Square Enix et les remakes, c'est du sérieux. Si certains de leurs titres n'ont pas eu les honneurs qu'ils méritaient, à l'instar de Secret of Mana et sa nouvelle version décevante, force est de constater que la donne a changé depuis maintenant 2 ans et son flot ininterrompu de remakes de qualité. Dernier en date, et surement l'un des plus attendus, Dragon Quest 3 HD-2D va enfin voir le jour sur consoles et PC le 14 novembre prochain. On a eu le chance de le parcourir de bout en bout, voici ce que nous en avons pensé.
- Genre : JRPG
- Date de sortie : 14/11/2024
- Plateforme : PC, PS5, Xbox Series, Switch
- Développeur : Artdink
- Éditeur : Square Enix
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PC
Voyage, voyage
Descendant du légendaire Ortega, Roto se lève un beau matin avec le devoir d'accomplir un grand voyage initiatique autour du monde. Une épopée qui va le mettre, lui et ses compagnons, sur la piste de 6 orbes scellant la tanière du mal incarné. Hop, on va s'arrêter là, il n'y a de toute façon pas grand chose de plus à dire de plus sur le scénario de cet épisode : jeu sorti à l'origine sur Famicom en 1988, on en est encore aux débuts du JRPG, avec des intrigues très simples qui mettent l'emphase sur les arcs scénaristiques dédiés aux différentes régions traversées par le joueur. Un classicisme qui est aussi la marque de fabrique de la série et l'une de ses grandes forces. On est surtout là pour le voyage, et c'est encore une grande réussite sur ce remake.
Dragon Quest 3 nous chope très facilement grâce à la cohérence de toutes ses composantes : ses musiques sublimes, ses PNJ qui détiennent souvent des informations précieuses, son monde coloré qui donne envie de trouver tous ses points de collecte... Tous les bons ingrédients pour que vous restiez cramponnés à votre manette pour farmer des slimes jusqu'au bout de la nuit. Nul besoin d'une écriture élaborée ou d'une mise en scène de fou furieux : Sa narration, très simple, lui donne un petit côté "brut de décoffrage", mais c'est pour mieux laisser leur place au plaisir de l'exploration. Sans trop en révéler, le remake va tout de même s'attacher à vous donner envie de faire les deux premiers jeux, disponibles dans une compilation de remakes disponibles l'année prochaine, avec un second épisode qui donnera un peu de biscuit à ceux qui auront eu la bonne idée de faire ce remake.
Farm des années 80
Hors de question de changer la formule de base de Dragon Quest : un groupe de héros voyage de village en village et règle les soucis des locaux en allant massacrer le boss du coin. Dans l'intervalle, de grosses sessions de farm pour gagner de l'expérience et de l'argent pour gagner toujours plus en puissance. C'est simple, assez dur, mais c'est aussi l'ADN de la série et il n'a pas bougé depuis le milieu des années 80. Si certains se demanderont pourquoi les menus sont de simples fond noir et pourquoi il faut forcément aller dans une église pour ressusciter le moindre de ses coéquipiers pendant les premières heures de jeu, beaucoup d'autres se réjouiront de voir que rien n'a bougé et que tout est sa place. On est tout de même sur une relecture moderne, alors certaines concessions sont faites sur l'autel du confort, comme un voyage rapide accessible même en intérieur, ou encore des sauvegardes automatiques récurrentes qui annulent complètement la pénalité de la mort (si votre groupe est décimé, c'est retour à l'église avec 50% d'argent en moins).
Il faut aussi compter sur de nouvelles raisons de ratisser la carte, grâce à divers points d'intérêt brillants à fouiller pour des ressources supplémentaires, ou encore des lieux uniques cachant des trésors et des monstres à recruter pour une arène dédiée 100% inédite. On note d'ailleurs la présence de la nouvelle classe du Monstrologue, vraiment cool et capable de débloquer des compétences liées aux bestioles que vous croiserez dans l'environnement. Une somme d'ajouts bienvenue, qui vient dynamiser l'exploration et incite toujours plus à gagner en puissance afin d'en révéler tous ses secrets et de venir à bout de ses monstres les plus puissants. Du classique, certes, mais addictif et plaisant au possible.
Pixel perfect
C'est beau, très beau et ça fait vraiment plaisir de voir la technologie HD-2D à ce niveau. Les premiers jeux embarquant la technologie propriétaire de Square-Enix avaient tous cette particularité d'être finalement assez terne, avec des décors sombres et des couleurs qui manquaient de peps. Les choses ont commencé à s'arranger avec l'excellent remake de Live-A-Live et avec ce remake de DQ3, on passe encore à l'étape supérieure. Il y a toujours quelques défauts, comme des arrière-plans un peu flous et quelques textures qui font tâche, mais on est sur du chipotage, clairement. Côté bande-son, elle est composée de versions orchestrales des pistes géniales de Koichi Sugiyama, pour un plaisir des esgourdes ininterrompu.
On est sur l'un de ces jeux qui gagne un supplément d'âme grâce à leur OST de fou furieux. Le seul bémol notable, finalement, c'est cette représentation des combats qui ne ressemble plus du tout à ce qui était proposé dans le premier trailer. A la place du point de vue "à la Golden Sun" lors des enregistrements des commandes, la caméra a été placée dans le dos des héros. Rien de grave, cependant la fenêtre d'actions va venir cacher le personnage placé tout à gauche en permanence ce qui, on ne va pas le cacher, nous a pas mal frustré lors des premières heures de jeu. Un écueil cependant vite zappé grâce aux animations soignées de son bestiaire et à la réalisation globale aux petits oignons.