Ce cinquième numéro des Coulisses de l’eSport est consacré à Marie-Laure "Kayane" Norindr, joueuse semi-professionnelle de jeux de combat pour l’équipe Mad Catz avec Soul Calibur comme saga fétiche, mais pas uniquement, puisqu’elle est aussi organisatrice d’évènements, notamment les « Kayane Sessions ». En compagnie de Marc "Marcus" Lacombe, elle est également co-animatrice spécialisée dans l’eSport de l’émission TV « Le débat de Game One spécial eSport ».
Grâce à son statut d’auto-entrepreneur, elle intervient également en tant qu’animatrice dans les salons afin de jouer à titre professionnel contre le public, sur scène ou sur un stand qui lui est attribué par les organisateurs ou par les entreprises qui font appel à ses services. Enfin, elle assure fréquemment la promotion de jeux vidéo à leur sortie grâce aux excellentes relations qu’elle entretient avec plusieurs éditeurs tels que Warner Bros Games avec Injustice sorti récemment, ou encore Namco Bandaï Games dont elle est l’ambassadrice de la saga Soul Calibur.
Marie-Laure "Kayane" Norindr (Crédit : kayane.fr)
Depuis l’âge de huit ans, elle sillonne la France et le monde pour défier ses adversaires en versus fighting (rappelez-vous le bon vieil avion de Street Fighter II qui vole d’un bout à l’autre de la planète !). Au fil des années, elle a su s’imposer dans cet univers quasi-exclusivement masculin, pour y apporter sa touche féminine par ses talents de joueuse d’abord mais aussi par des qualités relationnelles et de communication hors normes, si bien qu’aujourd’hui, la participation de Kayane à un évènement est un évènement en soi !
Profil
Nom : Marie-Laure "Kayane" Norindr Nationalité : Française Ville : Paris Date de naissance : 21 ans (17 juin 1991) Etudes : INSEEC Business School, Paris (2ème année) Activités dans le milieu de l’eSport : - Depuis 2001 : Joueuse de jeux de combat spécialisée sur la franchise Soul Calibur et Dead or Alive dans une moindre mesure, d’abord au niveau amateur dans l’équipe de la Triade (de 2001 à 2002), puis en tant que joueuse semi-professionnelle au sein de l’écurie française against All authority (de 2003 à 2011), de la structure belge Low Land Lions (d’avril 2011 à novembre 2011), eLive Pro (de novembre 2011 à mars 2012) et actuellement la team Mad Catz, son sponsor personnel principal depuis 2013. - Depuis février 2010 : Organisatrice des « Kayane Sessions », évènements organisés environ tous les deux mois qui visent à réunir un grand nombre de joueurs (une centaine dans le format actuel) de multiples jeux de combats pour faire croître la communauté et favoriser l’entraide entre les joueurs (la quinzième édition a eu lieu le 21 avril dernier à l’occasion de la sortie du jeu « Injustice Gods Among Us ») |
Crédit : Carmelo Giordano |
- Depuis janvier 2013 : Co-animatrice spécialisée dans l’eSport avec Marc "Marcus" Lacombe de l’émission TV mensuelle « Le débat de Game One spécial eSport » sur la chaîne télévisée française consacrée aux jeux vidéo Game One. - Occasionnellement : Ambassadrice travaillant pour les plus célèbres éditeurs de jeux vidéo de combat en assurant la promotion de jeux de versus fighting à leur sortie. Liens : - Site web : kayane.fr - Facebook : Kayane.fr - Twitter : @KayaneFR |
Biographie
Il était une fois une petite fille qui jouait aux jeux vidéo...
C’est peu de temps après avoir arrêté le biberon que la petite Kayane du haut de ses quatre ans, a commencé à jouer non pas à la poupée comme les autres petites filles de son âge, mais aux jeux vidéo funs et simples comme TETRIS, avouant aujourd'hui qu'à l'époque elle était « un vrai garçon manqué et n'aimait pas les robes ». Vers l’âge de sept ans, elle s’est ensuite attaquée aux jeux de combat avec Tekken, Soul Calibur I et Soul Age pour imiter ses grands frères Maxi et Kero qui faisaient partie des meilleurs joueurs de Tekken à l’époque et se partageaient les titres de champions et vice-champions de France et d’Europe.
