Battlefield 4 : Test
Éditeur : Electronic Arts
Développeur : Dice
Genre: FPS
Date de sortie : 31 octobre 2013 (PC, PS3, Xbox 360) - 22 novembre (Xbox One) - 29 novembre (PS4)
Plateforme : PC, PS3, Xbox 360, PS4, Xbox One
En complément de ce test, vous trouverez toutes les informations relatives à BF4 dans notre dossier
November is coming ! Et ce mois rime avec nouvelles sorties et portemonnaie vide. Les joueurs FPS vont être aux anges avec les sorties des nouveaux Battlefield et CoD. Si le titre d’Activision jouit d’une sortie tous les ans, du côté de chez EA on prend son temps. Battlefield 3 a déjà deux ans, c’est le moment d’emboiter le pas et de sortir un nouveau bébé. Quoi de mieux que de sortir un nouvel opus en même temps que l’arrivée des consoles next-gen, à savoir la PS4 et la Xbox One ? Une aubaine donc pour les consoleux qui pourront s’éclater en résolution plus élevée en bénéficiant des 60 images par seconde (c’est pas trop tôt !). Côté PC, c’est un peu la crainte qui gagne les gamers. Et des questions existentielles s’enchaînent alors : vais-je pouvoir faire tourner la bête ? Il est vrai que Battlefield 3 avait déjà agité les configurations. Il fallait se pourvoir de matériel plutôt musclé pour espérer au moins faire tourner le titre en « élevé ».
Lors de notre phase de test, il nous a été offert des PC survitaminés avec deux Radeon 79xx HD montées en Crossfire ainsi qu’un processeur 8 cœurs. Rien que ça ! Autant dire que le framerate ne diminuait pas d’un iota. Trêve de bavardages, on enfile les treillis, on prend en main les fusils et on s’attaque à ce Battlefield 4 !
La campagne solo : le réveil de DICE ?
Qui se souvient du solo de Medal of Honor : Warfighter ? Pas mal de gens, j’imagine. Simplement parce qu’il laisse des traces, et son niveau très bas pouvait faire grincer des dents. Même constat pour Battlefield 3. La campagne solo n’était pas son fort et passait rapidement à la trappe pour enchainer sur le multijoueur. Alors on peut se dire que ces messieurs de DICE se sont concertés pour pondre enfin une campagne digne de ce nom. On remarque d’abord qu’on laisse derrière nous les conflits au Moyen-Orient pour se focaliser sur l’Asie. Une bonne chose qui va nous permettre de nous plonger dans de nouveaux paysages en offrant un contraste évident avec les opus précédents. Pour l’histoire, on incarne un Daniel Recker aussi muet qu’une statue de l’antiquité. L’homme fait partie de l’élite : une troupe de soldats surentraînés. Cette escouade baptisée Tombstone, s’embourbe dans une guerre orchestrée par Chang, un amiral officiant dans l’armée chinoise et qui a décidé de semer le trouble dans son pays. Tombstone est rapidement envoyé à Baku, en Azerbaijan afin de récolter des informations cruciales.
Vous avez surement déjà dû vous délecter du long trailer de gameplay intitulé « Fishing in Baku » illustrant les déboires de l’équipe Tombstone. Cette séquence est tout simplement inspirée du début de la campagne solo. L’équipe composée donc de Recker, Irish, Pac et Dunn se fait repérer par les soldats russes qui les prennent en chasse. S’en suit alors une course pour regagner le point d’extraction, un hélicoptère sur le toit d’un bâtiment. La course s’enchaine dans une voiture, à fond sur la route, poursuivie par un hélicoptère belliqueux aux arguments explosifs. La poursuite s’achève dans l’océan, alors que l’on perd le contrôle de la voiture, celle-ci coule inexorablement.
Inutile de vous spoiler plus longtemps. La seule chose que je retiendrais de cette campagne c’est « Que c’est beau ». C’est un immense plaisir que de retrouver le nouveau Frostbite 3, amélioré davantage pour l’occasion. Les graphismes sont détaillés et très lumineux. On ressent une optimisation apportée aux visages des personnages ainsi qu’à la motion capture. Les phases sur la mer, la physique de l’eau procurent les sensations escomptées. On pourrait se demander alors quel genre de mouche pourrait venir nous piquer. Et comme d’habitude, c’est l’histoire qui est largement à la ramasse. Le scénario est vide et insipide. Les ouvertures et les libertés que l’on avait à l’époque de Battlefield : Bad Company 2 n’existent malheureusement plus. Même le gameplay en pâtit ! Une seule et unique phase à bord d’un véhicule retient l’attention : celle sur les petites frégates dans l’océan. Pour le reste, on conduit quelques véhicules et des chars. Mais aucun combat aérien à bord d’un avion, pas de petites séquences originales, le néant. Même la conduite à bord de la voiture reste anecdotique. On aurait pu penser que les ces phases – nombreuses dans Medal of Honor : Warfighter – auraient pu être implémentées et améliorées dans BF4, malheureusement il n’en est rien. Le scénario, revenons-en, est à l’image des phases d’action : MIA (Miss in action). Pourtant, les équipes de DICE avaient de nombreux piliers à exploiter pour fournir un déluge pyrotechnique. C'est bien dommage !
