C'est avec la gentillesse, la franchise et le professionnalisme qui la caractérisent que Kayane a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses.
[M] BigCrook : Salut Kayane ! As-tu passé de bonnes vacances ? Quand on a un emploi du temps de ministre comme le tien, ces moments de détente doivent te faire un bien fou, j'imagine ?
[MCZ] Kayane : Salut ! Oui, parfois j’aime bien faire une pause de tout et ne pas penser aux jeux ! Je peux passer du temps avec mes proches ou prendre le temps pour d’autres passions :) Après, je reviens encore plus en forme !
Véritable icône de la scène eSport française, on ne te présente plus, donc je ne te demanderai pas de te présenter mais j'invite les lecteurs qui veulent avoir des détails sur ta bio à lire ton portrait. Une question me taraude pourtant concernant ta personnalité. En effet, on ne te trouve que des qualités : passionnée, skillée, bosseuse, déterminée, compétitrice, battante, fair play, ouverte aux autres, douée en communication, avec du caractère mais pas caractérielle, charismatique et qui plus est, souriante et charmante ! Tu dois bien avoir quelques défauts quand même, non ?
Et bah dis donc ! Je suis heureuse de voir que je t’inspire toutes ces qualités ! [rires] J’ai en effet bien des défauts ! Je suis par exemple impatiente et impulsive. On m’a longtemps surnommé le « Pitbull » à cause de ça d’ailleurs, parce que mon style de jeu reflète bien ma personnalité…
Je suis aussi très gourmande, et c’est quelque chose que toute ma famille me reproche depuis…toujours ! En particulier ma mère et mes frères, heureusement mon père me défend en disant que ça changera un jour. J’attends encore ce jour ! *grignotte*
Juste une question en mode « gossip » sur ton IRL. A l’âge de dix ans, tu es tombée sous le charme de Daishi Odashima qui est devenu producteur chez Namco Bandaï et même si vos retrouvailles dix ans plus tard ont été riches en émotion, ça n’est pas allé plus loin car comme tu le dis si élégamment : « physiquement, il a changé ». Plus récemment, tu déclarais ta flamme à Marcus en direct sur le plateau de l'émission du débat de Game One mais ce dernier t'a demandé de patienter car pour l'instant, il est marié ! As-tu enfin trouvé l’élu de ton cœur ?[rires] En fait, je pense que c’est plutôt mes goûts en matière de garçons qui ont changé depuis le temps !
Quant à Marcus, j’ai bien déclaré ma flamme pour le faire paniquer en direct, sait-on jamais si sa femme regarde ses émissions ! Mais elle peut être rassurée, Marcus est bien trop boulet pour moi ! En plus, parfois il m’appelle « Katsuni », quel gaffeur !Plus sérieusement, trouver l’élu de mon cœur est bien le dernier de mes soucis ! :)
Tu es une championne de jeux de combat. As-tu déjà pratiqué des sports de combat ou les arts martiaux ?C’est encore une chose que j’aurais adoré faire !
Malheureusement, les bons clubs d’arts martiaux sont loin de chez moi alors j’ai renoncé. Cependant, j’ai songé l’an dernier à faire de la boxe française parce qu’il y a un club près de mon école. Je compte m’inscrire à la natation cette année, mais si les horaires conviennent à mon emploi du temps, je ferai de la boxe en plus ! :)
Ta notoriété s'étend bien au-delà des frontières de la France puisque tu es également une star aux Etats-Unis et au Japon, la Mecque des jeux de Versus Fighting. Ta fanbase est énorme avec près de 13 000 followers sur Twitter et un 14 000 likes sur Facebook. Comment vis-tu ta célébrité lors des évènements mais aussi au quotidien ? As-tu ou envisages-tu de prendre un agent pour t'aider à gérer les multiples sollicitations que tu as de toutes parts ?Aux événements, je suis toujours autant surprise et ravie quand des gens viennent pour jouer avec moi. Mon but à chaque fois est de pouvoir jouer et faire la connaissance du plus grand nombre de joueurs possible pour vivre un moment sympa avec chacun. J’espère qu’ils le vivent aussi bien que moi ! Beaucoup de gens me disent par mail après un événement qu’ils n’ont pas osé me parler par peur de …je ne sais quoi ! Je trouve ça tellement dommage, du coup j’essaie d’aller vers les gens davantage !
