Spécialisé dans le développement de jeux en réalité virtuelle, Firesprite a la lourde tâche de représenter les PlayStation Studios pour le lancement du PSVR 2. Même si la licence populaire Horizon est accolée au jeu, proposer une expérience capable de faire la démonstration d'un nouveau périphérique tout en restant efficace est un exercice périlleux : comme nous allons le voir, c'est mission accomplie pour les membres du studio anglais.
- Genre : Action aventure
- Date de sortie : 22 février
- Plateforme : PSVR 2 (PS5)
- Développeur : Firesprite
- Éditeur : PlayStation Studios
- Prix : 69,99€
Pourtant que la montagne est belle
Ancien membre de la tribu des Carjas de l'Ombre, Rayas est un paria débrouillard mais qui semble avoir un certain don pour se mettre dans de sales affaires. Alors qu'il est capturé par une tribu rivale, le guerrier adepte de l'escalade va vite prendre la tangente, pour mieux tomber sur une certaine héroïne à la chevelure rousse. Cette dernière va lui donner une mission très importante : escalader la plus haute montagne de la région afin de découvrir l'origine d'une nouvelle menace qui commence à s'étendre dans la vallée : seul Rayas est capable d'accomplir cette tâche grâce à ses talents de grimpeur émérite, en échange, son "casier judiciaire" sera lavé. Un scénario "prétexte" qui pose l'ambiance de la longue ascension qui vous attend : on est sur du blockbuster qui va de petite péripétie en petite péripétie jusqu'à un dénouement explosif et c'est tout à fait ce qu'il convient à ce genre d'expérience en réalité virtuelle. Il s'agit d'un titre qui va vous faire bouger en permanence et passée l'heure et demi de jeu, il est possible que vous ne soyez plus assez concentrés sur les tenants et aboutissants du scénario. On est de toute façon là pour la mise en scène et la vue d'immenses longs-cous passer au-dessus de nos têtes : sur ce point précis, le titre de Firesprite assure l'essentiel et montre sa maitrise du support.
AT-ST Rex
Le gameplay de Horizon Call of the Mountain reprend bon nombre de bonnes idées croisées dans d'autres jeux VR ces dernières années. Lors de ses phases d'escalade et de plates-formes, impossible de ne pas penser à Climbey, jeu de grimpette méconnu sur Steam, alors que sa structure reprend celle des meilleures expériences narratives ambitieuses de la réalité virtuelle. La pratique de l'escalade étant au cœur du gameplay, la linéarité de l'ensemble n'est jamais pesante : chercher des prises et des endroits où se rattraper pour pouvoir avancer est particulièrement agréable dans Call of the Mountain, grâce à une bonne variété dans les gestes à effectuer et les surfaces à escalader. Des efforts ont également été faits sur la progression générale, en proposant plusieurs embranchements sur la route de Rayas et le jeu est ponctué de petits espaces d'exploration, dans lesquels récupérer des collectibles, des objets de soin et effectuer tout un tas de petites interactions inutiles (donc indispensables), avec les objets du décor. Mais les grands temps forts de Call of the Mountain sont les rencontres avec le bestiaire de la licence : Immenses et brutales, les bêtes mécaniques vont vous faire bouger dans votre salon, mais il va falloir garder la tête froide pour les défaire. L'eye-tracking est une petite merveille de précision lors des nombreux combats à l'arc du jeu, puisqu'il suffit de regarder là où vous souhaitez tirer pour mettre dans le mille avec un chouille d'entrainement.
Pour les esquives et les pas de côté, il faut presser deux touches des pad et les faire basculer du côté souhaité pour réaliser de gros pas de côté, puis enchainer par une flèche à sortir du carquois et à bien tendre sur l'arc, pour finir par viser le point faible de l'ennemi. Ça fait beaucoup de mouvements et globalement Call of the Mountain va vous faire travailler les bras, ce qui le rend éreintant sur des sessions de jeu qui dépassent la paire d'heures. En tout cas le gameplay de ces rencontres est bien exécuté et vraiment immersif, même si les bras de rayas ont la fâcheuse tendance de partir en cacahuètes lorsqu'il est trop proche de certaines surfaces. Passer la main dans son dos et avoir un tout petit retour haptique, très juste, pour vous faire croire que vous plongez la main dans un carquois est excellent et c'est un sens du détail, certes loin d'être révolutionnaire dans le monde de la VR, mais qui va se retrouver tout au long du voyage de notre Carjat de l'Ombre. Et puis Rayas sait aussi se fabriquer le même éventail de flèches qu'Aloy, à condition d'avoir les bonnes ressources et la fabrication se fait à la main, il va donc falloir prévoir de petits temps calmes dans lesquels confectionner votre arsenal en prévision des épreuves qui vous attendent.
Robots et bobos
Horizon Call of the Mountain est clairement la plus grosse cartouche que PlayStation a dans sa besace pour vendre le PSVR 2 et ça se sent. Sur le plan technique, le monde d'Aloy prend vie d'une manière inédite et on sent bien le gros bond générationnel par rapport aux premiers HMD ou à des modèles plus modestes comme le néanmoins redoutable Oculus Quest 2. Un fossé creusé par le rendu fovéal qui permet une image nette, que ce soit au premier ou au second plan et peu importe où vous placez votre regard. On est aussi sur une démonstration technique des features exclusives au casque, avec de l'haptique sur la tête et dans les mains lors du passage de grosses bestioles mécaniques. Ce sont de petites touches certes, mais suffisamment convaincantes pour vous immerger davantage dans le monde proposé. Côté motion sickness, Call of the Mountain propose tous les réglages nécessaires pour prévenir la moindre nausée, toutefois si vous n'arrivez vraiment pas à supporter les déplacements dans les environnements VR en 3D, vous pouvez le laisser de côté : l'escalade demande très souvent de regarder partout autour de vous, y compris dans le vide, pour repérer les points d'accroche.