Créé par le game designer français Frédérick Raynal et publié en 1992, le premier Alone in the Dark a marqué son époque grâce à ses innovations technologiques avec des décors pré-calculés, une caméra fixe par décor qui les mettait en valeur et des personnages en véritable 3D créés avec à l'aide de polygones. Quand on pense à ces innovations, on pense aux premiers Resident Evil et Silent Hill pour lesquels Alone in the Dark fut une grande source d'inspiration.
En 2024, c'est au tour du studio suédois Pieces Interactive de s'essayer à l'exercice du reboot d'un classique du jeu vidéo.
- Genre : Survival-horror
- Date de sortie : 20 mars 2024
- Plateformes : PC, Xbox Series, PS5
- Développeur : Pieces Interactive
- Éditeur : THQ Nordic
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PC
Scream in the Dark
L'aventure se déroule principalement dans le manoir Derceto où se rendent le détective Edward Carnby et sa cliente Emily Hartwood, qui a engagé les services du détective afin de retrouver son oncle qui ne donne plus de signe de vie. Au début du jeu, nous avons le choix entre ces deux protagonistes qui nous permettent d'avoir une progression légèrement différente durant l'aventure avec des passages exclusifs à chaque personnage, même si l'aventure principale et ses révélations restent les mêmes.
La principale force de ce nouvel Alone in the Dark est bien son histoire horrifique et ses moyens narratifs à grand renfort de motion capture (de vrais acteurs prêtent leurs voix et leurs jeux d'acteur aux personnages), de cinématiques et de nombreuses notes, lettres et autres documents qui sont tous accompagnés par un narrateur qui donne un relief particulier à chacune de ces lectures.
On y découvre les états d'âmes de certains personnages grâce à des journaux intimes, on en apprend plus sur les événements en cours dans les États-Unis grâce à des articles de presse. Tous ces éléments renforcent l'immersion du joueur dans l'histoire et l'environnement dans lequel il évolue en plus d'être de manière générale bien écrits.
À l'instar de l'opus originel de 1992, le scénario s'inspire des récits de H.P. Lovecraft et, sans en dévoiler trop au sujet de l'histoire principale, sachez qu'il s'agira principalement de rituels impies, d'hallucinations d'outre-monde et autres voyages entre les dimensions.
Shadow of the Comet
Le premier Alone in the Dark faisait la part belle aux énigmes, aux combats souvent mortels, aux ressources limitées et à une difficulté que l'on qualifiera poliment d'old school. Modernité oblige, la caméra fixe est troquée pour une vue à la troisième personne, l'accent est mis sur la narration avec des personnages en motion capture, de nombreuses cinématiques et une difficulté générale (combats et énigmes) qui est grandement inférieure par rapport à la grande époque des survival-horror.
En effet, avec un minimum d'expérience avec les survival-horror, les combats face aux créatures ne nécessitent pas de grande stratégie (même s'il faut parfois jongler entre les attaques à l'arme à feu et les attaques au corps-à-corps afin de conserver ses munitions pour la suite), de même pour la quantité de ressources (munitions, soins) qui, bien que réduite en mode difficile, est amplement suffisante si l'on joue un minimum la carte de la prudence durant les combats.
Puisque nous évoquons les affrontements, ces derniers sont basiques avec des combats à l'arme à feu (on vise plus précisément avec le clic droit et on vise la faiblesse de la cible) et à l'arme blanche (on donne quelques coups, on esquive, on mène un nouvel assaut, ...).
On peut également faire preuve de discrétion afin de contourner une créature, mais il s'agit essentiellement de lancer un objet (brique, bouteille) dans une direction donnée pour attirer la créature et lui passer dans le dos.
En bon survival-horror, Alone in the Dark propose des énigmes. Il s'agit essentiellement de retrouver des objets cachés dans le décor qui seront alors utilisés pour déverrouiller des mécanismes sur la base d'une petite énigme à résoudre. Nous sommes loin de la difficulté des énigmes des anciens survival-horror et des point & click, même si ces petits casse-tête contribuent à l'ambiance "enquête" de l'intrigue. En dernier point, la partie technique d'Alone in the Dark est propre, avec d'occasionnels ralentissements et un crash qui n'a eu lieu qu'une fois. En somme, rien qui ne pourra être résolu dans les mises à jour qui suivront la sortie du jeu.
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