de manière insensée… Forcément déçu pour l’équipe de France, je ne peux malgré tout qu’imaginer le poids qui devait peser sur leurs épaules à entendre cette salle vrombir en les encourageant. La cohésion et la concentration des équipes mexicaine et norvégienne m’ont elles impressionné. Un immense bravo à l’équipe O’Gaming pour avoir lancé et fait aboutir ce merveilleux projet. Vive StarCraft II !