Au tout début, voyant que leur petite sœur filait des roustes à leurs amis, les deux frangins l’ont prise sous leurs ailes et lui ont enseigné les bases à Tekken. Mais peu de temps après, Kayane a eu un véritable coup de foudre pour Soul Calibur et Dead or Alive qui n’étaient pas les jeux de prédilection de ses frères aînés. Du coup, elle s’est mise à s’entraîner toute seule et à apprendre de façon autodidacte les combos en analysant la façon de jouer de l’ordinateur. Ces deux frères complètement bluffés par une telle précocité et sentant un potentiel énorme chez leur petite sœur, se sont alors mis à l’encourager à participer à des tournois.
« Zerg, c'est trop mignon ! » |
Il n’y a d'ailleurs pas qu’aux jeux de combat qu'elle est précoce puisqu'à sept ans, elle jouait aussi à Final Fantasy 7 ou encore à Valkyrie Profile. Elle a aussi joué à StarCraft Brood War et d'autres jeux de stratégie en temps réel. RPG ou RTS, elle était complètement accroc aux jeux vidéo car ses frères avaient un don pour lui donner le goût de jouer même si l'univers des jeux en question ne paraissait pas forcément adapté au monde de l'enfance. Par exemple, sur StarCraft, Kayane raconte avoir adoré la race Zerg dès son plus jeune âge alors que c'est une race insectoïde répugnante et effrayante en apparence. Au contraire, elle trouvait les Zergs « trop mignons » car son frère lui avait expliqué le jeu en assimilant les Dominants à des mamans, les œufs à des bébés (« comme il y a trois larves, ça faisait des triplés ! ») si bien qu'arrivée à 200 de population, la petite Kayane avait plus l'impression d'avoir formé une grande famille qu'une armée de monstres ! |
A sept ans, elle a participé à son premier tournoi ou plutôt elle a failli y participer. Le tournoi en question était organisé par Score Games pour la sortie de Soul Calibur I. Il y avait un mode arcade sur le jeu et pour se qualifier au tournoi, il fallait battre tous ses adversaires en un temps record, puis aller faire valider son chrono auprès du magasin Score Games de son quartier, en rééditant sa performance faite à domicile. Malgré les conseils avisés de son frère, qui lui disait de prendre une brute épaisse comme personnage, tel que Astaroth qui peuvent tuer les adversaires en un coup ou les expulser hors du ring, Kayane s’est entêtée à conserver son personnage fétiche à savoir Xianghua, la combattante chinoise à l’épée. Le jour J, elle s’est rendue au magasin mais elle a fait un temps bien au-dessus de ceux qu’elle réussissait chez elle. En effet, son personnage certes rapide, n’était pas assez puissant pour expédier au tapis ses adversaires en un éclair, d’autre part, c’était la première fois qu’elle ressentait le stress et la pression. Au final, elle n’a donc pas été retenue pour le tournoi principal.
Cette première expérience lui a d’autant plus laissé un goût amer car par la suite, son frère, pour tenter de lui remonter le moral, lui a proposé de jouer contre les gens qui étaient présents dans le magasin et c’est ce qu’elle a fait et le pire, c’est qu’elle a battu tout le monde y compris les vendeurs du Score Games ! Bref, elle a quitté le magasin en rageant intérieurement, se disant que si elle avait été qualifiée, elle aurait pu gagner le tournoi…
Kayane à l'âge de neuf ans, lisant Kenshin le vagabond
(Crédit : kayane.fr)
Premier tournoi, premier podium et premier manga hentaï !
C’est à neuf ans et parée de son « superbe manteau orange » (pour lequel elle éprouve une immense honte aujourd’hui !) que Marie-Laure a participé à son premier véritable tournoi, en octobre 2001 et sur Dead or Alive 2. Elle n’y est pas allée avec un de ses frères mais avec Johanna, la copine de Maxi qui la considérait comme sa petite sœur.
