Battlefield, Call of Duty et Counter-Strike ne jouent clairement pas dans la même cour. Les deux premiers sont lancés depuis quelques temps dans une course aux graphismes et au spectacle alors que le troisième reste discret.
D'un côté, des développeurs mettent en avant les nouvelles prouesses de leurs moteurs graphiques ; et de l'autre VALVe reste fidèle à des graphismes très sobres. La firme américaine pourrait renouveler son moteur graphique, mais cela entraînerait certainement un divorce entre Global Offensive et sa plus vieille communauté qui y verrait une trahison. En effet, les graphismes des différentes versions de Counter-Strike sont toujours restés relativement simples et l'accent a toujours été mis sur le gameplay et non sur ce qu'il y a autour. Cela rend le jeu moins attrayant que ses deux concurrents qui impressionnent toujours un peu plus chaque année, et cela se fait certainement ressentir sur les ventes.
Les graphismes de Battlefield 4 ont de quoi mettre une véritable claque à Counter-Strike : Global Offensive
En étudiant d'encore plus près Counter-Strike, il est possible de considérer qu'il est réservé à une élite. Non pas que ce jeu soit réservé à une certaine classe de la population, mais son gameplay exige de connaître de nombreuses ficelles du jeu allant du recul de chaque arme à la compréhension du système monétaire. Tout nouveau joueur peut immédiatement être rebuté par l'absence totale d'explications, qui lui vaudra plusieurs remontrances par ses coéquipiers en Matchmaking. Counter-Strike nécessite beaucoup d'heures pour être apprécié à sa juste mesure, et maîtriser tous ses aspects.
Il est d'ailleurs étonnant que VALVe n'ait pas décidé de tendre la main aux néophytes pour les aider dans ce gameplay exigeant. Ainsi, il serait certainement bénéfiques de rajouter des conseils permettant de les aider à comprendre comme : « Dépensez votre argent en même temps que vos coéquipiers pour avoir plus de chance de gagner » ou « Entraînez vous régulièrement en match à mort avec l'arme de votre choix pour améliorer votre précision ». Cela permettrait de guider les nouveaux joueurs, pour ensuite les ancrer sur le jeu.
En outre, le marché des FPS s'est diversifiée avec l'arrivée de Call of Duty. Ce dernier est devenu une véritable alternative à Counter-Strike comme en témoigne la nouvelle scène eSportive sur consoles. Ainsi, le jeu d'Activision a été totalement adopté outre-Atlantique puisqu'il est présent aux MLG. Récemment, il a intégré la DreamHack Valencia avec un cashprize équivalent à celui du tournoi sur Global Offensive. Si Counter-Strike a fait les beaux jours d'une multitude de compétitions, il a désormais un concurrent de taille qui aimerait prendre toute la place. Certains organisateurs peuvent penser que le FPS de VALVe a vécu, et qu'il n'y a aucun mal à privilégier un autre au bout d'une dizaine d'année. Il ne faut cependant pas oublier un facteur essentiel permettant à Global Offensive de perdurer : il est le seul FPS à se développer sur PCs avec une réelle scène eSportive rythmée par des compétitions comme la DreamHack ou les RaidCall EMS One.
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Le passage en Free-to-Play permettrait de remettre clairement Counter-Strike au goût du jour en attirant une marée de néophytes et VALVe pourrait s'affirmer. En effet, ce modèle économique casserait le marché des FPS puisque Global Offensive serait le seul gratuit et repousserait immédiatement Call of Duty de la scène eSportive grâce à sa nouvelle popularité. Counter-Strike totalise encore 100 000 joueurs, toutes versions confondues, en heure de pointe. Depuis 14 ans, le FPS de VALVe a su perdurer grâce à son gameplay attrayant et ce malgré plusieurs carences. Si, sur la forme, Global Offensive peut sembler dépassé par ses concurrents, son fond n'a pas pris une ride et connaît toujours autant (si ce n'est plus) de succès. Il ne lui manque que la petite étincelle qui permettrait de le faire exploser.
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