L'exemple type : Ministry of Win
Une gaming house publique ? Vous vous demandez certainement ce que ce nom cache et pourtant vous en connaissez peut-être déjà quelques-unes. Actuellement l'exemple le plus d'actualité c'est celui de Ministry of Win en Pologne. Alors, expliquons le fonctionnement de ces derniers, cela vous permettra de comprendre le principe général.
Un groupe de Polonais a décidé de profiter de l'engouement provoqué par StarCraft II afin de se lancer dans l'aventure. Ils ne souhaitaient pas construire un club mais plutôt offrir toutes les commodités nécessaires de manière à ce que n'importe quel joueur puisse se sentir chez lui dans leur maison. Jusqu'à maintenant on ne peut pas vraiment se prononcer sur la rentabilité de ces projets, quoi qu'il en soit ils rencontrent du succès, la preuve avec le nombre assez impressionnant de personnalités qui sont passées par Warsaw. En ce moment même vous pouvez d'ailleurs suivre Marc-Olivier "desRow" Proulx, Stefan "MorroW" Andersson, Oleg "TitaN" Kuptsov ou encore le coréen Woo "Sage" Kyung Chul puisqu'ils ont tous fait le voyage en Europe de l'Est.
viOLet est un joueur célèbre en maison publique
Point commun de tout ce petit monde, l'absence de gaming house dans leurs clubs lorsqu'ils sont affiliés à une équipe. Ou bien, comme Jeffrey "SjoW" Brusi, le peu d'intérêt de se rendre à Bordeaux chez Eclypsia pour se retrouver seul à jouer à StarCraft II. Eh oui, la gaming house publique met avant tout en valeur une notion fondamentale même dans un sport individuel.
Dans l'introduction nous vous parlions du tennis et de la natation, eh bien c'est exactement la même raison qui pousse les athlètes à se retrouver dans des clubs et autres centres de formation. Même lorsque seule la performance individuelle est jugée, le besoin de partager avec d'autres champions de manière à s'améliorer est capital, car cela permet de gagner beaucoup de temps tout en enrichissant son savoir.
On dit souvent que plusieurs cerveaux valent mieux qu'un seul, ici c'est l'exemple concret de cette idée. Autre intérêt d'une gaming house publique, offrir la possibilité de jouer d'autres joueurs que ceux que l'on a l'habitude de rencontrer. Par exemple, lorsque le coréen Kim "viOLet" Dong Hwan a quitté la Corée du Sud pour rejoindre les USA, et plus particulièrement la maison Cyber Sports Network, cela lui a permis de se faire remarquer en étant premier du ladder américain alors qu'il n'arrivait pas à atteindre ce niveau chez lui, en Corée du Sud.
A contrario les Américains qui voyagent en Europe ou en Asie dans des endroits publics se retrouvent dans la situation inverse : ne pas parvenir à dépasser le stade de Master pour Steven "Destiny" Bonnell par exemple. D'où l'intérêt de changer de lieu, de style, de se faire un nom ou tout simplement modifier son rythme habituel (dodo, ladder, dodo), de cette manière on relance son intérêt en se créant des défis perpétuels.
Ministry of Win partenaire avec la marque Razer
Une question que vous vous posez certainement, comme beaucoup: comment cela se finance-t-il ? Plusieurs sources de financement sont possibles, mais toutes les maisons publiques ont commencé de la même manière. Un ou plusieurs investisseurs se lancent dans l'aventure, ils achètent ou louent un lieu et l'équipent de manière à accueillir les "clients". Car il faut bien voir les joueurs comme cela, ce ne sont que des clients présents afin d'augmenter la popularité du lieu, faire tourner les streams à plein régime ou payer de leur propre poche (voir via leurs clubs respectifs) un loyer.
Car tout ceci n'est pas gratuit, les frais inhérents à la gestion d'un tel endroit sont nombreux et les partenaires n'ont guère envie d'aider financièrement. C'est bien souvent uniquement un soutien matériel qui est proposé comme chez Ministry of Win où les fauteuils et le matériel informatique proviennent de partenaires. Alors si l'on ne voit pas fleurir à travers le monde ces maisons, c'est certainement que leur modèle économique ne permet pas de vivre sereinement.