Elles se présentent donc toutes deux aux organisateurs pour leur dire que la petite fille à peine plus haute que trois pommes veut s’inscrire au tournoi, ces derniers croyant à une blague refusent dans un premier temps, avant finalement d’accepter, convaincus par les arguments de son accompagnatrice. Ils posent alors à Marie-Laure la question classique : « C’est quoi ton pseudo ? ». Elle se retrouve un peu prise au dépourvue car elle n’en avait pas jusque-là. Réfléchissant à toute vitesse, les deux prénoms de ces personnages féminins préférés qui étaient Kasumi et Ayane à l’époque sont les première choses qui lui sont venues en tête, un petit mix entre les deux et c’est ainsi que son pseudo « Kayane » est né ! |
« Kasumi + Ayane = Kayane ! » |
Puis vient le moment de l’appel des participants pour disputer les premiers matchs. Il y avait une centaine de joueurs, uniquement des hommes, bien plus âgés que la petite fille de neuf ans qu’elle était. Quand les organisateurs ont appelé son nom, elle a répondu « oui » avec sa petite voix, il y a eu un énorme silence et tout le monde s’est retourné en baissant la tête pour se pencher sur la petite fille qui ne mesurait pas plus de 1m30. Ce moment très impressionnant l’a beaucoup marquée d’autant qu’après, la foule a éclaté de rire. Chaque participant pensait que c’était une aubaine s’il rencontrait cette gamine car cela s’annonçait comme un tour facile à passer. Rageant intérieurement, Kayane a pris sur elle, se disant en elle-même qu’il fallait qu’elle leur réponde non pas par des paroles mais par des résultats…
Arrive le premier match qu’elle remporte facilement et la première réaction des autres participants a été de se dire qu’elle trichait ou qu’elle avait eu de la chance. Puis vient le second adversaire et pas n’importe quel adversaire puisque Kayane considère que c’est celui qui aura été le plus marquant de toute sa carrière de joueuse à ce jour. Le type en question portait des lunettes de soleil, il était venu avec sa bande de potes qui l’encourageaient et il possédait une arrogance « digne d’un personnage de film » car bien qu’il soit de type asiatique tout comme Kayane, il n’avait aucun respect pour elle. Il s’assoit donc confortablement sur sa chaise comme s’il regardait un film puis lui lance : « C’est bon ? Tu sais jouer ? Tu veux que je te laisse le premier round ? », Kayane de lui répondre : « Non, c’est bon, tu peux y aller à fond » et lui de conclure le dialogue par : « Bon, je t’aurais prévenu ! » avant d’ajouter alors que le premier round commençait : « je te laisse me toucher quand même ».
« Pan, un air de Kayane enfant ? » |
Erreur fatale car sur Dear Or Alive, si le personnage adverse est projeté en l’air, il est possible d’enchaîner des combos d'une quinzaine de hits d’affilée avant que son ennemi ne retombe par terre. Comme il voyait qu’il ne touchait plus le sol, le mec met la pause et demande à Kayane : « C’est toi qui joues là ? » et elle de lui répondre : « Hé bien oui ! C’est bon, tu peux enlever la pause ? ». Le match a continué et bien entendu Kayane a gagné. Son adversaire a alors retiré ses lunettes, il a mis ses mains devant son visage pour cacher sa honte et tous ses camarades se sont foutus de sa gueule. Kayane jubilait intérieurement et c’est à partir de ce moment-là qu’elle s’est dit : « J’ai un rôle à jouer dans ce monde de machos, même s’ils ne sont pas tous comme ça, il y en a certains qu'il faut recadrer en leur prouvant que les filles et les enfants peuvent être tout aussi forts qu’eux ! ». Cette rage de vaincre ne l'a plus jamais quittée. La compétition s’est poursuivie. Kayane a enchaîné les victoires jusqu’à la finale où elle s’est finalement inclinée face à un joueur qui est depuis devenu un ami. Pour son premier tournoi, elle a donc fini sur la seconde marche du podium : une petite fille de neuf ans sacrée vice-championne de France, qui l'eut cru ? Impossible mais pas Kayane qui depuis éclate des adversaires-hommes qui font plusieurs fois son âge, sa taille et son poids, à l'image de Pan, la petite-fille de Son Goku lors des Championnats du monde des arts martiaux (« Tenkaichi Budokai » en japonais) dans la saga Dragon Ball ! Pour l'anecdote, parmi les lots qu'elle a remportés à cette occasion, les organisateurs étaient plutôt gênés car il y a avait aussi... des mangas hentaï ! |
