« Tu joues à Counter-Strike ? Tu joues à l'ancienne ». Voilà ce que m'a un dit un de mes moniteurs d'auto-école, âgé d'environ 30 ans, au cours d'une de mes leçons alors que je venais d'atteindre ma majorité. Si cette phrase anodine fait sourire, elle montre que le FPS de VALVe est considéré comme un jeu ayant fait ses preuves et qui n'est plus forcément adapté à l'ère du temps. D'ailleurs, il a été possible de lire dans un dossier consacré à l'eSport du site (publié en octobre 2012) :
Counter-Strike : Global Offensive
Fidèle reconstitution de Counter-Strike 1.6 avec des graphismes améliorés, CS:GO est sorti cette année et prétend redonner ses lettres de noblesse au titre vieillissant de Valve. CS a un très gros historique en termes d'eSport et a longtemps disputé la place de premier jeu de shoot avec Quake avant que ce dernier ne rende les armes.
Le rédacteur dresse le même constat que le moniteur d'auto-école vis-à-vis de la série et ne parle que du passé eSportif sans envisager son avenir. Cette présentation est tout à faite légitime puisque Counter-Strike a tout de même plus de 14 ans et qu'il a peu évolué : la carte la plus jouée est toujours de_dust2, les armes ont relativement peu été modifiées, les mécanismes sont toujours les mêmes, etc.
Comparé à un Battlefield ou à un Call of Duty, dont une nouvelle version sort tous les ans avec quelques nouveautés, le FPS de VALVe est très rapidement dépassé. De plus, Activision et DICE mettent toujours la barre très haute pour faire parler de leurs jeux comme en témoigne les conférences et les publicités. À côté d'eux, VALVe n'a fait fait qu'une simple annonce sur Steam lors de la sortie de son dernier FPS. La firme américaine a totalement délaissé sa communication, dont la place a été prise par ces deux concurrents. Chaque année, cela donne lieu à une multitude de comparaisons entre Battlefield et Call of Duty alors que Counter-Strike est totalement oublié.
Global Offensive est totalement d'un autre temps quant à sa communication. Les opus précédents ont tous eu droit à leur version boite, qui permettait de les faire connaître en magasin. VALVe a choisi de le vendre de manière dématérialisée sans faire de campagne de publicité, si bien que le jeu reste très discret depuis sa sortie. À l'inverse, Battlefield et Call of Duty investissent dans de grandes campagnes de publicité, comme en atteste certaines affiches dans le métro parisien. Counter-Strike a bien plusieurs trains de retard sur DICE et Activision dans ce domaine.
DICE met le paquet pour faire parler de son jeu
Il existe cependant deux exemples de tailles qui permettent d'affirmer que Counter-Strike : Global Offensive pourra faire parler de lui partout à condition qu'il passe en Free-to-Play : League of Legends et Defense of the Ancients 2. Ces deux mastodontes de l'eSport ont parfaitement réussi malgré leurs faibles campagnes de publicité par rapport à celles de Call of Duty et Battlefield. L'investissement récent des développeurs n'a fait qu'accentuer le phénomène pour parachever une célébrité déjà acquise. Les deux MOBA présentent trois caractéristiques qui ont permis ce succès :
- Un jeu gratuit
- Un gameplay abouti et tourné vers la compétition
- Une scène eSportive en pleine effervescence
Counter-Strike : Global Offensive présente actuellement deux des trois caractéristiques. Le simple passage en Free-to-Play permettrait-il de le faire exploser comme son frère, Defense of the Ancients 2 ?