Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Montréal
Date de sortie : 31 octobre 2012 (consoles) et 22 novembre 2012 (PC). Plus tard sur Wii U.
Plateformes : PS3, Xbox 360, PC et Wii U.
Adieu la douce Constantinople et place à la révolution américaine. Assassin’s Creed s’intéresse désormais à un autre chapitre important de l’histoire et nous fait voyager à Boston, cœur de la révolte américaine. Adieu Ezio et Altaïr, c’est maintenant un nouveau protagoniste qui s’inscrira dans la lignée de ces assassins qui auront laissé derrière eux, de nombreuses victimes.
Un indien dans la vrille
Connor Kenway n’était pourtant pas prédestiné à accomplir ce rude dessein que de mener les troupes jusqu’à la victoire finale. Né de père britannique et de mère Mohawk, il est déchiré au milieu d’un conflit qui oppose les colons britanniques - qui accentuent leur mainmise sur la ville de Boston -et le peuple américain, qui autrefois, a décimé ses ancêtres dans un pays où ils vivaient paisiblement. L’homme fait bien sûr abstraction de ses sentiments pour mieux aller de l’avant. Aujourd’hui il suit brillamment les traces de ses prédécesseurs, il ne sera donc pas étonnant de retrouver tous ces artifices qui font de lui un être doté d’une maîtrise au combat.
Et pourtant tout allait bien pour lui jusqu’à ce que l’on vienne détruire son village, un évènement qui aura insufflé en lui l’envie de se venger et repousser les envahisseurs pour retrouver la liberté. Nous sommes donc au XVIIIème siècle, et les britanniques impriment un rythme insupportable pour les locaux. Le but de tout colon est de piller les ressources de la plus perfide des manières. Ici on impose des taxes à tout va. Les locaux perdent même toute leur liberté et sont contraints de suivre les règles et les nouvelles lois qui naissent à une vitesse inquiétante.
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C’en est terminé pour Connor, qui rejoint rapidement la confrérie des assassins en 1770, sa vie ne sera plus la même et son destin changera à jamais. Son arme : d’emblématiques Tomahawk qui rendront hommage à ses ancêtres et qui rappelleront à l’oppresseur qui est le véritable maître à bord. Mais l’homme sait y faire avec son temps, et cela ne l’empêchera pas de sortir les fusils quand cela sera nécessaire. En effet, l’invention de la poudre à canon aura son importance dans le jeu. On retrouvera d’immenses batailles où les fantassins feront parler les armes ainsi que les canons. Une nouvelle mécanique à distance qui viendra s’ajouter à l’éventail déjà très large des possibilités qui sont offertes à notre héros. Car si les flingues ne lui suffiront pas, les indémodables lames pourront faire taire les bavards et les balafres s’inscriront sur les visages. À longue distance, Connor pourra aussi compter sur son arc indien pour éliminer avec une grande précision ses assaillants. Enfin, si la situation le permet, il pourra aussi s’armer de sa dague à corde pour pendre les petits curieux agressifs.
Vous l’aurez donc compris, "Ratohnhaké:ton" – Ou Connor de son nom indien – n’est pas là pour assister à la bataille en tant que spectateur. Et son implication dans ce conflit sera telle qu’il fera la rencontre de grandes figures qui auront mené à bien cette révolution. Oui car comme dans tout bon Assassin’s Creed, Ubisoft aura accordé une grande importance à l’histoire et tentera de rester le plus fidèle possible. Assassin’s Creed III est un jeu vidéo, certes, mais c’est aussi une fresque où chaque détail sera proposé méticuleusement, où les informations auront une source fiable car des historiens auront participé à l’élaboration du titre en tentant de l’adapter sans trop venir ternir l’histoire.
