Plus le sport électronique avance et plus il se professionnalise que ce soit au niveau des structures mais également de celui des compétitions. Les plus grands acteurs dans ce domaine sur Black Ops 2 demeurent la Major League Gaming et l'Electronic Sports World Cup, d'autres événements tels que la ReflexGT, l'European Gaming League ou encore l'insomnia n'ont pas l'histoire ni la renommée que peuvent avoir les deux mastondontes occidentaux. Quoi qu'il en soit cette marche en avant des organisateurs les a poussé à prendre parfois des décisions assez incompréhensibles, la limite d'âge instaurée à 18 ans ou à un autre âge en fait clairement partie.
eSport et pornographie, mêmes interdits !
Si vous allez jouer une LAN en France et que vous êtes mineur, on ne vous demandera qu'une seule chose : une autorisation parentale servant de décharge pour les organisateurs. Aux parents de prendre leurs responsabilités, le staff bénévole des LANs n'ayant pas pour mission d'assurer la garderie. Cette méthode a d'ailleurs prouvé son efficacité, le milieu des jeux vidéo étant inquiétant pour une grande majorité des parents, ces derniers accompagnent ou font accompagner leurs bambins et il arrive de voir des enfants d'à peine plus de 10 ans disputer des compétitions. Les jeux vidéo sur lesquels nous nous affrontons en compétition étant suivis par beaucoup de jeunes qui n'ont pas l'intention d'attendre leur majorité pour s'amuser et se mesurer à des concurrents sérieux.
Mais depuis quelques temps maintenant il apparait que certains grands tournois décident de limiter leur accès à une certaine limite d'âge. La Gfinity au Royaume-Uni le fait à partir de 18 ans, l'ESWC 2013 le fera pour les moins de 16 ans. D'un autre côté la MLG conserve un vieux principe, si vous êtes mineur il vous faut une autorisation parentale. Car limiter l'âge des participants c'est également perdre quelques pépites. On se souvient par exemple du champion du monde FIFA en 2010, le jeune Français Anas « Astank » Sofi (joueur FIFA chez Millenium) était à l'époque âgé de seulement 13 ans. Alors aujourd'hui il faudrait se priver de ces talents sous prétexte de ... Sous prétexte de quoi d'ailleurs ?
Millenium Astank, vainqueur de l'ESWC 2010 - crédit esportsfrance.com
Il n'y a jamais eu de débordements à cause d'un joueur mineur ou âgé de moins de 16 ans et la seule conséquence de ces limitations ce sont les transferts cocasses qu'organisent les clubs de manière à se mettre en règle. Dernièrement c'était Epsilon qui se séparait d'un mineur car sur le long terme c'est plus une source d'ennuis qu'un pari sur l'avenir et, aux États-Unis, c'est la même chose qui arrive avec l'annonce du remplacement de Jevon « Goonjar » Gooljar par l'ex-EnVyUs Tosh « Stainville » McGruder. Contrairement aux Epsilon l'exemple des KaLiBeR reflète plus ce qu'il se passe habituelle dans ce genre de situation.
Les joueurs choisissent un remplaçant qui n'aura qu'une seule mission, assurer l'intérim le temps de la compétition. Bien souvent ce remplacement ne mène à rien, le manque d'entrainement et l'absence de réelle motivation par manque d'esprit d'équipe rendent la recette plutôt mauvaise. Mais ne noircissons pas le tableau, il arrive que ce soit payant comme récemment lorsque la Team Infused a prêté Joshua-Lee « Joshh » Sheppard aux Prophecy durant l'insomnia49 (même si ce n'était pas pour une question d'âge). Alors faut-il ou non conserver une limite d'âge dans les événements eSport ? La scène est réduite et éparpillée sur beaucoup de titres, de plus elle ne possède pas un panel de plusieurs millions de joueurs disposés à se rendre en LAN comme cela serait le cas dans un autre sport balisé de catégories (catégories de poids dans les sports de combat, d'âge dans le collectif etc.), cette limitation dans le sport électronique n'apporte donc rien si ce n'est du négatif.
La Team KaLiBeR durant l'UMG Atlanta, Goonjar au centre avec la casquette rouge
On peut toutefois comprendre certains grands tournois. La loi étant telle qu'elle est et les organisateurs craignant le moindre incident pouvant les emmener devant le juge ou tout simplement ternir leur image de marque, ils choisissent bien souvent de se couvrir. De plus sans mineurs cela n'empêchera certainement pas les spectateurs de prendre leur pied. Mais pour le pauvre joueur qui aura été exclu d'une Coupe du Monde ou d'un tournoi telle que la Gfinity, il faut avouer que c'est assez difficile à digérer comme motif d'exclusion. D'ailleurs afin d'éviter la frustration de leur camarade, les Américains de KaLiBeR ont pris la décision d'emmener Jevon « Goonjar » Gooljar avec eux à Londres. Même s'il ne pourra pas jouer, il sera malgré tout présent aux côtés de ses équipiers et c'est ça l'esprit d'équipe ! Quoi qu'il en soit la Team KaLiBeR pendant la Gfinity G2 ce sera ça sur le papier, avec un sixième homme assis derrière eux pour les encourager ... Mais qui aura très certainement les doigts qui démangent !
Team KaLiBeR
|
|||||
|