On l'attendait beaucoup, surement pour de mauvaises raisons, mais peu importe : toutes les promesses cristallisées par les extraits hors-sol de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin ont pu se confirmer au cours de notre test du jeu, nous sommes donc en mesure de confirmer que le jeu est naze "à ce point" et que c'est en partie ce qui en fait un bon jeu. Ouais on sait, c'est bizarre, mais FFO l'est aussi : découvrez notre avis complet sur le dernier Team Ninja ci-dessous.
- Genre : A-RPG
- Date de sortie : 18/03/2022
- Plateforme : PS5, PC, Xbox
- Développeur : Team Ninja
- Éditeur : Square-Enix
- Prix : 69,99€
- Testé sur : PS5
Eat the rode Jack
Vous devez surement déjà connaitre le synopsis du jeu, puisqu'il est devenu un meme au fil de la communication : Jack doit tuer Chaos. Et si les plus gros spoilers sont déjà contenus dans son trailer de lancement à une vache près, la ligne directrice de toute cette histoire est contenue dans cette simple phrase de trois mots. C'est la seule raison d'être de notre blondinet baraqué et rien ne le départira jamais de cela. Même pas ses compagnons d'infortune, croisés complètement par hasard et avec lesquels il forme une grande amitié sur la simple base d'un dialogue cliché à souhait, mais là on touche au nœud du problème et en même à ce qui fait le génie de Stranger of Paradise : son écriture est catastrophique, tout comme sa mise en scène et son doublage anglais. On se demande comment Square Enix a pu valider une telle chose, mais avec le recul nécessaire, ça donne quelque chose de réellement unique. Tous les extraits diffusés sur les réseaux, le fameux "bullshit", le Jack qui tient solidement son portable pendant son mariage, nous préparaient à danser cette zumba. Stranger of Paradise est bel et bien un véritable nanar vidéoludique : pris comme tel, y a moyen de rire régulièrement face aux situations ou aux dialogues. Par contre, abordé au premier degré et en prenant au sérieux tout ce qui se raconte entre les membres du groupe risque d'être une expérience très désagréable.
Cette écriture et sa mise en scène outrancière sont d'énormes défauts, mais quand c'est aussi nul, ça en devient presque génial. C'est pourquoi nous vous recommandons également de passer les voix en anglais, sincèrement horribles, et qui du coup collent parfaitement avec les échanges de type AB Productions qui ponctuent les séquences de baston. Enfin, même le rythme et la narration ne suivent pas, avec un scénario globalement expédié et un fil rouge qui fleure tout de même bon le manque de temps (et de moyen). Concrètement, si l'on devait résumer toute la partie scénarisée de SoP en un mot qui n'existe pas, ça serait "géniul".
Chaos Emerald
D'une chance, FF Origin est sacrément fun à parcourir. Il reprend à son compte toutes les bases de Nioh 2, excellentes au demeurant et suffisamment différentes de la philosophie Soulsborne de From Software. Segmenté en mission, la progression se fait de tableau en tableau, à l'ancienne, avec des boss de fin de niveau et ce qu'il faut de challenges annexes pour vous faire repasser dans le coin une ou deux fois afin de farmer des équipements. On retrouve ainsi le loot digne d'un hack & slash à chaque ennemi un tant soit peu remarquable vaincu et si ça peut paraitre décourageant, c'est complètement justifié par le système de progression qui sous-tend tout le reste du jeu : les fameux jobs si chers à la série Final Fantasy depuis le troisième épisode. Au nombre de 23, ces classes vont octroyer à Jack un éventail de compétences assez excellent à utiliser dans la mêlée et avec autant d'alternatives, impossible que vous ne trouviez pas chaussure à votre pied. Y a quand même un petit temps d'adaptation, c'est un peu le bazar pour s'y retrouver dans les menus, mais une fois que tout est calé, il est possible de changer de rôle à la volée pour une versatilité d'enfer sur le terrain.
Très agréable à utiliser et à prendre en main, toutefois on va bien vite regretter de ne croiser qu'un bestiaire assez limité pour la licence, même s'il y a des têtes connues dans le lot, on se demande pourquoi de nombreuses autres n'ont pas fait le voyage jusqu'à cette préquelle de Final Fantasy 1. Heureusement les combats de boss permettent de masquer la monotonie du bestiaire et du level-design, avec des affrontements bien funs à défaut d'être remarquables. D'autant que SoP va pas hésiter à aller taper directement dans le kokoro des connoisseurs, avec des emprunts un peu plus larges que de simples ennemis : des zones entières ont pour thème d'autres épisodes de la saga. On aurait aimé qu'elles soient présentées dans un écrin autrement plus chic qu'une technique de PS360 en fin de vie, mais ça on commence à en avoir l'habitude avec les productions de la Team Ninja. Soulignons enfin que Stranger of Paradise fait partie des "gentils" souls-like avec 3 modes de difficulté pour sied à tous les niveaux de jeu, le mode frénétique offrant une expérience à l'équilibrage satisfaisant.
Cristal meth
On espère que vous comptiez pas sur lui pour justifier l'achat de votre PS5 au prix fort, sinon vous allez au-delà de bien des déconvenues. Les trailers l'annonçaient depuis le premier jour, tout comme cette première démo dans le château de Garland, qui était à peu de choses près du même acabit que ce que l'on a aujourd'hui sous les yeux. Veuillez excuser le parler jeune, mais c'est quand même cheum de ouf cette histoire. Entre un flou qui donne envie de tartiner ses murs de purée Mousline, un aliasing qui évoque les plus grandes cages d'escalier du monde et ses décors que ne renieraient pas Deadly Premonition... Le temps où les Final Fantasy, même spin-of, étaient des mètre-étalons techniques est révolu depuis un moment, et c'est bien dommage. La Team Ninja a tout de même assurée l'essentiel, avec un mode performances digne de ce nom, même si toutes les ignominies techniques citées plus haut seront à leur potentiel maximum en échange de vos 60 images par seconde. Un bilan technique qui nous est apparu encore plus bancal que celui de Nioh 2 à l'époque, ouais, on en est à ce point.