Au quotidien, je reste toujours la même, mais j’ai forcément moins de temps à consacrer aux proches. Heureusement, ces derniers comprennent le temps que me prend ma passion, et sont ravis de voir que les choses marchent bien pour moi. Ils savent bien que ce n’est pas parce que je n’envoie pas de message ou que je ne les vois pas fréquemment que je ne pense pas à eux ! Il est vrai que j’ai de multiples sollicitations de toutes parts, mais je souhaite toujours répondre de moi-même à ces personnes qui prennent la peine de me contacter. Lorsque je ne peux pas suivre le dossier parce que je suis en déplacement, je charge quelqu’un de le faire pour moi, mais c’est très rare !
Ce sont tes deux grands frères qui t’ont mis le pied à l’étrier des jeux vidéo de combat dès ton plus jeune âge. A l’époque, ils se partageaient les titres de champions et vice-champion de France et d’Europe sur Tekken. Sont-ils toujours actifs dans le domaine de l’eSport aujourd’hui ?
Et bien ils ne jouent plus du tout aux jeux de combat, ils mènent une vie très différente de la mienne maintenant. Mais ils suivent de près ce que je fais et sont parfois bien surpris de voir jusqu’où cette passion me mène. Parfois, ils ont du mal à savoir si je suis en France ou à l’étranger [rires] La seule chose qui nous réunit comme avant maintenant, c’est Starcraft II ! On joue du 3v3 quasiment tous les soirs :)
Ton parcours dans l’eSport a commencé au début des années 2000. Hormis tes deux frangins, quelles sont les personnes qui ont joué un rôle-clé dans ta carrière ?
En effet, je ne suis pas arrivée là où je suis sans quelques rencontres clés !
Samy Ouerfelli (un des fondateurs aAa) a été la première personne d’une équipe E-Sports à voir du potentiel en moi. C’est en 2006 que je suis entrée dans le milieu de l’Esports, en faisant une animation dans le stand aAa de la Gamers Assembly. Je pense que c’est grâce à lui que j’ai compris mon potentiel de communication.
Julien Pecqueron (Directeur Commercial Bitdefender), rencontré en 2009, m’a toujours donné de très bons conseils et est d’un grand soutien dans mes projets. Il m’a aussi donné de bons contacts pour améliorer mes Kayane Sessions. C’est vers lui que je me tourne quand j’ai une décision à prendre, je lui fais entièrement confiance. :)
L’équipe de Mad Catz, en particulier Mark Julio (Responsable Marketing, Sponsorship et Partnership de Mad Catz USA) et Alexandre Evrard (Marketing Manager France) qui m’ont soutenu matériellement, mais aussi en dotations pour mes événements Kayane Session. Dernièrement, Mark Julio m’a permis de réaliser un grand rêve avec Mad Catz, voyager à travers le monde pour participer à de gros événements et jouer aux jeux de combat.
Et mon meilleur ami Philippe que j’ai rencontré grâce aux jeux de combat, il n’est pas impliqué dans ce milieu mais il a joué un grand rôle dans ma carrière grâce à sa confiance en moi, ses conseils et son soutien dans les nombreux coups durs. Il m’a permis de supporter beaucoup de choses quand je les prenais à cœur et voir la vie et les gens d’une autre façon. :)
Je ne remercierai jamais assez ces personnes ! :)
Quels sont les meilleurs souvenirs que tu gardes de ces treize dernières années ? En particulier, quels sont, pour toi, ton plus beau combat et ta plus belle victoire ?
Il y a énormément de beaux souvenirs grâce aux jeux de combat, c’est pour ça que pour rien au monde je ne voudrais changer de vie !
Tout d’abord, mon plus beau combat et victoire c’était lors de l’Event 2004 où il y avait 1500€ de cash prize à gagner pour le champion. J’avais 12ans et j’étais face au grand champion de Soul Calibur DTN, quasiment invaincu à l’époque. J’ai réussi à gagner 10-5 alors que j’étais méchamment mené au début, j’ai gagné mon premier chèque, et j’avais même pas de compte bancaire ! [rires] Plus symboliquement, il y a aussi eu l’EVO féminin sur Street Fighter que j’ai remporté, je ne considère pas que gagner un tournoi féminin soit une grande victoire vu que j’ai toujours participé à des tournois mixtes. Mais c’était la 1ère fois que je voyageais seule à 19ans, je ne connaissais personne et je me suis rendue à Las Vegas pour remporter ce tournoi alors que j’étais la seule participante étrangère. Le fait d’avoir réussi sans soutien sur place m’a donné beaucoup de confiance en moi.
