L'agence de détectives Yagami réouvre ses portes pour résoudre une seconde grosse affaire en milieu scolaire : découvrez notre avis complet sur Lost Judgment, disponible sur consoles PlayStation et Xbox le 24 septembre prochain.
- Genre : Action / enquête
- Date de sortie : 24/09/2021
- Plateforme : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
- Développeur : Ryu Ga Gotoku Studios
- Éditeur : Sega
- Prix : 49,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PS5
Great Teacher Yagami
Lost Judgment démarre sur les chapeaux de roue, avec un gros plan sur un corps en état de décomposition avancé posé sur une chaise. Les circonstances de ce tragique événement seraient liées au harcèlement scolaire que subissait la victime. Et c'est précisément sur cette nouvelle affaire que l'agence de détectives Yagami va devoir plancher malgré elle, en plongeant en plein cœur du lycée Seiryo de Yokohama. Comme d'habitude, nous allons éviter de nous éterniser sur ce que vous réserve le scénario, il y a évidemment énormément de retournements de situation et l'ensemble de la trame scénaristique est bien mieux rythmée que la première grosse enquête de Tak. On le note à chaque Yakuza, mais tout de même, RGG Studios n'a pas son pareil pour créer des personnages aux identités très fortes, avec une vraie tronche, ce qui fait que même s'il y a beaucoup de noms à retenir, on se rappelle très facilement qui est qui.
Et le casting de nouveaux protagonistes de ce Lost Judgment fait vraiment le taf, mention spéciale à l'inspecteur de police de Yokohama, rencontré dans le premier tiers de l'enquête. Et comme souvent, les quêtes annexes tranchent complètement avec le sérieux de l'intrigue principale, avec des scénarii d'une débilité sans nom qui arrivent toujours par nous faire lâcher. Mais tout de même, ces scénarii secondaires commencent un peu à tourner en rond (après des centaines de quêtes de ce type, logique) : les voleurs de culottes et les histoires de fantômes, ça a fait son temps. Heureusement, cela ne concerne pas l'ensemble des dizaines de missions du jeu et dans l'ensemble il y a toujours moyen de vraiment bien se marrer en faisant du hors piste.
Détective gadget
La particularité du gameplay de la série Judgment est qu'elle mêle le gameplay des Yakuza action à des phases d'enquête plus ou moins réussies. Pour ce second opus, RGG Studios a tenté de dynamiser les séquences les moins passionnantes du jeu, comme les filatures, avec une nouvelle jauge permettant de se fondre dans le décor même si vous êtes à découvert. De même, les cibles n'hésitent plus à courir, histoire de mieux rythmer ces scènes, mais ça ne marche pas franchement et elles sont toujours accueillies par une grimace de la part du joueur. Les choses s'améliorent tout de même : leur intégration au jeu est mieux gérée, même si les développeurs abusent de la vue à la première personne pour nous faire observer des objets bien souvent placés juste sous le nez de Tak. De l'autre côté du miroir, quand les choses se mettent à chauffer, Yagami sort les poings et ses styles de combat : là aussi, tout a été enrichi et passé au niveau supérieur, l'évolution est flagrante même si les mouvements des deux premiers styles sont copiés-collés du premier épisode (c'était également le cas dans les Yakuza). A ce sujet, l'une des grosses nouveautés du système de combat nous a paru un brin déséquilibrée : le style du serpent de son petit nom, est très puissant, et nous a complètement fait délaisser les deux autres pendant une bonne partie de l'aventure.
Et puis tout cela va se garnir d'une surcouche de coups supplémentaires avec les puissants extraits à fabriquer chez une vieille connaissance, en échange de ce que vous aurez récupéré en vous promenant dans la ville portuaire. D'ailleurs, l'exploration a elle aussi été mise à jour avec le skateboard (on se souvient de la superbe course-poursuite du 1), à améliorer grâce aux points que vous glanerez en roulant sur le bitume : il demande un petit temps d'adaptation (surtout avant de pouvoir le sortir quand on veut), puis l'option devient vite très agréable. Seul regret : impossible de foncer dans les ennemis pour commencer par une EX action à skateboard. La seule chose qui n'a pas bougé finalement, c'est le système de progression très classique, avec ce système de points permettant d'acquérir des compétences dans tous les styles et pour améliorer votre confort de jeu. Si vous souhaitez tout débloquer, il va falloir se lever de bonne heure et compléter une bonne partie du contenu ahurissant de ce Judgment. Du coup, même si la présentation des arbres de compétences n'est pas des plus sexy, vous serez forcé d'explorer l'ensemble du contenu du jeu pour en tirer parti convenablement, ce qui est une excellente chose. Parce que côté annexes, RGG Studios s'est lâché avec des clubs du lycée à gérer, conduisant vers plein de mini-jeux toujours aussi chiadés, pour un max de plaisir. Vraiment c'est du lourd, et si vous avez découvert les travaux de ce studio avec Yakuza 7, nous vous recommandons chaudement de goûter à cette autre facette de Kamurocho et Yokohama.
School's Out
On voit qu'il y a eu du progrès depuis Yakuza 7, et Yokohama (surtout de nuit) brille de mille feux. On pourra tout de même reprocher à ce jeu des textures qui soufflent le chaud et le froid : on sent encore que quelques rustines ont été appliquées ça et là, mais dans l'ensemble Lost Judgment fait très bonne impression. Testé sur PlayStation 5, le jeu a tenu ses 60 images par seconde sans accroc pendant la douzaine de chapitres du jeu, aucun souci là-dessus.
On pourra toujours trouver à redire sur les combos des deux premiers styles de Yagami, aux animations flottantes et aux combos pas toujours "crédibles" côté animation, mais là encore ça tient plus du chipotage qu'autre chose : Lost Judgment est beau et bouge bien. Et puis il y a aussi ces efforts de mise en scène des combats — que ne faisait pas forcément Yakuza 7 — avec des cutscenes d'arts martiaux et d'action over the top, dont on raffole dans la série. Enfin côté bande-son, la musique de film noir se mêle à des jingles idiots dignes de fins de vannes nulles, participant au décalage entre l'affaire principale et les affaires secondaires.