Boston, berceau de la révolution
Boston, source de la rébellion a donc été étudiée sous toutes ses coutures. Les concepteurs ont pu saisir toute son essence pour nous livrer la ville de l’époque avec fidélité. Nous avons d’ailleurs été invités par Ubisoft à mettre pied à terre sur place pour juger de l’intégration de certains bâtiments dans le jeu. Accompagnés d’une guide, nous avons sillonnés les lieux les plus symboliques de la ville pour découvrir des architectures typique du XVIIIème siècle, perdues au milieu de la jungle urbaine contemporaine. Et pourtant ces deux mondes continuaient à vivre en toute harmonie. À cette époque, Boston avait déjà tout d’une grande : de magnifiques bâtisses composaient déjà la ville. La King’s Chapel, qui fut autrefois construite en bois, a été entièrement reconstruite en pierre entre 1749 et 1754. Le Old State House fera aussi partie du décor. Aujourd’hui on peut encore le retrouver au milieu des immenses buildings qui lui font de l’ombre, c’est le plus vieil édifice construit dans la ville. Enfin, et pour ne citer que lui, car ayant une grande importance dans la révolution américaine, la maison de Paul Revere trouvera également sa place dans le jeu. Et parfois on remarque quelques différences entre les bâtiments actuels et ceux implémentés dans le jeu. Les équipes d’Ubisoft nous ont assuré que ceux qui animeront la ville de Boston dans le jeu seront à l’identique de ceux de l’époque. En effet, toutes les modifications qui ont été apportés jusqu’à maintenant ne pourront pas être retranscrite, ce serait une erreur grossière, un anachronisme certain. Encore, on retrouve ce désir profond de rester le plus fidèle à l’histoire.
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La King's Chapel dans le jeu et dans la réalité
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Le Old State House dans le jeu et dans la réalité
John Adam, James Otis, autant de noms qui pourraient vous paraitre inconnu à première vue et qui pourtant résonneront au cours de l’histoire d’AC3. En effet, Connor évoluera avec ces figures qui ont mené à bien la révolution américaine. Alors peut-être que le nom de George Washington paraitra plus commun ? L’homme fort des Etats-Unis d’Amérique sera à vos côtés et orchestrera des stratégies pour combattre l’ennemi. Le casting sera encore plutôt bien garni. Rappelons que tous les personnages que l’on retrouvera dans cet opus seront de véritables pionniers de la révolution.
Balade champêtre
Attardons-nous sur le jeu en lui-même car il nous a également été proposé de le tester pendant plusieurs heures, histoire de découvrir ce que nous réserve ce fameux Connor. Notre petite aventure a débuté à un endroit appelé Frontier, une vaste zone sauvage à visiter en plus des villes de Boston et New-York. Des quêtes commencent déjà à bourgeonner et on s’aperçoit vite qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour fanfaronner avec Connor. On grimpe rapidement aux arbres pour prendre de la hauteur. On n’hésite pas à naviguer de branches en branches, de s’accrocher à celles-ci pour se balancer et de faire connaissance avec notre environnement. Le système de free running ou Parkour a été revu et amélioré. Au niveau des animations on ressent une légère amélioration, Connor semble bien plus « vivant » et ses mouvements plus réalistes. Pas de grands dépaysements sont à noter. On retrouvera une nouvelle itération du moteur graphique Anvil, qui a largement fait ses preuves dans les précédents épisodes de la série. Cette nouvelle mouture « Anvil Next » apportera quelques nouvelles cordes à son arc. D’abord on nous promet de meilleurs éclairages, ce qu’on a pu noter à certains passages du jeu, l’intensité lumineuse paraissait plus dynamique. Mais la grosse nouveauté se situera au nombre de personnages affichés à l’écran. 2500 ! C’est le nombre avancé par Ubisoft, on nous annonce donc des batailles grandeur nature.
Grosse nouveauté qui aura également son importance, un système météorologique sera intégré. De fait certaines zones se métamorphoseront et revêtiront par exemple, un épais manteau neigeux pendant l'hiver.
