Originellement sorti en 1999, Resident Evil 3 avait su marquer toute une génération avec son antagoniste phare, le Nemesis. La PS1 tenait là encore une pépite à ajouter à son catalogue déjà bien fourni. Après avoir écouté ses fans en proposant un remake du second épisode ayant conquis les joueurs et la critique, il n'est pas étonnant de voir son petit frère subir le même traitement. Capcom a cependant su créer la surprise en annonçant sa sortie seulement un an après. Préparant le terrain pour les futurs titres ou lettre d'amour pour les joueurs, cette vague de remake sait créer un certain engouement. Voyons en quelques lignes si ce Resident Evil 3 Remake version 2020 a su nous convaincre.
- Genre : Survival horror
- Date de sortie : 3 avril 2020
- Plateforme : Playstation 4, Xbox One et PC via Steam
- Développeur : Capcom
- Éditeur : Capcom
- Prix : 59,99€, disponible sur Amazon
- Testé sur : Playstation 4
Resident Evil Resistance : nous n'avons malheureusement pas pu tester le mode multijoueur du titre. En effet, la Bêta devait être disponible le 27 mars 2020, mais a été repoussée à cause de problèmes techniques. Cependant, le tutoriel nous a montré quelques mécaniques plutôt intéressantes dans des endroits assez réduits avec un choix de skills intéressant, mais là aussi très limité. Aucun test dans de bonnes conditions étant effectué, nous ne pouvons évidemment pas donner d'avis définitif sur ce mode de jeu.
Le début de l'enfer
Le 28 septembre 1998, deux mois après les événements survenus dans le manoir Spencer, Jill Valentine est de retour dans la ville emblématique de Raccoon City afin d'enquêter sur les agissements d'Umbrella Corporation. Malheureusement l'agent des S.T.A.R.S. venant de se faire relever de ses fonctions sur cette investigation continue de faire d'étranges rêves. Bien vite, elle doit couper court à la routine dans son appartement de Raccoon, lorsqu'un de ses collègues, Brad Vickers, la prévient d'un danger imminent, un énorme monstre viendra bientôt la traquer à travers les rues de la ville : le Nemesis. C'est alors que Raccoon City commence à être ravagée et devient le véritable enfer que l'on connaît.
Voilà ce que l'on peut dire de l'histoire en essayant au maximum de ne pas spoiler les différents axes de réécriture du scénario ou ceux n'ayant jamais fait le titre à l'époque. Il faut également savoir que l'action se déroule 24 heures avant les événements de Resident Evil 2. Sachant que les deux Remakes restent cohérents l'un avec l'autre, même s'il n'est pas essentiel d'avoir suivi les aventures de Leon et Claire de l'année dernière, il serait dommage de se priver de quelques explications et jolis clins d’œil qui se glissent ici et là dans ce troisième opus. Oui, ce Resident Evil 3 permet d'avoir quelques éclaircissements sur l'état de certaines parties de la ville, sur l'état des bâtiments ou encore et plus important sur l'état des personnages centraux.
Le Nemesis, la vraie S.T.A.R.S. de cet épisode
Sans grande surprise, ce RE3 Remake prend une tournure bien différente de son prédécesseur, mettant un peu de côté le survival horror pur pour prendre un virage bien plus action et dynamique. Et pour cause, le Nemesis est une véritable brute qui vous poursuivra tout au long de l'aventure en faisant appel à tout un tas de moyens pour littéralement vous détruire. Capcom l'avait annoncé, ce tyran sera une bien plus grande menace que ne l'était Mr. X et c'est effectivement le cas, l'IA de cet antagoniste a été grandement améliorée. Le Nemesis est bien sûr plus fort, mais aussi plus agile et bien plus rapide que vous. Il peut faire appel à ses tentacules pour vous ramener vers lui, piquer des sprints, sauter devant vous, détruire des murs, et même faire appel à un arsenal d'armes à feux qui auraient tout à fait leur place sur des chars d'assaut. En plus de cela, la grosse nouveauté du Nemesis vient du fait qu'il peut maintenant infecter les zombies qui se transformeront en sbires ressemblant à s'y méprendre aux "Plagas" du 4e épisode. Autant vous dire que le stress est plus que jamais au rendez-vous lorsqu'il apparaît devant vous.
