Seule entité rescapée de la fermeture des studios japonais de Sony en 2021, la Team Asobi, conduite par Nicolas Doucet (cocorico), grimpe tranquillement les échelons de la notoriété grâce à sa licence Astro Bot. Après avoir ravi les possesseurs de PSVR avec Astro Bot Rescue Mission, le meilleur jeu exclusif au HMD PS4, le robot s'est mis à squatter le SSD de toutes les PS5 du monde avec Astro's Playroom, une (bonne) démo technique de toutes les prouesses de la Dualsense et de l'ex-nouvelle génération de machines. Mais cette fois, c'est le grand bain ! Le petit Astro revient pour une aventure grand format, avec la promesse de dizaines de niveaux et de clins d’œil à 30 ans d'histoire de la PlayStation. Un lourd héritage à porter dans une heure fatidique pour la Team Asobi : a-t-elle réussi à relever le défi ? On voit ça tout de suite maintenant, avec notre avis complet.
- Genre : Plates-formes 3D
- Date de sortie : 06/09/2024
- Plateforme : PS5
- Développeur : Team Asobi
- Éditeur : Sony
- Prix : 69,99€
- Testé sur : PS5
PlayStation All-Stars PS5
Alors que Astro traverse tranquillement l'espace intersidéral avec ses astro-potes dans leur vaisseau PS5, un gros alien bien moche apparait et fait se crasher l'appareil sur une planète inconnue. Remis en deux-deux, Astro se rend compte que les 300 bots qui l'accompagnaient sont dispersés aux 4 coins de l'univers : niché sur le touchpad de sa navette Dualsense, voilà notre héros parti pour une mission de sauvetage qui lui fera traverser 6 galaxies constellées de niveaux plus farfelus les uns que les autres.
Dans les 80 planètes qui composent l'univers du jeu, on compte une bonne quarantaine de gros stages et le reste est dispersé entre les petits défis de combat et les micro-niveaux, plus compliqués, cachés dans certaines galaxies. Comptez 15 à 20 heures pour faire le tour complet de l'aventure selon votre niveau de jeu, stage ultime compris. Une durée de vie somme toute très correcte pour un titre au rythme enlevé, comme nous le verrons un peu plus bas. On ne va pas non plus se le cacher : l'histoire manque d'un "vrai" monde final, même si la rencontre ultime avec l'alien est absolument géniale et pleine de nostalgie.
Saluons d'ailleurs le travail dantesque de la Team Asobi afin de rendre hommage à 30 ans d'histoire de la marque PlayStation, avec 150 bots caméo, issus de dizaines de licences connues ou qui ont eu une importance à un moment donné dans l'histoire du constructeur japonais. Tous viendront décorer et animer la base des bots avec des animations uniques et des accessoires disponibles dans un gashapon bien garni. Une sorte de diorama interactif qui nous a fait penser à une version évoluée de la table des figurines à collectionner dans la série Smash Bros. Il manque toutefois le côté encyclopédique de la série de Nintendo, puisqu'il n'y a aucun moyen de consulter l'identité ou les origines des caméos dans le jeu, un peu dommage pour les nouvelles générations de joueurs.
Droit dans ses bots
Enchainement de niveaux indépendants construits tout en 3D, la grande aventure de la Team Asobi fait dans la simplicité et l'efficacité : Astro peut sauter, planer 2 secondes, frapper, charger une attaque tournoyante et emballé c'est pesé. Ce qui va venir dynamiter tout ça pour vous garder scotcher à la DualSense, ce sont les nombreuses transformations uniques pour notre astro-copain et le soin apporté au level design.
La qualité des stages est excellente et si on a forcément nos petits favoris, l'ensemble du voyage nous laisse avec le constat qu'Astro Bot fait partie des meilleurs titres de sa catégorie. Non content d'aligner les idées qui donnent le sourire, le rythme auquel elles sont balancées au joueur fait penser à des pointures comme Donkey Kong Tropical Freeze, ou encore It Takes Two. On ne s'ennuie absolument jamais et la frustration est réduite à peau de chagrin avec des checkpoints réguliers qui permettent d'avancer en permanence. Oui, Astro Bot est un jeu assez facile si l'on met de côté les niveaux défis, mais non, ce n'est pas grave. Parce que c'est l'envie de voir quelles surprises les développeurs nous ont concocté dans le niveau suivant qui prédomine.
Un joli tour de force, qui pioche évidemment dans les meilleures idées du genre pour les reprendre à son compte, mais n'oublie pas non plus d'apposer sa propre marque grâce, notamment, à l'exploitation des fonctionnalités de la manette DualSense. Que les allergiques au motion gaming se rassurent, il ne vous sera demandé d'agiter votre manette qu'en de rares occasions. Toutefois tous les gadgets embarqués dans le pad PS5 sont exploités et toujours avec intelligence, dans le prolongement direct de Astro's Playroom. Il n'y a finalement pas grand chose à redire sur le gameplay de Astro Bot, qui se hisse tranquillement au panthéon des licences phares PlayStation grâce à son inventivité, sa générosité et sa bonne humeur communicative, oui monsieur.
Wall-X
Pour préciser le titre un brin provocateur de notre test mentionnant Mario, le plombier n'a évidemment aucun souci à se faire côté notoriété : le Mickey du jeu vidéo peut dormir sur ses deux oreilles, le petit robot ne pourra jamais rattraper un demi-siècle d'histoire et de jeux. Par contre, il nous est arrivé de penser plusieurs fois au cours de ce test que la mascotte de Nintendo se faisait ringardisé par la licence toute fraiche de la Team Asobi : absolument sublime, Astro Bot utilise également la puissance du hardware qui l'accueille pour avancer des idées de gameplay exploitant la physique.
C'est une explosion de couleurs permanente, dans des environnements thématiques toujours très bien réalisés, même si l'on pourra reprocher à certains d'entre eux de manquer de personnalité. C'est d'ailleurs ce qui lui manque encore un peu pour toucher du doigt la perfection, mais il y a fort à parier qu'Astro reviendra pour de nouvelles aventures, c'est en tout cas tout le mal que l'on souhaite à la Team Asobi. D'ici là, les joueurs qui vont le dévorer en un week-end peuvent être rassurés : un DLC gratuit ajoutant de nouveaux stages et des défis speedruns a d'ores et déjà été annoncé par le studio nippon.