Kayane s'essaiera à plusieurs séries de jeux de combat avec à chaque fois, comme personnages préférés « des personnages féminins rapides et agiles, asiatiques comme moi, des vraies héroïnes, des filles qui savent se battre » : Xianghua et Viola sur Soul Calibur, Chun-Li sur Street Fighter, Lili et Alisa sur Tekken, Ayane et Kokoro sur Dead or Alive. Elle explique choisir ce profil de personnages car ils lui ressemblent et qu'elle s'identifie à eux. Elle s'immerge ainsi complètement dans l'univers du jeu et devient complètement addict car la passion est la source même de sa motivation. D'ailleurs quand un joueur débutant lui demande comment choisir son jeu de combat pour commencer, elle répond qu'« il faut tout d’abord jouer les jeux qui nous plaisent et non pas prendre le premier venu parce qu’il est compétitif, surtout si tu envisages d’y jouer à haut niveau car il te faudra être motivé et passionné par le jeu en question ! ».
Un véritable coup de foudre pour Soul Calibur et un palmarès consacré par le Guinness World Records
Son premier titre de vice-championne de France acquis en 2001 sur Dead or Alive 2, n'est que le premier d'une longue série toujours en cours aujourd'hui près de douze ans plus tard ! L'année suivante, elle rejoint le clan de La Triade avec pour équipe rivale, Le Temple, et elle s'impose parmi les meilleurs joueurs français de Soul Calibur, « son » jeu. Kayane explique son attirance particulière pour Soul Calibur d'abord par l'univers du jeu : elle est complètement tombée sous le charme de l'ambiance médiévale, des musiques épiques, des personnages qui ont un caractère propre et de l'histoire qui les lie tous les uns aux autres. Elle a également adoré tous les modes du jeu qui permettait de personnaliser le jeu. Elle a ainsi passer des heures à revisionner la scène d'introduction avec des paramétrages différents pour les costumes de Voldo ou la coiffure de Sophitia, ou encore à admirer les images des galeries des personnages. C'est sur ce jeu qu'elle a découvert son personnage fétiche Xianghua pour lequel elle a eu un gros coup de cœur car « c'est une asiatique comme moi, c'est la matérialisation de moi-même ». La communauté de Soul Calibur a également joué son rôle quant à son attachement au jeu mais plus tard et c'est d'abord l'aspect général du jeu qui l'a séduite. Par la suite, elle a rencontré la communauté via les tournois et les forums communautaires et ça l'a rendue encore plus accroc au jeu d'autant que c'est la première communauté qui l'accueilli en tant que membre à part entière. Ces frères l'ont conseillé, l'ont amené aux sessions pour se faire connaître, pour s'entraîner et comprendre davantage de jeu. Elle a ainsi pu rencontrer les gens en vrai qui jusqu'alors n'étaient que des pseudos et cela lui a donné envie de continuer à jouer et de progresser. |
Xianghua, le personnage fétiche de Kayane |
Kayane traverse son adolescence au rythme des entraînements durant la semaine (deux à trois heures par jour) et des tournois durant le week-end (deux par mois pour garder la forme !). Elle se construit ainsi un énorme palmarès, avec parmi les résultats les plus prestigieux :
- Vice-championne de France sur Dead or Alive 2, à 9 ans
- Vice-championne de France sur Soul Calibur I, à 10 ans
- Vice-championne de France sur Soul Calibur II, à 12 ans
- 4e (sur 128 participants) à la Coupe du Monde de Soul Calibur, à 12 ans
- Vice-championne de France sur Soul Calibur III, à 16 ans
- 4e à la Gnouz Ranking sur Soul Calibur IV, à 18 ans