Même la durée de vie ne remonte pas le moral : entre 5 et 6 heures de jeu en moyenne pour venir à bout de l’histoire. Il existe quelques objets à ramasser et à dénicher, mais une fois encore, c’est tellement le vide intersidéral, qu’une fois le jeu terminé, on ne pense qu’à une chose : le multi, l’essence même du jeu. L'IA quant à elle est perfectible, parfois les ennemis prennent des décisions étranges. Pas besoin d'en dire plus, ce n'est clairement pas dans le solo que l'on va s'extasier, à part pour admirer quelques beaux paysages. Cette petite expérience négative relance l’éternel débat. Est-ce qu'il est utile de fournir un mode solo uniquement pour combler le vide ou bien les équipes doivent-elles se concentrer intégralement sur le multijoueur ?
Et sur la next-gen ?
Avant de bifurquer vers ce mode tant attendu qu'est le multi. Concentrons-nous sur la version PS4 qui était à l’essai. Et c’est plutôt bien foutu. Certes, cela n’arrive pas à la hauteur d’un PC avec les détails poussés en ultra, mais ça se savoure amplement. Et même sur les TV de 100cm, en jouant à bout portant de l’écran (car la longueur de câble du casque ne permettait pas d’obtenir un recul acceptable) les graphismes ne brûlent pas la rétine. Les sensations sont omniprésentes, les particules sont parfaitement reproduites, difficile de critiquer cette version – graphiquement parlant – mis à part l’aliasing un peu trop prononcé. On ne sait pas si le jeu tournera à 1080p, mais on apprécie grandement l’arrivée des nouvelles consoles, car les « deux petites vieillottes » (PS3 et Xbox 360) commençaient à avoir de la bouteille.
Un autre élément important : le framerate. Soulignons que cette version PS4 offrait un délicieux 60 images par seconde. « Enfin » pourrait-on dire. Mais n’oublions pas que les versions PS3 et Xbox 360 tournent encore à 30 images par seconde, contrairement à CoD qui, grâce à son moteur graphique d’un ancien âge, permet un affichage fluide à 60 images par seconde. Sur le multi, c’est encore une bonne nouvelle. Les dernières consoles bénéficieront des modes conquête en large à 64 joueurs (+ 2 commandants). En revanche, les versions Xbox 360 et PS3 sont limitées à 24 joueurs, une épine dans le pied qui se fait aisément ressentir, surtout lorsque l’on a goûté à l’immersion et à l’ambiance sur des cartes immenses en compagnie de 64 compères.
Le multi : Dieu que c’est bon !
Beaucoup d’entre vous ne daigneront même pas saluer le mode solo lorsque la galette sera mise dans le lecteur. Et pour cause ! La grande qualité d’un Battlefield, c’est le mode multi. Lorsqu’Electronic Arts martèle à tout bout de champ les termes commerciaux que sont « Only in Battlefield », ce n’est pas du chiqué, c’est une évidence. Qui n’a jamais été impressionné par le mode conquête large à 64 joueurs. Sincèrement, je pense qu’il s’agit d’une expérience à vivre. Une atmosphère particulière qui procure une immersion totale. Encore une fois, débarquer sur un champ de bataille est un pur plaisir.
Face à nous : une immense cour de récréation ou des soldats s’affairent. Chacun d’entre eux a sa petite tâche. Certains s’emparent des commandes d’un tank, d’autres s’éclatent dans les airs à bord de chasseurs. Pendant ce temps, les drones, contrôlés par le commandant décrivent des cercles dans le ciel. Des explosions font trembler le sol à quelques mètres de nous créant un trou béant dans le sol. Des renforts débarquent progressivement en parachute. C’est géant ! Même après avoir trituré Battlefield 3, c’est le même plaisir. Avec les graphismes en ultra, ça aide beaucoup. Toujours plus beau avec de nouveaux effets de particule. Néanmoins ce n’est pas révolutionnaire. Une belle évolution par rapport à l’ancienne mouture qui s’inscrit dans la continuité. Les possibilités de destructions sont toujours impressionnantes.
