Ayant connu des débuts difficiles lors de ses premières années d'exploitation, la Playstation 3 a pourtant su grappiller des parts de marché à la Xbox 360 pour finir par passer devant elle dans les charts en fin de génération. Retour, donc, sur le chemin sinueux de la troisième console de salon de Sony.
Première publication le 29/12/2013
Annonce de la PlayStation 3 à l'E3 2005
Sortie en mars 2007 en Europe, la PlayStation 3 se sera écoulée à plus de 80 000 000 d'unités au crépuscule de sa longue vie. Et pourtant, on ne peut pas dire que la machine de Sony soit partie du meilleur pied possible : avec un prix de 600€ affiché au lancement et un line-up pas forcément très sexy, la console n'avait tout simplement pas, au départ, les armes pour séduire le grand public. Embarquant tout un tas de nouvelles technologies rutilantes sous sa coque plastique, le monolithe noir avait tout de même matière à attirer l'oeil des mordus de technologie : un processeur CELL vendu comme révolutionnaire, un lecteur Blu-ray (ça coûtait les yeux de la tête à l'époque) permettant de lire les disques du même nom pouvant stocker plus de 80Go de données.
Cela ne suffit pourtant pas à faire décoller les ventes de la machine qui, en plus de son absence de killer-app, accueille une multitude de portages en inferior version de la part des éditeurs tiers. Mais Sony, grand acteur du marché du jeu vidéo, a tenu bon et à grâce à une myriade d'exclusivités coup de poing (Uncharted, LittleBigPlanet, etc.) et une baisse de prix significative, a réussi à remonter doucement, mais sûrement dans les charts, pour enfin damer le pion à sa principale concurrente en fin de génération.
Autre gros argument de la console : le Playstation Network, qui permettait tout simplement aux joueurs de profiter des joies du online gratuitement. Cela ne se fit pas sans quelques contreparties, la qualité du service étant nettement inférieure à ce que proposaient la Xbox 360 et son Xbox Live payant. Mais là aussi, le PSN se bonifia avec le temps, jusqu'à accoucher d'un service payant et avantageux : le PlayStation + qui permet carrément à ses abonnés de télécharger des jeux gratuitement ou de bénéficier de tout un tas de réductions avantageuses.
Cependant le PSN eut le droit à quelques sueurs froides en subissant l'attaque de pirates qui corrompirent les données d'une grosse partie des utilisateurs du service, provoquant ainsi une panique justifiée chez le constructeur japonais. Depuis, les mises à jour sont régulières et le réseau n'a plus subi de représailles, mais il est tout de même assez étonnant de voir à quel point la firme a été imprudente sur cette affaire, des données bancaires ayant été récupérées par les pirates.
Ce n'est malheureusement pas la seule erreur de parcours que les dirigeants de Sony ont faite au long de la vie de la console : on pense aussi aux fonctionnalités retirées en cours de route comme la possibilité d'installer Linux sur sa machine ou la rétrocompatibilité PlayStation, si chère aux yeux des retro-gamers. Enfin, comme le géant américain, Sony dévoilera au même E3 que celui de l'annonce Kinect, le PS Move (ou Project Arc à l'époque), s'apparentant à une Wiimote avec une boule en plastique au bout. Moins audacieux que la caméra à reconnaissance de mouvements, le PS Move ne parviendra pas vraiment à insuffler une nouvelle dynamique d'achat chez les joueurs.
La PlayStation 3 a tout de même été un excellent cru, tous ses possesseurs peuvent en témoigner, cette dernière ayant eu le droit à un catalogue de jeux tout bonnement hallucinant, parmi lesquels des exclusivités qui resteront gravées dans la mémoire de beaucoup. On pense notamment à la trilogie Uncharted, à The Last of Us, les jeux Ratchet & Clank ou encore les productions de Quantic Dream : il y a de quoi faire sur PS3 et finalement, c'est bien ça le plus important !