- 9e du tournoi mondial sur Soul Calibur IV lors de l'EVO 2009 à Las Vegas
- 9e du tournoi sur Soul Calibur IV lors des WCG 2010 à Cannes
- Championne du monde du tournoi féminin sur Super Street Fighter IV lors de l'EVO 2010 à Las Vegas
- Vice-championne sur Soul Calibur IV lors de la MLG Spring Championship 2012 à Los Angeles
Kayane, gagnante de l'EVO World Female Tournament SSFIV, 2010 (Crédit : Kinedo)
Mais attention, la jeune fille n'en a pas perdu la boule pour autant et a toujours su garder la tête sur les épaules en menant ses études avec sérieux. C'était quelque chose d'important aux yeux de ses parents qui étaient inquiets et très stricts à ce sujet car lorsqu'ils étaient arrivés en France, ils avaient du se débrouiller sans avoir eu la chance de faire de longues études. Elle explique d'ailleurs qu'il y a même un cercle vertueux entre les études et le gaming dans son expérience personnelle. En effet, comme elle avait très envie de jouer, elle travaillait beaucoup pour avoir de bons résultats scolaires et ainsi avoir du temps pour s’adonner à sa passion pour les jeux vidéo. Et le fait de participer à des tournois lui a permis d'affronter le stress et de prendre confiance en elle si bien qu'elle ne ressentait pas du tout la pression et qu'elle était très sereine pour les examens même pour le bac qu'elle a décroché avec une mention.
A l'école, elle ne parlait quasiment pas de sa passion pour les jeux vidéos de compétition à ses copines et ses copains par peur d'être incomprise, c'était son « petit jardin secret ». Par la suite et c'est le cas encore aujourd'hui, ses camarades de promo apprennent sa facette de « gamer » lorsqu’ils la voient passer à la télévision. Démasquée, elle est obligée d’acquiescer et se trouve alors submergée par un flot de questions parfois un peu stupides du style : « Ca ne te fatigue pas les pouces ? ».
Par la suite, ça a changé dans le sens où elle a décidé d'assumer sa passion en disant ouvertement qu'elle était joueuse pro de jeux de combat quand on lui demandait ce qu'elle faisait dans la vie à part l'école. Ca a commencé vers le lycée et elle s'est mise à partager sa passion avec les autres, puis davantage à l'université et surtout en école de commerce. Quelques camarades de classe n'aimaient d'ailleurs pas qu'elle en parle en lui reprochant : « Ce n'est pas kayane.fr ici ! ». D'autres au contraire ont pris sa défense en l'encourageant à continuer d'en parler et en lui disant qu'ils étaient fiers de sa réussite, qu'ils trouvaient génial qu'elle puisse vivre pleinement de sa passion, et qu'il ne fallait pas faire attention aux sarcasmes des jaloux de sa classe...
Certificat du Guinness World |
Durant sa carrière de joueuse semi-professionnelle, elle a connu plusieurs équipes : - l’écurie française against All authority (de 2003 à 2011), - la structure belge Low Land Lions (d’avril 2011 à novembre 2011), - eLive Pro (de novembre 2011 à mars 2012), - et actuellement la team Mad Catz, son sponsor personnel depuis 2013. En janvier 2012, c'est la consécration pour Kayane qui s'est vue attribuer le record féminin mondial du nombre de podiums (top 3) au cours de compétition de jeux de combat par le Guinness World Records, avec 42 podiums (pour plus de 80 tournois). En 2013, elle n'a pas encore reçu le certificat à l'heure où sont écrits ces mots, mais elle devrait établir un nouveau record avec 48 podiums ! |
Une véritable ambassadrice de l'eSport en France et une redoutable femme d’affaires
La popularité de Kayane a très rapidement atteint des sommets, en se forgeant une réputation de compétitrice acharnée, avec un mental en acier. Il faut dire qu’une gamine de neuf ans, qui parvient à s’imposer dans une discipline virile comme les jeux vidéo de combat, où les femmes se comptent sur les doigts de la main, ça ne passe pas inaperçu. Les mots employés sont très forts, puisqu’on parle de « phénomène Kayane ».