Il y a bien évidemment le cadeau de Daishi Odashima (le producteur de Soul Calibur V) qui m’a offert l’exemplaire original et unique de l’ Artwork de mon personnage Xianghua et sa fille Leixia. C’est bien la seule fois où j’ai pleuré de joie en événement ! J’étais vraiment très émue de cette attention. Surtout qu’il y a aussi un CPU du nom de Kayane dans le jeu déjà, jouant mon perso Xianghua/Leixia…Après tant d’années à aimer la saga Soul Calibur, c’est une réelle consécration !
Autre consécration aussi, c’est d’être dans le Guinness World Records, je croyais que c’était une blague ou un fake quand j’ai reçu la proposition de figurer dans le livre…
Sinon, je vis aussi des moments énormes dans mes voyages : j’ai pu visiter beaucoup de pays et affronter beaucoup de joueurs de différentes nationalités, mais j’ai particulièrement aimé le Japon, les Etats Unis et les Caraïbes Saint-Martin !Quels sont les moments plus difficiles que tu as du surmonter, je pense notamment aux fausses rumeurs qui ont circulé suite à ton départ de chez Low Land Lions ?
Il y a eu beaucoup de moments difficiles que j’ai dû surmonter. Mais je pense l’avoir fait de la bonne façon.
Aujourd’hui, je pense qu’avoir des haters est une très bonne chose et un très bon signe : ça prouve qu’on est en train de réussir, et ça les énerve. Du coup, j’aime les énerver davantage car je ne lâcherai jamais rien !
La seule chose dommage, c’est qu’il y a des personnes pas bien méchantes à la base qui sont en besoin de reconnaissance et qui se retrouvent à faire les moutons pour se faire bien voir et être intégré dans un groupe, une communauté. Du coup, souvent je suis critiquée par des personnes à qui je n’ai jamais parlé, à qui je n’ai jamais rien fait, mais qui se font influencées.
C’est assez pitoyable à voir, mais la vie est comme ça partout. Je continue mon petit bonhomme de chemin ! :)
De par ton expérience personnelle, quels sont les changements les plus importants que tu as pu noter dans le monde du sport électronique et dans sa perception par le grand public ?
Le plus grand changement pour moi est de voir que le sport électronique commence à avoir des structures professionnelles pour organiser des événements E-Sports, je pense surtout au MLG où j’ai eu l’occasion de participer plusieurs fois et même voir les locaux à New York (pour le MLG Arena) pour Soul Calibur V. Le fait que le cadre soit professionnel permet à ces structures de faire les choses en grand et d’intéresser de gros sponsors pour permettre de financer des employés, des casters indépendants mais aussi les joueurs grâce à des cash prizes très importants. Par conséquent, ça permet à des équipes Esports d’investir plus sérieusement dans des joueurs professionnels qui peuvent avoir un réel salaire pour que ça en devienne le métier principal et il y en a de plus en plus.
Ces structures professionnelles et acteurs de l'Esports ont pu aussi grandement profité du streaming, permettant d'attirer de plus en plus d'adeptes de l'Esports (plus de 2,5 millions de viewers uniques pour un MLG par exemple).
Le grand public réalise de plus en plus qu’il peut exister des joueurs professionnels et des casters vivant du jeu vidéo. Après, la perception est aussi positive que négative, j’entends des « c’est génial de vivre de sa passion ! » et du « Mais c’est toujours la même chose quand tu joues tu réfléchis pas, ça doit être fatiguant pour les doigts à force. » Et on n’est pas aidé par les médias grand public …
Tu voyages énormément, arpentant les évènements partout sur la planète : Angleterre, Suède, Etats-Unis, Japon, Caraïbes, etc. Tu peux ainsi comparer ce qu’est l’eSport en France et à l’étranger. Quelles sont les principales différences entre les pays en termes de professionnalisation et de démocratisation ?
Je pense que parmi tous les pays où je suis allée, c’est aux Etats-Unis que c’est le plus développé. (Je n’ai pas été en Corée) Ce doit être le pays où l’Esports est le plus développé après la Corée, et en Europe on est encore trop loin des Etats-Unis…Le Japon est encore plus loin de tout ça, les joueurs ne gagnent pas d’argent en tournois et ne sont pas payés par des entreprises japonaises pour jouer, ce n’est pas leur mentalité. Alors que des joueurs pros américains sont souvent motivés par le cash price pour s’entraîner, les joueurs japonais sont plutôt motivés par le fait de décortiquer un jeu au maximum, maîtriser tous les éléments de gameplay possible, s’entraîner suffisamment pour ne jamais faire d’erreurs et se récompensent avec la victoire. Les joueurs professionnels japonais sont donc sponsorisés par des structures étrangères, comme c’est le cas avec Daigo, Tokido et Mago qui sont sponsorisés par Mad Catz (USA).