Sauf que cette fois, DICE a décidé d’amener un brun de changement grâce à une fonctionnalité appelée Levolution. Chaque carte est toujours agrémentée de bâtiments ou objets que l’on peut détruire. Mais il existe une structure destructible qui va créer une réaction en chaîne, métamorphosant complètement la physionomie d’une bataille. Par exemple, sur la carte Flood Zone, à force de mitrailler un barrage, celui-ci vient à céder libérant une énorme quantité d’eau sur la carte. La zone devient alors inondée et les seuls moyens de la traverser restent la nage ou les différentes sortes de bateaux disponibles. D’autres éléments, comme la météo, couplée à ce fameux Levolution livrent d’autres sensations. Sur Paracel Storm, non loin des îlots où la bataille fait rage se trouve un bateau bloqué par une éolienne. Lorsque nous la détruisons, le navire part à la dérive et vient s’échouer sur la plage. Pendant ce temps, le ciel se noircit. Les belles plages perdent leur couleur : une tempête se prépare. Des vents violents balayent le sable.
Cette météo dynamique apporte un plus, c’est peut-être une façon d’implémenter un peu d’originalité au gameplay et préparer les joueurs à cette fonctionnalité à l’avenir. Le ciel couvert et les trombes d’eau diminuent la visibilité et il devient un peu moins aisé de repérer les cibles. Encore une fois on peut se dire qu’il s’agit d’une simple évolution, mais ces petits plus se savourent tout de même. Loin de nous l’idée de cracher dessus.
Le Teamplay accentué
Jouer seul sur Battlefield est une énorme bourde. L’essence même du jeu c'est le Teamplay ou « jeu en équipe » dans la langue de Molière. Ignorer ce concept peut mener votre équipe à sa perte. Surtout que les escouades passent désormais à 5 joueurs. L’occasion rêvée de varier davantage les plaisirs. Avant apparaître sur le terrain, on retrouve le même menu de déploiement avec la possibilité de « poper » proche d’un membre de notre escouade ou sur un point basique de déploiement. Question nouveauté, un aperçu de la vision de nos coéquipiers a fait son apparition. Cela permet de juger si notre ami est sous le feu ennemi et ainsi éviter de « spawner » à ses côtés et mourir directement. Simple et efficace : un court aperçu évite de mourir inutilement, surtout si l’on n’est pas en contact vocal avec certaines personnes de l’escouade.
Ces escouades bénéficient également de chef d’équipe assignant des tâches. Mais ces chefs dépendent eux aussi de commandants qui, grâce à une application installée sur une tablette tactile de type iPad, peuvent donner des ordres ou apporter différents soutiens. Sur la tablette, on peut voir la carte des combats. Des options tactiles sont proposées comme le fait de lancer un drone, un brouilleur IEM, des munitions ou largages de véhicules. Si les escouades répondent parfaitement aux ordres du commandant, des rétributions apparaissent comme le fait de lancer un puissant missile pouvant annihiler une équipe complète. Nous avons pu tester cette fonctionnalité qui était intéressante. Néanmoins, est-ce que celle-ci est indispensable ? C’est une autre question. Il faudra surtout savoir si dans le temps, les joueurs continueront à l’utiliser. Bien entendu, ceux ne possédant pas de tablette seront pénalisés. Espérons que la pénurie de commandants ne survienne pas rapidement.
Cette nouvelle mouture fournit forcément son lot de nouvelles cartes. Leur taille diffère, mais varie également en fonction du mode de jeu sélectionné. Pas de panique pour ceux qui imagineraient que les zones de combats seraient rétrécies. Les plus grandes d’entre elles fournissent tout ce qu’un explorateur invétéré rechercherait. Par cela j’entends qu’un véhicule est quasiment indispensable pour se déplacer d’un point A à un point B. En conquête large donc, il se passe toujours quelque chose à n’importe quel endroit de la map. Impossible de s’ennuyer, car même lorsque l'on a l’impression d’être à l’abri d’attaques hostiles, un tir de roquette ou de fusil vient souvent sonner le glas.
Pas de surprises encore en ce qui concerne les paysages qui sont très contrastés, on voyage de la ville à la campagne en passant par les iles où les véhicules amphibies sont largement exploités. Les snipers en auront pour leur grade dans les étendues aérées tandis que les adeptes du corps à corps sauront faire taire les bavards lors d’incursions dans les petites rues étroites
Voici donc la liste des différentes cartes ainsi que leurs caractéristiques :
- Dawnbreaker : Situé dans la ville de Shanghai, favorise les combats urbains. Le Levolution consiste à faire exploser un pipeline de gaz provoquant d’énormes dégâts sur l’avenue principale et causant l’effondrement d’un pont.
- Flood Zone : Une ville de chine entourée par une digue, favorise les combats sur les toits. Le Levolution consiste à briser un barrage qui libère une quantité d’eau monumentale et inonde les ruelles qui deviennent impraticables à pied.