A ses débuts, vers l’âge de dix ans, elle explique avoir subi cette notoriété fulgurante, voire violente, qui était quelque chose de tout nouveau pour elle, d’autant qu’elle n’y était pas du tout préparée. A la Japan Expo, elle était une « attraction » avec ce qui s’appelaient les « Défis Kayane », elle avoue qu’elle n’était pas vraiment pour à la base. En fait, il s’agissait d’une animation organisée sur scène, où Kayane affrontait des volontaires du public sur des jeux de combat, comme Dead or Alive 2 ou Soul Calibur. L’enjeu était le suivant : si le spectateur perdait, il avait un gage comme faire un tour du salon avec une pancarte « J’ai perdu contre une gamine de 10 ans, j’ai honte et je l’avoue » ou encore faire une série de pompes devant tout le monde ; si le spectateur remportait la partie, il gagnait un jeu Xbox ou autres. Pour l’anecdote, au départ, la règle était que les participants devaient battre Kayane sur un match complet pour gagner un lot, mais comme ils ne gagnaient que trop rarement, les organisateurs ont modifié le règlement en diminuant à un seul round sur trois ! A cette époque, Kayane avait du mal à supporter et été impressionnée par toute l’attention que les gens lui portaient, mais elle s’y est peu à peu habituée, motivée en se disant que c’était une bonne opportunité de montrer au grand public, ce que valent les enfants et les filles aux jeux vidéo.
Au fil des années, elle a fini par apprivoiser cet environnement, non pas hostile mais intimidant. Elle s’est mise agir de sa propre initiative, pour ne plus devenir une attraction mais être attractive afin de fédérer les gens autour d’elle et de sa passion pour l’eSport. En 2010, elle se lance dans l’organisation de ses propres évènements les « Kayane Sessions ».
Ces évènements sont organisés environ tous les deux mois. Au début, la première édition a rassemblé une cinquantaine de joueurs au Cybercafé Milk Opéra à Paris. Aujourd’hui, dans le format actuel, ce sont plus d’une centaine de joueurs qui se réunissent pour s’affronter sur de multiples jeux de combats. C'est une atmosphère de convivialité qui règne avant tout, comme ce n'est pas un tournoi cela permet aux joueurs de s'entraider. On retrouve d'ailleurs davantage de joueurs occasionnels qui ne viennent pas en tournois que des compétiteurs. Cela permet aux compétiteurs de se préparer aux tournois, et à ceux qui jouent occasionnellement de passer un bon moment délire à jouer à leurs jeux de combat favoris avec la communauté. La quinzième édition a eu lieu le 21 avril dernier à l’occasion de la sortie du jeu « Injustice Gods Among Us » au Dernier bar avant la Fin du Monde à Paris.
Participants à la Kayane Session XV (Crédit : Facebook de Kayane)
Cela fait plus d’une décennie que Kayane arpente la France et le monde pour participer à de nombreux évènements : tournois eSport, salons professionnels, manifestations culturelles. Si elle y participe souvent en tant que joueuse, elle possède plusieurs autres cordes à son arc : commentatrice, animatrice ou invitée de marque. Pour le seul début d’année 2013, elle a participé à la Cap Arena à Capelle-la-Grande en mai dernier, à Polymanga 2013 à Montreux en Suisse fin mars début avril, à la PAX East 2013 à Boston (grosse convention de jeux vidéo), ainsi qu’à la Mad Catz Unveiled Party (une soirée privée organisée par Mad Catz) aux Etats-Unis, ou encore à Paris Manga 2013 à Porte de Versailles en février dernier où elle affrontait des volontaires du public à l’aveugle sans regarder l’écran !
Kayane affrontant un candidat du public à l’aveugle lors de la Paris Manga 2013.
Elle est également très sollicitée par les médias y compris grand public. Elle a ainsi accordée à de nombreux entretiens de comicsblog.fr à Le Point.fr en passant par la communauté MadmoiZerg. En outre, elle est fréquemment invitée dans des émissions que ce soit à la radio comme NRJ, Le Mouv’ ou le Late Late Boudoir Gambetta où Alvin et Chloé l’ont reçu le 1er février dernier, à la TV comme la « Nouvelle Edition » ou le « Journal Du Jeu Vidéo » sur Canal + où Frédéric Moulin l’a reçu à l’occasion de la sortie d’Injustice en compagnie de Bonnka Lim, le représentant de Warner Bros Games, ou encore le « Fat Show » sur Enorme TV présenté par Mc Fly et Carlito.