Aux Caraïbes Saint-Martin, c’est une autre vision des choses : ils sont en train de se « servir » de l’Esports Console pour attirer des touristes ! Le tournoi Video X Games (VXG) est en partenariat avec l’Office du tourisme, les casinos, les hôtels et les boîtes de nuit : tout le monde contribue à l’événement à sa façon, les commerces sont concernés et s’associent à l’événement. Leur but est que les joueurs jouent la journée, et s’amusent le soir en faisant la fête !
En termes de niveau de jeu, tu fais partie des rares filles à faire des résultats dans les tournois mixtes nationaux et internationaux. Dans une moindre mesure, on peut citer les exemples de MaddeLisk de l’équipe Millenium sur StarCraft II ou Colalin qui joue remplaçante chez Taipei Snipers sur League of Legends. Comment expliques-tu cela et comment faire pour remédier à ce problème de représentativité féminine dans l'eSport alors qu'on sait pourtant qu'en France, 47% des personnes qui jouent aux jeux vidéo sont des femmes ?Il y a bien la moitié des joueurs qui sont des femmes, mais je pense qu’elles jouent moins aux jeux de compétition. Il y en a encore moins qui se rendent aux événements offlines, je pense qu’elles sont assez intimidées par ce milieu majoritairement masculin et qu’elles ont peur d’être dévisagées et jugées en y allant. Il y a aussi le fait qu’elles ressentent une pression supplémentaire lorsqu’elles jouent en tournoi : si elles perdent, il arrive que l’adversaire essaie de la réconforter… « c’est normal de toute façon, tu es une fille » ou bien « tu te débrouilles pas si mal, pour une fille ». Phrases assez humiliantes et frustrantes, que les joueuses entendent souvent. Et encore, si seulement ce n’était que ça, ça critique aussi énormément le physique, surtout sur Internet, et les joueurs n’y vont pas de main morte. Et ensuite, elles ne reviennent pas, parce qu’après tout elles ne sont pas venues pour vivre cette pression ou être mal à l’aise, c’était pour vivre un bon moment convivial à la base. Ce constat provient de témoignages de joueuses que j’ai lu, ou qui se sont confiées à moi.
Pour ma part, pour avoir baigné dedans, je comprends bien pourquoi il y a peu de femmes vu l’attitude de certains joueurs et malheureusement elles s’arrêtent à ça. Mais celles qui persistent tout de même pour se faire respecter, vivent finalement de très beaux moments et sont heureuses d’être là.
Je pense qu’avoir des femmes qui continuent à s’imposer dans ce milieu peut motiver ces femmes qui n’osent pas, en tout cas on est sur la bonne voie puisque j’observe qu’il y a de plus en plus de joueuses en tournois. Je pense qu’elles réalisent qu’elles ne sont pas seules et que s’imposer est possible. De plus, il y a quelques machos mais aussi et surtout des joueurs très sympathiques qui ne font pas la différence entre un homme et une femme, et sont toujours prêts à aider. Heureusement qu’il y a toujours des gens comme ça pour accueillir de nouvelles personnes !
Tu as connu plusieurs équipes par le passé : la Triade, aAa, LLL. Désormais, ton statut te permet d’être libre de choisir toi-même les marques qui te plaisent et avec lesquelles tu souhaites travailler. C’est un vrai luxe mais gérer son image, sa fan base et ses sponsors peut s’avérer excessivement chronophage. Comment t’organises-tu pour que ça ne se fasse pas au détriment de tes études et de tes entraînements ?
J’ai compris avec le temps que je n’étais pas faite pour faire partie d’une équipe sponsorisée mais être indépendante. J’ai des projets personnels comme les événements Kayane Session où je démarche moi-même des marques avec qui j’ai envie de travailler, avec qui je m’entends bien et partage les mêmes valeurs. Je peux désormais travailler avec qui je veux (ce qui n’est pas le cas quand on est dans une équipe) du moment que le feeling passe bien et que je trouve les produits bons. Mon sponsor principal est Mad Catz car il me permet de financer mes voyages et me donne beaucoup de matériel, mais il ne m’empêche pas de travailler avec d’autres sponsors.
Etre indépendante et se gérer soi-même est un « luxe » qui n’est pas sans sacrifice, car j’ai beaucoup moins de temps pour jouer, hélas !
