Jujutsu Kaizen est un manga écrit par Gege Akutami, une autrice dont c'est le premier grand succès. Il raconte l'histoire de Yuji, un lycéen qui a un jour avalé une relique occulte, faisant de lui l'hôte involontaire du plus puissant des Fléaux : Ryōmen Sukuna. Normalement, Yuji aurait dû être mis à mort, car Sukuna pourrait prendre le contrôle de son corps et se déchaîner. Mais Yuji parvient surprenamment bien à résister à son influence, si bien que les Exorcistes (ceux qui s'opposent aux Fléaux) et surtout le plus puissant d'entre eux : Satoru Gojo, décident de le laisser en vie le temps de rassembler les 19 autres doigts de Sukuna, et de tuer Yuji une fois qu'il les aura tous ingérés. Le manga est toujours en cours de parution aujourd'hui, et compte 25 tomes. Avant de commencer ce test, je dois préciser une chose : je ne connais absolument pas ce manga, ce jeu était mon premier contact avec la licence.
- Genre : Action Brawler 2D
- Date de sortie : 02/02/2024
- Plateforme : PS5, Xbox Series X/S, PC, Switch, PS4, Xbox One
- Développeur : Byking, Gemdrops
- Éditeur : Bandai-Namco
- Prix : 59,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PC (Steam)
Quand le matériel original dessert le gameplay
Je vais supposer que la décision de gameplay qui m'a le plus perturbé vient directement du manga, parce que j'ai du mal à imaginer comment un dev pourrait avoir une telle idée. Dans Jujutsu Kaisen Cursed Flash (que nous allons abréger en JJK CF pour le reste de l'article), les combattants ne perdent de la santé que si ils sont touchés par des attaques occultes. Ces attaques demandent un peu de temps à se charger, mais cela fait surtout que la plupart des boutons n'infligent pas de dégâts à l'adversaire, ce qui est très frustrant en temps que joueur. Il y a des moyens de les utiliser en mode deux joueurs pour placer les grosses attaques (qui sont lentes à charger et ont tendance à être interrompues par les adversaires).
En plus, les personnages ont tendance à très bien léviter ce qui fait que beaucoup de combats se passent à moitié en l'air, avec les soucis de caméras que ce genre de jeu engendre. Il y a également plein de détails contre-intuitifs comme l'incroyable fenêtre d'invincibilité lorsqu'un personnage se relève (mais qui semble nécessaire pour éviter que la personne se fasse juste bourrer à l'infini, sauf que dans ce cas faut revoir la mécanique de base plutôt que mettre un gros cache misère) et l'équilibrage semble plutôt absent (petite pensée à Nobara qui semble bien s'être faite flouer niveau dégâts).
Au niveau de l'histoire, JJK CF suit celle de la première saison de l'animé, nous racontant les débuts des aventures de Yuji. C'est probablement assez fidèle, mais l'histoire semble clairement pensée pour celles et ceux qui la connaissent déjà. Les rencontres/interactions entre les personnages sont rushées, on nous les présente à peine, ce qui fait que l'on a du mal à se sentir investi dans l'histoire que le jeu raconte. Malgré le fait que ce soit inspiré de l'animé, les personnages bougeront très peu, et l'on se retrouve avec des plans fixes et du texte. Ce n'est pas très long à lire, mais cela se fait au détriment de l'implication émotionnelle pour une personne découvrant cet univers.
En parcourant le jeu, j'étais curieux de savoir si l'animé avait une réputation de type premiers épisodes de Dragon Ball Super, car les choix faits pour certaines images m'ont surpris, et apparemment ce n'est pas le cas. Ce sont peut être des clins d'œil pour les fans, ces scènes faisant peut être référence à d'autres choses dans le manga, mais pour un observateur extérieur c'est assez perturbant. Concernant les graphismes in-game, c'est passable. Ce n'est pas que le jeu est moche, mais plutôt qu'il est mal animé. Niveau musique, ne connaissant pas les musiques de l'animé je ne saurai pas dire si elles sont reprises ou non, mais en tout cas aucune ne m'a marquée.
Le mode duel n'est pas vraiment mieux. Le jeu n'est pas spécialement agréable à jouer en mode histoire, et il ne le devient pas plus en mode duel. Les personnages ont tendance à se repousser assez loin, ce qui fait que l'on passe plus de temps à se courir après qu'à réellement se taper dessus. En plus le jeu gère très mal la verticalité mais a décidé d'en mettre partout, rendant les choses encore plus confuses. Comme les attaques qui infligent des dégâts sont lentes à charger en vanilla, il est quasiment impossible de punir un adversaire avec. On se retrouve donc à spammer l'auto-combo qui fait des dégâts à la fin, tout en essayant de rester au contact de l'adversaire (précisons que cette difficulté n'est pas forcément liée au fait que votre adversaire refuse le combat).
Un jeu qui essaie
JJK CF ne propose à première vue rien de révolutionnaire dans son approche par rapport à d'autres jeux du même genre. Il faut quand même noter qu'il existe deux modes en ligne, le premier étant le traditionnel PvP en 2v2 et le second un mode PvE où les joueurs font équipe pour battre différentes vagues d'ennemis. Ce second mode a un petit côté RPG, avec la possibilité de loot différents objets améliorant vos personnages pour faire des missions toujours plus difficiles. Ce mode est assez rare dans ce type de jeu, alors pourquoi pas. Mais dans le fond, il n'y a pas vraiment de changements par rapport au mode de jeu classique, hormis le fait que la santé ne remonte pas entre les vagues d'ennemis, forçant les joueurs à bien gérer cette dernière. L'idée n'est pas mauvaise sur le papier, mais son exécution n'est pas convaincante du tout.
Il y a également deux endroits anecdotiques, l'un étant une boutique où il est possible de dépenser l'argent gagné dans le jeu pour acheter des améliorations, et des nouvelles tenues pour les personnages. Ces tenues sont quasiment les mêmes pour tous les persos, ce qui gâche un peu le délire, mais au moins je peux mettre une tenue d'écolière à mon Fléau préféré, ce qu'un jeu plus sérieux ne me permettrait pas.
L'autre est un tableau des relations entre les personnages, qui permet de suivre l'évolution de leurs relations. Il est également possible de revisionner directement les parties de l'histoire où ces personnages interagissent entre eux. Sur le papier, l'idée pourrait être bonne si le mode histoire n'était pas rushé et inintéressant.