En plus de l'arsenal bien fourni et de ses accessoires que vous pouvez trouver tout au long de la fuite de Raccoon, d'autres méthodes de défense vous sont proposées. Il y a bien sûr l'affrontement direct au risque de perdre de précieuses munitions, mais l'environnement sera aussi un allié non négligeable. Des générateurs électriques permettant de paralyser les ennemis aux barils explosifs, l'observation des alentours est primordiale pour s'en sortir correctement. En plus de cela, la nouvelle mécanique de gameplay, l'esquive, est essentielle à la bonne progression à travers les environnements plutôt étroits la plupart du temps. Avec un bon timing, il est possible d'effectuer une esquive parfaite, vous laissant le temps de viser à l'aide d'un bullet time. Les autres ennemis, bien qu'étant toujours aussi effrayants et disposants d'animations compliquant clairement la visée de la tête, ne représentent qu'un souci mineur face au Nemesis. Ce dernier, disposant toujours de plusieurs formes assez impressionnantes, éclipse malheureusement le reste du bestiaire qui est vraiment très léger. On aurait aimé avoir des menaces qui se renouvellent un peu plus et on se surprend parfois à ne plus craindre tout ce beau monde à force de se concentrer sur le Nemesis, et c'est bien dommage.
Une ville sombre et un environnement pesant
Qu'on se le dise tout de suite, le RE Engine fait encore une fois des merveilles. Des améliorations dans les détails et les jeux de lumière ont été apportées. Les effets d'ombres fonctionnent parfaitement et contribuent à créer une ambiance horrifique très convaincante. S'ajoute à cela une OST travaillée, digne de la série, qui se révèle être un véritable bonheur pour les oreilles.
On aura plaisir à retrouver les différents environnements 21 ans plus tard, retravaillés et d'une beauté à couper le souffle. Petit bémol cependant, il fallait s'y attendre, mais quelques endroits de Resident Evil 2 Remake ont été recyclés tandis que certains, majeurs, de RE3 de 1999 ont été sacrifiés sans réelle explication valable. On regrettera donc cette décision, d'autant plus que l'aventure se boucle en 7 à 8 heures maximum, sans scénario B cette fois-ci. En effet, le passage de Jill à Carlos se fera très linéairement et dans la continuité de l'histoire principale dans une seule et même partie. Ceci permet d'approfondir le caractère jusque-là survolé de Carlos et de changer le ton passant de l'action assez rapide de l'agent des S.T.A.R.S. à une ambiance plus survival horror avec l'agent de l'U.B.C.S. Cette alternance est très plaisante avec une façon d'aborder les problèmes d'une façon tout à fait différente, démontrant la maîtrise du studio de différents registres.
La carte sera toujours aussi efficace pour s'orienter et laissera encore une fois apparaître les salles dans lesquelles nous avons oublié quelque chose en rouge. Au-delà de ça, dans la première partie du jeu, s'orienter dans les rues de Raccoon City ne sera pas très compliqué, puisque cette zone est très bien pensée, bien qu'en réalité assez réduite. Sachant que les rues de Raccoon sont sûrement la plus grande partie du jeu, on se contentera de faire des allers-retours pour récupérer tout ce qui peut l'être et résoudre les énigmes. Plus on prendra le temps d'explorer, plus on se rendra compte de la petitesse des lieux. En parlant des puzzles et différents casse-têtes, ils sont bien moins inspirés et en quantité assez limitée. Rien de réellement bloquant, en réfléchissant quelques minutes et en faisant le tour des pièces, la solution se trouve être assez évidente. Un manque de difficulté globale, même dans la façon de récupérer les armes et différents accessoires se fait sentir et contribue à la durée de vie réduite du titre.