- Golmud Railway : Vaste carte située en Chine où un train faisant office de point stratégique se déplace. Une fois capturé, il se dirige automatiquement vers la base de départ de la faction qui le possède. Il devient alors plus difficile de le capturer par la suite.
- Hainan Resort : Complexe hôtelier situé sur une île paradisiaque. Le Levolution consiste à provoquer des incendies sur des flaques d’essence disséminées sur la carte ou de détruire les murs porteurs de l’hôtel et provoquer son effondrement.
- Lancang Dam : Installation électrique située au pied d’un barrage. Le Levolution consiste à affaiblir le barrage jusqu’à ce qu’il s’effondre et provoque des éboulements ce qui change la physionomie de la carte.
- Operation Locker : Une prison offrant des combats au corps à corps. Le Levolution consiste à démolir une tour de guet et ainsi éviter les tirs des ennemis logés dans celle-ci.
- Paracel Storm : Vaste carte sur des iles paradisiaques. Le Levolution consiste à détruire une éolienne qui retient un navire. Après coup, il vient s’échouer sur une plage. La météo est dynamique et évolue en fur et à mesure de la partie.
- Rogue Transmission : Un radiotélescope gigantesque est au cœur de la carte. Le Levolution consiste à briser des câbles et faire céder le centre de la structure ainsi que différentes parties aux alentours.
- Siege of Shanghai : Carte urbaine où un building surplombe les lieux. Le Levolution consiste à faire céder les piliers porteurs et provoquer une démolition totale de l’immeuble.
- Zavod 311 : Usine entourée par une forêt de pins. On peut activer un mécanisme provoquant la destruction d’une ogive. Après son explosion, de nouveaux embranchements sont créés.
Découvrez toutes les cartes dans notre guide
Côté mode de jeu, on retrouve les habituels conquête, rush, domination ou match à mort par équipe. La palme revient au mode Obliteration (anéantissement) pour ses combats dynamiques. Le but est de capturer une bombe et de faire sauter plusieurs points sur la carte. Cette bombe peut être possédée par n’importe quelle équipe ce qui implique un jeu des chaises musicales constant. Le fait de se concentrer continuellement sur cet objectif provoque un bordel sans nom.
En effet, entre les téméraires qui se jettent tête baissés sur la bombe, les véhicules qui foncent à toute bombe pour tenter de l’arracher des mains de l’ennemi, des snipers qui, bien à l’écart, s’amusent à faire tomber un par un les curieux proches de l’objectif : c’est une savoureuse symphonie bordélique où l’ennui n’a pas sa place. L’utilisation d’un véhicule est presque indispensable. Et encore, même le fait de venir chercher le paquet en hélicoptère est presque suicidaire : surtout si les lances roquettes sont de sortie du côté de l’adversaire. Ce nouveau mode offre un véritable plaisir de jeu, mais il se destine néanmoins à tous les joueurs attirés par les sensations fortes avec un rythme effréné.
À l’opposé donc, on retrouve le mode Defuse dans lequel le respawn est interdit. C’est tout simplement une « recherche et destruction ». Une équipe doit faire exploser des objectifs tandis que l’autre doit absolument les défendre. C’est plaisant et ça permet de changer d’air. Le fait de ne pas pouvoir réapparaitre exige une plus grande concentration.
Découvrez tous les modes de jeux dans notre guide
Et parce qu'on aime terminer par une touche positive. Le mode spectateur refait apparition dans BF4 ! Une excellente nouvelle pour l'eSport et la compétition, car l'absence de ce mode avait réellement amputé BF3. On croise les doigts pour que le jeu emprunte une bonne trajectoire et que les tournois se succèdent.
Battlefield 4 est une évolution, c’est un fait. Son mode solo, sans grand intérêt, déçoit, car on pensait que les concepteurs apprendraient de leurs erreurs. Mais parallèlement, le mode multijoueur, pierre angulaire du jeu, séduit à nouveau. La machine repart, les concepts et les habitudes reviennent. BF4 c’est un BF3 amélioré, ne nous voilons pas la face. Mais cela n’empêche pas de prendre autant de plaisir à rejoindre les champs de bataille. C’est beau, immersif et impressionnant. La nouvelle fonctionnalité Levolution offre de petites alternatives sympathiques. Les cartes quant à elles, sont toujours aussi grandes et bien agencées. Soulignons que les développeurs ont fini par implémenter ce satané mode spectateur qui permettra au jeu de s’épanouir dans l’eSport. Vous l’aurez donc compris, BF4 n’est pas taillé pour bouleverser le genre, le titre d’EA s’inscrit dans la continuité. Finalement, le FPS garde sa saveur et son atmosphère particulière pour le plus grand plaisir des fans de la licence, et ce n’est pas plus mal !
Test effectué sur les versions PC et PS4 du jeu