Heureusement, je n’ai jamais eu de problèmes pour mes études, et j’en suis à ma dernière année donc bientôt ce sera fini ! Mes études ont toujours été la priorité, et je conseille à tous les joueurs même très passionnés comme moi de ne pas délaisser leurs études.
A haut niveau, qu'est-ce qui fait vraiment la différence entre les champions eSportifs : le skill ou le mental ?
Je pense que c’est le mental qui fait la différence. A haut niveau surtout quand il s’agit de champions, ils ont généralement le même temps d’entraînement et ont tout autant d’expériences en tournois. Ce qui fait la différence, c’est la façon de chacun de gérer ses émotions, anticiper l’adversaire et établir la bonne stratégie au bon moment.
Plusieurs études tendent à montrer que comme dans les autres sports, les performances physiques et mentales des gamers diminuent avec l'âge. Personnellement, as-tu l'impression que tes réflexes ou ta motivation se sont émoussés avec le temps ?
Il est vrai que mes réflexes sont moins bons même s’ils sont toujours vifs, mais j’ai surtout perdu de la spontanéité dans ma façon de jouer. Quand j’étais petite, je fonçais sur mes adversaires en mode « j’men foutisme » et ils avaient du mal à anticiper ce que j’allais faire et tout était plus rapide avec moi, ça les perturbait. Mais en grandissant, j’ai aussi compris davantage sur le jeu alors je prends beaucoup plus de choses en considération avant de faire quoique ce soit.
Ce n’est pas ma motivation qui a diminué, mais plutôt le temps que je peux consacrer au jeu avec mes études et le travail. Il y a aussi mon envie de faire avancer les choses qui fait que je m’implique dans des projets en tant qu’organisatrice.
Quels sont les jeux auxquels tu joues pendant tes moments de détente ?
Je joue à Starcraft II dans mes moments de détente :), ou bien des RPG ! Dernièrement j’ai fait le Final Fantasy VII Crisis Core sur PSP et j’ai Valkyrie Profile Convenant of the Plume sur 3DS qui m’attend ! J’ai aussi joué à Sleeping Dogs et Resident Evil 6, j’ai plutôt bien aimé. :)
Aujourd'hui tu es devenue une VIP parmi les acteurs qui œuvrent pour le développement et la promotion l'eSport. en France et dans le monde. En premier lieu, cela passe par les Kayane Sessions que tu organises tous les deux mois environ depuis 2010, qui s'adressent principalement aux joueurs occasionnels et qui rencontrent un véritable succès. C'est vraiment quelque chose qui te tient à cœur, n'est-ce pas ?
Oui ! C’est un événement que j’ai crée et qui ne cesse de se développer avec de plus en plus de sponsors chaque année. C’est un peu mon bébé :p ! Je réussis à rassembler une centaine de joueurs de jeux de combat pour s’entraîner, favoriser l’entraide et passer un bon moment. Les voir s’amuser est ce qui me fait le plus plaisir ! Je projette même d’en faire dans d’autres grandes villes de France pour sortir un peu de Paris ! :)
Tu es également devenue l'ambassadrice de plusieurs éditeurs en participant aux campagnes publicitaires de nouveaux jeux vidéo de combat, comme ce fut le cas pour Soul Calibur V ou plus récemment, pour Injustice God Among Us. Testes-tu les jeux pour savoir s'ils sont bons avant de donner ton accord pour assurer leur promotion ?Pour un jeu comme Soul Calibur, même si l’éditeur ne me le demande pas j’en ferais la promotion quoiqu’il arrive car c’est mon jeu de la vie, j’ai vraiment grandi avec donc c’est par amour pour le jeu ! :) Il y a des jeux auxquels je joue moins comme Mortal Kombat et Injustice, mais sa communauté Finish-Him me voit comme un porte-parole important et compte sur moi pour les aider. J’apprécie beaucoup ses membres, je vois la passion et le temps investi pour promouvoir leur jeu et accueillir et fidéliser de nouveaux membres. Pour ma part, j’aime les jeux de combat en général pour les valeurs qu’ils représentent et suis prête à aider chaque communauté à promouvoir leur jeu et leurs events, même si je ne suis pas une grande fan de tel ou tel titre… c’est le développement du jeu de combat que je veux alors il faut s’entraider !
