Call of Duty Championship : Bilan de la compétition
Le Call of Duty Championship édition 2015 a refermé ses portes ce dimanche 29 mars 2015. Une nouvelle page de l'histoire Call of Duty s'est écrite durant l'ensemble de la compétition (phases de qualification, finales régionales et phases finales). L'ensemble des joueurs rassemblés à Los Angeles pour les phases finales sont maintenant de retour à leurs domiciles et autant pour certains le retour se fait dans une douce rêverie constituée d'images de victoire et de moments intenses vécus, autant pour d'autre la compétition laissera un goût amer d'inachevé ou d’échec. L'heure est au bilan.
L'événement
Comme chaque année et de manière toujours plus importante, le Call of Duty Championship et son cash prize d'un million de dollars amène des équipes à donner le meilleur d'elles même pour venir tenter de se faire une place sur la liste des lauréats de cette compétition. Ces mois de compétition entre qualification en ligne, finales régionales et phases finales réussissent à catalyser autour de cet événement une foule toujours plus nombreuse. Les années passent et la réalisation devient toujours plus professionnelle et malgré des années « creuses » dues à des opus de Call of Duty plus ou moins réussis, c'est toujours avec un grand plaisir que nous assistons à cette compétition qui progressivement arrive à maturité tant au niveau technique que des moyens humains mis en place pour son bon déroulement (casters, hôtes et hôtesses ...).
La scène principale
Les qualifications
Autant la progression du Call of Duty Championship arrive à maturité progressivement autant les phases de qualification restent toujours soumises à controverse. Qu'il s'agisse des qualifications online favorisant les équipes « connected people » ou des finales régionales avec l'attribution des slots par nationalité, le système a une nouvelle fait débat.
Avant même de s'interroger sur le bien fondé des qualifications telles qu'elles ont été menées, il convient de revenir sur la limitation d'âge qui malheureusement d'une année sur l'autre évolue et ne permet donc pas aux structures de construire sereinement la saison Call of Duty. Il serait également aisé de critiquer les qualifications, notamment le match couperet lors des finales régionales EU, car le roster Millenium a quelque part été victime de ce format choisi, mais n'oublions pas par exemple que les équipes US ont eu un bracket à double élimination.
On peut donc s'interroger sur l'équité sportive de ce mode de sélection. Il faut espérer que ce point de discorde aura été entendu par les organisateurs afin de proposer l'année prochaine un système sinon parfaitement homogène entre toutes les zones géographiques, du moins, une harmonisation plus importante. De centaines d'équipes ayant tenté leur chance dans cette compétition et à l'issue de ces différentes qualifications seules 32 équipes ont eu la chance de se rendre à Los Angeles pour les phases finales.
L'ensemble des qualifiés
Les phases finales
3 jours de compétition intense à Los Angeles. L'objectif pour tous : enchainer les victoires pour accéder à la grande finale et au titre. Tout d'abord s'est déroulé une phase de groupe qui malheureusement pour le vieux continent a provoqué l'annihilation quasi complète des forces envoyées pour tenter de déstabiliser l'empire Call of Duty de l'oncle Sam. À ce niveau de compétition, aucun adversaire n'est à prendre à la légère. Le système de seed mis en place a permis de mettre en place les groupes et malheureusement pour certaines équipes telles que nos Français d'Hypergames, la phase de groupe avait déjà un avant-goût de demi-finale voire de finale. En effet, se retrouver avec deux équipes qui vont terminer top 1 et top 4 de la compétition réduit très fortement les chances de qualification. C'est ainsi qu'au terme de la première journée à Los Angeles, il ne restait en lice que 2 équipes européennes et pas forcément celles attendues en seconde journée (Aware et Gamers2). Exit donc des Epsilon et TCM qui règnent en maître sur l'Europe.