Kayane avec Mc Fly et Carlito |
Kayane avec Fred Moulin |
De par sa grande disponibilité et grâce à ses talents en communication, Kayane a su se créer un tissu relationnel parmi les acteurs majeurs de l’eSport au fil des rencontres qui ont jalonné sa carrière. Elle est ainsi devenue aujourd’hui l’interlocutrice naturelle et privilégiée d’organisateurs d’évènements, de fabricants et de fournisseurs de matériel informatique, d’éditeurs de jeux vidéo et plus spécifiquement de producteurs de jeux de combat tels que Katsuhiro Harada (Tekken), Hisaharu Tago et Daishi Odashima (Soul Calibur) et Yohei Shimbori et Yosuke Hayashi (Dead or Alive).
Cerise sur le gâteau, sa dévotion sans faille à la franchise Soul Calibur a conduit l’éditeur du jeu – Namco Bandaï Games – à ajouter un personnage nommé « Kayane » dans Soul Calibur IV Broken Destiny et dans Soul Calibur V. Lors de la sortie du dernier opus début 2012, elle est devenue officiellement l’égérie française de la saga, par son image qui a été utilisée aux côtés de celle de Scud, grand champion de Soul Calibur IV, dans le cadre de la campagne de communication presse et internet et par sa participation à la soirée de lancement du jeu.
Il faut savoir que c’est même une surprise que lui a faite le producteur, Daishi Odashima, en attribuant son nom à un des personnages de Soul Calibur IV Broken Destiny. Kayane qui n’avait pas la PSP à l’époque, a été mise au courant par d’autres joueurs. Elle n’y croyait pas du tout et quand elle a reçu la capture d’écran, elle a complètement hallucinée et a été à la limite de verser une petite larme de joie en voyant son nom apparaître dans le jeu qu’elle chérissait depuis dix ans. Sa première réaction a été de leur envoyer un email pour les remercier.
Affiche officielle française de Soul Calibur V |
Pour la petite histoire, cela n’est pas complètement le fruit du hasard car Kayane avait déjà rencontré le producteur du jeu plusieurs années auparavant, alors que Daishi Odashima faisait partie d’un groupe de joueurs japonais venus en France pour participer à un tournois Soul Calibur. A cette occasion, ils avaient joué l’un contre l’autre (qui plus est un match miroir Xianghua vs Xianghua). Kayane a gagné sur le score sans appel de 5 à 1 et le Japonais est resté scotché par le niveau de la jeune fille. Après le combat, il lui a posé pleins de questions via son traducteur et lui a proposé de lui enseigner des techniques japonaises. Kayane était également sous le charme au sens propre comme au sens figuré : « j’avais dix ans et c'était la première fois que je voyais un Japonais. J'étais fan de la Japanimation donc c’était pour moi un petit coup de foudre, un coup de cœur de ptite fille. » Malheureusement, il est parti du jour au lendemain sans prévenir et elle ne pensait plus le revoir jusqu’au fameux jour où elle s’est vu offrir ce cadeau et où elle a découvert qu’il travaillait chez Namco Bandaï sur Soul Calbur IV.
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Par la suite, il est devenu producteur de Soul Calibur V et il lui a offert un autre énorme cadeau pour leurs retrouvailles à l’occasion d’évènement organisé à Londres pour le lancement du jeu sur la scène européenne. Le cadeau en question était un artwork de Xianghua et de sa fille Leisha réalisé par l’illustrateur officiel, l’exemplaire original et unique au monde. Il lui a offert en fin d’interview et Kayane s’est trouvée tellement décontenancée qu’elle n’a pu retenir son émotion et qu’elle a commencé à pleurer devant le producteur qui était extrêmement gêné, pudeur japonaise oblige !