Ce n’est donc pas l’éditeur qui me motive à promouvoir un jeu, mais sa communauté. :)
Parmi tes multiples casquettes, tu es aussi animatrice sur Game One depuis janvier dernier. Tu es en quelque sorte la consultante spécialiste du sport électronique dans l'émission présentée par Marcus intitulée « le débat de Game One » dans sa version dédiée à l'eSport. Peux-tu nous raconter la genèse du projet et les coulisses de l'émission ?C’était en Juillet 2012 alors que j’étais aux Caraïbes pour un event que je reçois un mail du directeur des programmes de GameOne. Le mail est court et vague, il se demandait si nous pourrions travailler ensemble pour la TV mais qu’il n’avait rien de très précis en tête. Il a fallu attendre mon retour en France en Septembre pour que je le rencontre, j’ai parlé de mon parcours et de mes projets. J’ai précisé que je tenais à parler de l’Esports, et c’était aussi leur but en me contactant. On m’a proposé de co-animer avec Marcus pour parler E-Sports une fois par mois tout d’abord, ça a commencé en Janvier 2013. La première saison est terminée et on reprend en Septembre. On souhaite mettre en place une émission régulière dédiée à l’Esports, qui ne soit plus greffé au débat de Marcus. Je croise les doigts pour que ça arrive !
On a aussi travaillé ensemble lors du Paris Games Week en attendant que je co-anime dans l’émission, j’animais sur la scène où le public pouvait m’affronter. Le staff de GameOne était ravi de voir l’engouement qu’il y avait, c’était blindé de monde ! Surtout quand j’ai invité le producteur de Street Fighter Ono à jouer avec moi, c’était délirant, le public était fou ! Ono et moi aussi ! [rires]
Concernant les coulisses de l’émission, je m’entends à merveille avec Marcus ! Il me fait des blaguounettes, il est naturellement gaffeur mais d’une sympathie incroyable ! Le courant est tout de suite passé entre nous et je pense que ça se ressent dans les émissions qu’on tourne. :) C’est bizarre parce que j’ai grandi avec GameOne, et Marcus était une icône que je n’aurais jamais pensé connaître ! Et encore moins travailler avec lui ! [rires]
Quels sont les évènements auxquels on pourra te croiser durant les prochains mois ? Quels sont tes projets à plus ou moins long termes ?
Grâce à Mad Catz, j’ai beaucoup de voyages prévus cet été déjà. Je vais à l’E3 à Los Angeles, l’EVO à Las Vegas, le Comic-Con à San Diego, la Gamescom à Cologne et Tokyo Game Show ! Je suis aussi invitée par le tournoi VXG pour passer deux semaines de vacances aux Caraïbes Saint-Martin et participer à leur tournoi de jeux de combat. Un été bien rempli, sans compter qu’il y a aussi le Japan Expo et tous les tournois français à venir où vous pourrez me rencontrer.
Je vais continuer les Kayane Sessions en essayant de toujours faire mieux et plus grand, avec plus de moyens. Je veux en faire dans d’autres grandes villes de France aussi donc je vais travailler dessus dès la rentrée. :) En même temps, je m’associe à des organisateurs de tournois pour monter des événements plus grands : j’ai en effet investi dans pas mal de matos comme 20 écrans Iiyama no lag et 20 consoles ; je peux donc les mettre à contribution pour faire des choses biens !
Et je travaille avec GameOne sur un projet d’émission dédiée à l’Esports comme précisé plus haut ! :)
Avant de conclure, une petite question « Kōji Kondō». Tu t'es mise assidûment au piano depuis quelques mois et tu maîtrises déjà pas mal de morceaux, notamment les musiques de Final Fantasy et d'Elfen Lied. Ne rêverais-tu pas secrètement de composer la bande-son de Soul Calibut VI ?
Haha ! :) Malheureusement, je ne pense pas du tout être douée pour composer ! Je rêverais plutôt d’être productrice d’un Soul Calibur ou d’un nouveau jeu de combat, mais je ne crois pas avoir fait les bonnes études pour ça ! [rires]
Merci d’avoir accordé cette interview au site Millenium malgré ton emploi surchargé. Le mot de la fin est pour toi.Merci à Millenium d’avoir pensé à moi, et surtout GG pour le gros travail effectué sur mon portrait. Du travail de pro ! :) Je remercie tous les lecteurs d’avoir lu mon portrait et l’interview, mon aventure est loin d’être terminée alors n’hésitez pas à me suivre sur https://kayane.fr / @KayaneFR / facebook.com/kayane.fr.
GL HF à tous et bon courage pour tous vous projets personnels et professionnels ;)
Kayane à l'EVO 2010 (Crédit : kayane.fr)