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Il ne nous a pas été cependant possible de juger du potentiel du dit moteur à ce niveau. Même si certains quartiers de Boston semblaient bien plus animés qu’à l’accoutumé. Enfin, on nous a certifié que le titre bénéficierait d’une toute nouvelle intelligence artificielle. Rien de bien flagrant à ce niveau-là, quelques incohérences persistaient et les rencontres étaient parfois étonnantes du fait que les milices ne vous remarquaient pas à certains endroits. Si les troupes britanniques rodent un peu partout, il faudra également se méfier des animaux sauvages qui vivent dans la nature. Si l’on croisera souvent la route de lapins, des ours sauvages seront aussi sur votre route, il faudra donc se montrer méfiant. À terme, et une fois bien armé, on pourra partir à la chasse. À la manière d’un Red Dead Redemption, il sera possible de dépecer ces animaux pour faire commerce de leur fourrure. Attention tout de même à la manière de les aborder, les fusils ou flèches occasionneront des dégâts, et le prix à en tirer sera également réduit. Il faudra approcher ces bêtes intelligemment et silencieusement pour les tuer en un seul et unique coup.
Connor aura accès à des pièges pour leurrer ces pauvres bêtes. Des accessoires meurtriers que l’on pourra acquérir auprès de marchands indiqués sur la carte. La carte d’ailleurs laissera apparaitre un nouveau système de déplacement, le même que l’on évoquait dans notre preview d’Assassin’s Creed Liberation sur la Vita. Baptisé Fast Travel, il permettra d’éviter les longues routes d’un point A vers un point B. Pas de panique toutefois, votre canasson sera là pour éviter d’avoir à dévorer les longs kilomètres qui vous sépareront de votre objectif. Le Fast Travel ne permettra pas d’arriver directement à votre objectif, mais vous téléportera à des destinations prédéfinies, de manière à éviter de tricher pour toujours débarquer à l’endroit où vous désirez aller. Un système intéressant, qui sera à terme très utile, surtout lorsque l’histoire nous obligera à effectuer de nombreux aller-retour.
Quelles nouveautés ?
Pour les mécaniques de jeu, pas de bouleversements par rapport aux autres opus. Les combats seront plus dynamiques et Connor enchainera les coups avec fluidité et basculera sur une autre cible très simplement. La dernière mise à mort sera accompagnée d’un ralenti laissant apparaitre un coup spécial. Dans la zone Frontier, le fait de se déplacer dans les branches en hauteur offrira des opportunités pour surprendre les miliciens, en surgissant de haut pour littéralement tomber sur vos ennemis. S’en suivra un combat dont Connor a le secret : libre à vous de choisir avec quelle arme vous réglerez le compte de ces fantassins. Le contre étant à utiliser obligatoirement, un indicateur au-dessus des ennemis apparaitra quand il faudra presser la touche escomptée. Connor pourra envoyer paître le soldat qui aura voulu vous attaquer en fourbe. Une petite nouveauté au niveau des armes pourra en intéresser certaine : le rope dar. Imaginez une sorte de fouet qui, judicieusement placé en faisant levier avec une structure en hauteur, permettra de pendre n’importe quel fou qui oserait se battre avec vous.
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L’armée se voudra plus organisée, vous croiserez de nombreuses patrouilles en formation dans les rues. Ça ne sera pas un problème pour notre assassin qui pourra faire tomber les soldats les uns après les autres. Cependant, on trouvera souvent des tireurs qui, à distance infligeront des dégâts avec leurs armes. Des cibles prioritaires si l’on ne veut pas perdre trop bêtement son énergie en étant une cible trop facile.
Le contenu secondaire sera bien entendu omniprésent. D’abord dans les missions. Les personnages que l’on rencontrera au cours de l’aventure pourront être envoyés en mission afin d’augmenter votre expérience. Par exemple, lorsque l’on a rencontré Stephane Chapheau, celui-ci était disponible via l’outil Assassin’s Mission pour une petite sortie au Québec. Ici, on ne contrôle pas le personnage, mais le jeu vous indique le pourcentage de chance pour mener à bien votre mission. Dans les cinq minutes donc, vous pourrez continuer vos affaires, pendant que Stephane Chapheau, ou un autre personnage bien sûr, travaille dur pour vous. Une fois le chronomètre écoulé, vous saurez si l’homme a accompli son objectif.
Les zones seront également divisées en trois parties. De nombreuses missions ou une découverte des lieux seront proposées. Cela rentrera dans le cadre des Liberations Missions. Comme toujours, on rendra visite aux PNJ pour récupérer un contrat. Ces fameuses missions amèneront l’histoire et permettra à Connor de se forger une réputation. On sait également que plusieurs forts pourront être attaqués, sans avoir plus de précisions.