Une fois les 16 équipes pour le bracket final sélectionnées, nous avons pu assister les journées de samedi et dimanche à deux jours d'âpres combats de chaque équipe : un seul but aller le plus loin possible. Progressivement et de manière croissante, le nombre d'équipe diminuant, la pression et les individualités se sont révélées au grand jour. Qu'il s'agisse de Clayster qui sera élu MVP de ce tournoi à l'issue de la compétition ou Aqua ou encore Nagafen, nous avons eu la chance d'assister à des moments d'une incroyable intensité. Enfin dimanche, la loi du sport a parlé et a sacré vainqueur de cette édition 2015 l'équipe Denial. Vous trouverez ci-dessous l'intégralité du classement de cette compétition :
CLASSEMENT |
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Équipe | ||
1 | Denial | 400 000$ |
2 | Revenge | 200 000$ |
3 | Faze.Red | 120 000$ |
4 | Prophecy | 100 000$ |
5 | Automatic Reload | 70 000$ |
6 | PLT.Mindfreak | 50 000$ |
7 | OpTic Gaming | 35 000$ |
8 | Team Kaliber | 25 000$ |
9/12 | Orbit.NA | |
Aware Gaming | ||
Strictly Business | ||
Team EnVyUs | ||
13/16 | Optic Nation | |
Below Zero | ||
Gamers2 | ||
Faze Black |
Classement définitif de l'événement
Comme chaque année le Call of Duty Championship est le lieu de révélations aux yeux du grand public, mais également de désillusions tant pour les fans que pour les compétiteurs. Voici donc un « top » et « flop » de cette compétition.
Flops
Parmi les équipes ayant déçu ou tout au moins qui étaient attendues à un plus gros niveau de performance, deux équipes sont à retenir : Optic Gaming (top7) et EnVyUs (top 9/12). Soyons clairs, à ce niveau de compétition, la moindre erreur engendre de grosses déconvenues. L'objectif n'est évidemment pas de blâmer ces deux équipes, mais étant donné les niveaux de performance observés sur ces derniers mois, il faut bien avouer que nous attendions ces joueurs de talent plus haut dans le classement. En dehors d'une performance d'équipe qui n'a pas été suffisante pour effectuer un bon résultat, il convient également de signaler que le premier round du bracket final à réservé énormément de surprises ce qui a provoqué la chute en loser bracket de nombreuses grosses cylindrées et donc des dommages collatéraux pour certaines équipes. Seth "Scump" Abner s'est d'ailleurs exprimé sur le sujet "Bad tournaments happen, the reason i'm so upset is because our bad tournament happened at Champs. Just a case of bad timing" (source).
Tops
Revenge
Cette équipe jeune et pleine de talent était pour la première fois sur le feu des projecteurs et à ce niveau de compétition. Et bien, ils n'ont pas tremblé et les joueurs ont réellement su nous proposer leur jeu, leur technicité et un mental à toute épreuve. Il convient de saluer cette performance comme il se doit et il est certain que ces joueurs sont destinés à un grand avenir sur la scène Call of Duty. Se riant de la metagame actuelle, ils ont réussi à exploiter les faiblesses de leurs adversaires pour imposer leur jeu et leur talent. C'est un exemple à suivre par tous.
Denial
Forcement le vainqueur est dans le top et pourtant cette victoire Denial n'est pas le résultat d'une hégémonie sans faille sur une longue période (remember Complexity ou Impact). Cette victoire est le résultat d'un travail de sape long et à la montée en puissance d'un collectif mené de main de maître par les deux « anciens » de l'équipe : Jkap et Clayster. Nous retiendrons bien évidemment les performances incroyables de Clayster qui lui ont valu le titre de MVP de cette compétition, mais n'oublions pas ces équipiers qui ont montré un niveau de performance non seulement très élevé, mais également régulier tout au long de la compétition. Cette équipe a su réussir là où les autres ont échoué et c'est tout à leur honneur.
Conclusion
Le succès de l'équipe Revenge et la non-performance des équipes européennes remet en cause beaucoup de choses dans la conception que nous pouvions avoir jusque là de la scène Call of Duty. Aujourd'hui, les équipes du monde entier prenaient en modèles les équipes US en essayant de comprendre et cloner leur mode de jeu. Il a été démontré de manière timide l'an dernier avec la performance des Australiens de Mindfreak et de nouveau cette année avec le top 2 de Revenge que la compréhension du mode de jeu américain pour créer « autre chose » et que le concurrencer est non seulement possible, mais un quasi-gage de réussite. De nombreux joueurs professionnels se sont déjà exprimés sur le sujet et nous avons hâte de voir les modifications à venir dans l'appréhension du jeu en lui même par les équipes qui vont chercher à apprendre de ces événements. Les prochains événements majeurs internationaux (ESWC, MLG 250K) permettront de juger si ce travail a été concluant ou non et si la mise en application de tout cela a été possible.