C'était le 15 janvier 2007 que sortait Burning Crusade, la première et plus célèbre extension de World of Warcraft. À cette occasion, 10 ans après, nous profitons durant toute la semaine pour nous replonger dans BC.
Aujourd’hui, ce nouvel épisode est consacré à la cinématique d’introduction de « The Burning Crusade », la première extension de WoW, sortie en janvier 2007, avec la reprise de l'article que nous lui avions consacré en 2010.
Trois ans se sont écoulés depuis que World of Warcraft a débarqué dans le monde des MMORPG et son succès fulgurant fut bien mérité. « The Burning Crusade » était importante à plus d’un titre, car cette extension était très attendue et apportait des nouveautés que les joueurs réclamaient avec impatience, par exemple la possibilité de voyager en montures volantes. L’univers de WoW s’agrandissait aussi, puisqu’une fois la Porte des Ténèbres franchie, l’Outreterre s’offrait à tous les aventuriers ayant soif de défis.
Même si aucune nouvelle classe ne sortait, la possibilité pour chaque faction de pouvoir jouer Chaman et Paladin apportait un nouveau souffle au jeu, tout comme l’arrivée des deux nouvelles races. Dans l’Alliance, les Draeneïs remplacèrent les Pandarens au pied levé, chamboulant ainsi en catastrophe l’histoire du jeu. Du côté de la Horde, les Elfes de Sang devaient donner à ce camp une race un peu plus avenante de manière à rééquilibrer le nombre des joueurs entre chacune des factions. Ces deux nouveaux arrivants seraient donc mis à l’honneur dans cette nouvelle cinématique, dont le modèle retenu fut un montage, comme pour Vanilla, avec l’adjonction d’une narration.
La cinématique s’ouvre sur les Terres foudroyées, noyées en pleine tempête de poussière, alors qu’on devine la silhouette familière de la Porte des Ténèbres qui se rapproche lentement dans l’épaisse brume ocre qui envahit l’écran. Au plus près des volutes tourbillonnantes d’énergie magique, un fondu en noir passe alors et nous amène dans ce qui semble être l’Exodar. Émergeant de l’obscurité, un regard bleu électrique finit par devenir le Paladin draeneï Maraad, qui ouvre son livre de sorts pour se bénir, avant de lancer sa masse sur l’épaule et de quitter les lieux.
Saturée de lumière, l’image passe alors sur les forêts enchantées de Quel’Thalas, où une Elfe de Sang à la beauté mortelle, s’amuse à jouer avec un ver de mana. Tournoyant autour de la prêtresse au regard empli de convoitise, la créature se love toujours plus près de son bras jusqu’à ce que cette dernière ne décide de le consumer pour se sevrer d’énergie magique.
Les scènes d’action défilent ensuite et nous présentent certaines des races du jeu. Un Orc guerrier (celui de l’intro de Vanilla ?) arrive par surprise sous un ciel écarlate, et tranche dans le vif avec des Nagas. Un Troll chevauche de nuit le Désert des Ossements à proximité d’Auchindoun, sous une pleine Lune qui donne un cachet poétique au tableau.
Maraad se retrouve aux prises avec des ennemis qui lui tombent dessus, mais qu’il repousse avec force de ses puissants coups de masse. L’Orc de la scène précédente fait alors irruption et l’image enchaîne sur le moment où le peau-verte se fait darder des flèches adverses avant de s’effondrer au sol. L’Elfe de Sang, le remarquant lui lance un sort de réanimation.
L’action se déplace ensuite vers Nagrand où un mage humain confronté à un Tauren ne s’embarrasse pas, et change le bovidé en mouton. De son côté, une démoniste réprouvé, est poursuivi par plusieurs murlocs au Marais des Chagrins et emploie une méthode tout aussi expéditive en les carbonisant sur place. Nous retrouvons enfin notre amie la Sin’dorei qui frappe le sol de son bâton et fait voler la terre en éclats.
La cinématique se conclut sur Illidan se tenant sur un champ de bataille, plongé dans ses pensées en regardant le crâne de Gul’Dan. Semblant remarquer une présence ennemie, il le lâche et prend son envol en brandissant les glaives d’Azzinoth. L’introduction se termine alors que, en forme d’ombre, l’Elfe-démon se tient courroucé devant une imposante pleine lune.
Un des changements par rapport à WoW classique, est l’ajout d’éléments narratifs pendant la cinématique. Une fois encore, c’est Illidan qui assure la voix-off comme il l’avait fait pour « Frozen Throne ». Le choix n’est pas innocent, car l’Elfe est sans doute le personnage qui a attiré à lui le plus grand nombre de fans parmi tous les héros de WoW, faisant jeu égal ou dépassant même Arthas. Au grand dam des joueurs, le personnage le plus stylé d’Azeroth (ou le plus kikoo, c’est selon les goûts), se révélerait finalement un des grands méchants à abattre.
Et quand je dis abattre, je ne fais pas un effet de style, puisque Blizzard y a mis du sien pour faire tomber son icône. Non content de lui réserver un final décevant au sommet du Temple noir (qui sera détaillé, expliqué et rendu plus glorieux dans le roman "Illidan" paru en 2016), le studio américain lui a aussi enlevé des galons. Illidan ne serait finalement pas le principal méchant de l’extension, puisque Zul’Jin le troll manchot et Kil’Jaeden, le chef de la Légion par intérim passeraient après lui. Que cela ait été envisagé dès le début ou non, BC restera indissolublement liée à la mise à terre ratée d’un des héros les plus emblématiques de Warcraft. La tentative de corriger cela à WOTLK avec une implication plus grande et une fin plus digne pour le Roi Liche n’ont certes pas été parfaits, mais ont au moins corrigé le tir.
D’autres absences ont été corrigées, avec l’introduction d’un Troll dans la succession de tableaux, et la présence d’ensemble d’objets reconnaissables. Toutefois, les Gnomes ne font toujours pas d’apparition, peut-être parce qu’ils en rendent pas aussi bien que les autres races en 3D. Malgré ces corrections, l'impression générale laissée par la cinématique était en deçà de celle de Vanilla. Malgré la présentation en grande pompe lors d’une des grands-messes de Blizzard, cette cinématique laisse un goût de déception dans la bouche. Si l’aspect technique n’est pas à blâmer, c’est plutôt par sa construction que cette cinématique pêche.
Illidan est fade, et semble avoir pris du poids, son texte est un peu trop cliché, et son fameux « Vous n’êtes pas prêts » aussi mythique que le « projet plus global » de Kael’Thas. Malgré des scènes d’action prenantes, ce montage est trop éparpillé et n'a pas de fil conducteur. En fait c’est le mélange montage + narration qui ne réussit pas aux cinématiques de WoW. Un montage pur comme celui de Vanilla, ou une narration complète comme pour WOTLK sont des recettes qui marchent et qui donnent les meilleurs résultats. Le studio en aura retenu les leçons, puisque le côté narratif avec des vrais scènes structurées ou un vrai message à passer ont été retenus pour toutes les suivantes.
Malgré cette cinématique un poil décevante, mais néanmoins très plaisante à regarder, Burning Crusade a été l'une des extensions préférées des joueurs avec WotLK, avec un jeu unanimement salué et apprécié à l'époque, la magie de Blizzard opérant indéniablement, pour notre plus grand plaisir.