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Le système de homestead sera aussi disponible. Vous pourrez aménager une propriété avec des objets que vous aurez amassés au cours du jeu. C’est là où interviendront vos talents de commerçant invétéré. D’où l’intérêt de partir à la chasse pour revendre la fourrure et commencer une vie de pacha dans votre grosse baraque.
Un système de convoi offrira aussi la possibilité de déplacer vos ressources. Néanmoins, il pourra se faire attaquer par des bandits. On pourra alors voler à l’assaut de ces malfrats pour sauver ses biens ou bien le laisser se faire attaquer au risque de tout perdre. La vie est parfois impitoyable !
Un personnage baptisé « Jambe de bois » - je vous laisse imaginer pourquoi – vous demandera de partir chasser des objets qu’il vous échangera contre des morceaux de cartes. Ce qui au final, vous renverra vers d’autres horizons partir une fois de plus, chasser de nouveaux trésors.
Aussi, vous rencontrerez souvent des pages de journal, que vous apercevrez briller dans l’air et se déplaçant lentement en attendant que vous veniez les attraper. Ce sont les pages de journal de l’almanach de Georges Washington. Celles-ci permettront de créer des inventions comme un cerf-volant ou un harmonica et agrémenteront votre maison ou bien pourront être revendues.
Enfin, et si le fait de courir partout vous ennuie un peu. Des mini-jeux seront proposés. Connor pourra s’assoir quelques instants pour d’adonner aux Dames, au Jeu du Moulin ou bien au Fanorama, où l’on pariera des sous.
La bataille navale grandeur nature
Mais passons aux choses sérieuses. S’il on pouvait encore douter du réel potentiel de ce nouvel épisode, une petite virée en mer s’impose comme pour nous rafraichir de la meilleure des façons. Connor est un homme à tout faire, et prendre la barre ne lui fait pas peur. La grosse nouveauté de cet opus sera donc d’affronter d’autres galions dans des batailles navales. Au départ on traine un peu autour d’un petit ilot à la recherche de notre adversaire. Pour le contrôle du navire c’est assez basique, on augmente la vitesse en jouant avec les voiles et on vire plus ou moins rapidement en fonction de celle-ci.
Une fois l’adversaire repéré, on part à sa poursuite pour tenter d’arriver à sa hauteur. Dès qu’il sera à portée, on pourra faire parler les canons. Toutes sortes de projectile pourront être glissés dans le ventre de ces machines à tuer. D’abord, le boulet, traditionnel qui infligera de lourds dégâts à la coque du navire. Le boulet chaîné quant à lui permettra de démâter le bateau adverse. Et s’il reste plus aucune solution, pourquoi ne pas envoyer tout ce que vous trouvez à bord ? Ça s’appelle la mitraille et ça devrait largement suffire à éliminer l’équipage ennemi. Enfin, quand le navire de l’adversaire sera suffisamment endommagé, on pourra l’aborder pour terminer le travail au corps à corps.
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Une phase très intéressante et bien travaillée. Il est très appréciable de voir que les effets météos ont été optimisés. On passe d’une mer très calme avec un soleil au zénith à une tempête où des vagues immenses apparaissent avec une visibilité qui diminue progressivement. Ubisoft semble bien maitriser son sujet, la grande question restera de savoir si cela suffira à tenir en haleine les joueurs encore et toujours plus exigeants.
Malgré la redondance, Assassin’s Creed III revient avec une histoire qui s’annonce déjà passionnante. Ce nouvel épisode s’arme de quelques nouveautés dont une bataille navale captivante en gardant tous les éléments qui ont fait son succès de par le passé. Une révolution ingame, mais une évolution du concept ; cependant le potentiel offert par la trame scénaristique nous laisse penser qu’Ubisoft peut livrer un jeu séduisant. Même si la réalisation semble maîtrisée, on restera sur nos gardes en attendant le test définitif. Toutefois, on doit reconnaitre qu’il nous tarde de mener à bien cette révolution avec Connor.