Mais les activités de la jeune femme dans le domaine du sport électronique ne s’arrêtent pas là. Depuis début janvier 2013, elle officie également en tant qu’animatrice spécialisée dans l’eSport dans l’émission intitulée « Le débat de Game One spécial eSport » proposée et animée par Marcus sur télévisée française consacrée aux jeux vidéo, Game One. Au cours de cette émission, Marcus et Kayane invite quatre personnalités du monde de l’eSport pour discuter d’un thème précis. Le dernier numéro traitait par exemple de la place des femmes dans l’eSport. La première saison vient tout juste de s’achever et une seconde est déjà prévue avec un lancement en septembre prochain.
Spank, Samy Ouerfelli, Kayane, Marcus, Llewellys et Gen1us lors du
débat de Game One eSport : « Comment devenir joueur professionnel ? »
Loin de se reposer sur ses lauriers, Marie-Laure poursuit ses études en école supérieure de commerce et se lance sans cesse de nouveaux défis avec des projets eSport plein la tête. Bien entendu, elle continuera à organiser ses propres évènements à savoir les « Kayane Sessions » tous les deux mois environ en espérant dénicher de nouveaux partenaires et sponsors pour donner plus d’ampleur au projet.
Durant les mois qui viennent, l’emploi du temps de Kayane s’annonce surchargé avec de nombreuses animations prévues dans des événements de jeux vidéo, que ce soit en France ou à l’étranger. Après Monaco, Boston (USA) et Montreux (Suisse) en début d’année, les prochaines destinations de cette infatigable globe-trotter (heureusement, elle adore voyager !) jusqu’en septembre sont les suivantes : Las Vegas (USA) avec l’E3 et le Comic Con en plus de l’EVO, Saint-Martin (Caraïbes), Tokyo (Japon) et Cologne (Allemagne) pour la GamesCom. Bref, pas de quoi s’ennuyer !
Quand on l’interroge sur son avenir à long terme, Kayane répond qu’elle n’aime pas trop se projeter dans le temps mais elle espère encore être une joueuse professionnelle encore une bonne dizaine d’années en ajoutant sur le ton de la boutade « si j’arrive à cacher mon âge mais les asiat’ font toujours plus jeunes ! », puis continuer à travailler dans l’évènementiel le plus longtemps possible. Et si elle dépassait notre Jeanne Calment nationale par sa longévité et qu'elle se voyait décerner le titre de doyenne de l'humanité par le Guinness World Records ? Ne riez pas pauvres fous, ne la sous-estimez jamais et rappelez-vous toujours qu'impossible n'est pas Kayane !
Particularités
« Kayane, le Pro Gaming au féminin ! » |
- L’origine de son pseudo « Kayane » provient de la fusion des noms de deux de ses personnages féminins préférés du jeu de combat Dead or Alive « Kasumi » et « Ayane ». - Elle a participé à son premier tournoi de jeux vidéo de combat à l’âge de neuf ans où elle a obtenu le titre de vice-championne de France sur Dead or Alive 2. - En 2012, elle s’est vue attribué le record féminin mondial du nombre de podiums au cours de compétition de jeux de combat par le Guinness World Records, avec 42 podiums pour plus de 80 tournois. En 2013, elle n'a pas encore reçu le certificat à l'heure où sont écrits ces mots, mais elle devrait établir un nouveau record avec 48 podiums ! - Elle maîtrise parfaitement l’anglais et elle apprend le japonais dans le but de la parler couramment. - Côté gourmandise, ses péchés mignons sont les friandises telles que les Kit Kat, les Maltesers, les Kinder et les Bubble Tea. - Elle est fan de divertissements : mangas et animés (Elfen Lied, Death Note, Fate Stay Night, Hajime no Ippo), dramas (Hana Yori Dango, My boss my hero), séries TV (Game of Thrones, Desperate Housewives) et films (genre fantastique, science-fiction, horreur, drame, thriller). - Elle s’est mise au piano sur le tard mais elle y joue désormais quasiment tous les jours. Pour le moment, elle sait jouer At Zanarkand (FFX), Aria di Mezzo Carattere (FFVI) et Lilium (Elfen Lied). Aeris theme est en cours d’apprentissage ! |