Récit des tribulations d'un invocateur et de ses « alcoolytes » dans le doux Valoran. La quête est nébuleuse et les objectifs fumeux... Autant d'ingrédients pour une balade dans le monde de League of Legends, via ses péripéties et ses absurdités. Ami lecteur vous cherchiez du sens, vous aurez de l'amusement. On n'obtient pas toujours ce que l'on veut, surtout en Valoran. Vous y découvrirez la politique, le tribunal, les chasseurs de têtes et toute l'histoire qui entoure la League.
Chapitre 6 par Svink
Les présentations faites, on vadrouille vers la ville. Lee Sin la main sur mon épaule, nous vagabondons sans but aucun, sauf celui de décider celui ou celle qui constituera notre prochain candidat. L'exigence abandonnée, il sera pris d'office, humanoïde ou non, je suis résigné à l'échec. Malgré l'existence de tournoi en 3v3, les prix demeurent dérisoires, les arènes ne sont pas légions sur Valoran et la 5v5 reste le modèle phare. Une fois l'équipe constituée nous gambaderons faire nos armes dans les arènes régionales avant de revenir à l'Institut de la guerre.
Soliloquant je leur déclame notre quête du Graal et ils n'obtiennent mon silence qu'après acquiescement. Ravi de mon effet, je ne vois pas la boule arriver plein fer sur moi. Je crois que c'est une espèce de... chose habillée en ninja, circulant à la manière d'un hérisson en baskets rouges(1). Ignorant tous les codes il me percute, je vous dis pas le choc, je me retrouve fossilisé contre le mur. La bébête le plus naturellement du monde se remet en marche.
Taric voit alors accourir trois gamins, la dizaine, dont un nimbé d'une ridicule casquette rouge. Ces derniers commencent à bombarder le pauvre animal de balles de tennis rouges et blanches(2). On nage dans l'irréel, je ne comprends pas, je leur dis d'arrêter et de retourner jouer aux billes. Teemo m'explique que c'est la nouvelle mode ici-bas, les gamins rêvent maintenant de braconner, de dormir dans la forêt tout en organisant des combats de pit-bull(3). La fille hurle: « Sacha, c'est des méchants, sauvons la justice, la paix, les enfant mal-nourris »...
Là c'est le grand délire, la grande gesticulation, voila qu'ils nous balancent une balle de tennis qui s'ouvre avec dedans un pauvre poisson lyophilisé qui tente de reprendre forme. Le gamin, Sacha, ordonne au poisson rouge de faire trempette, puis lance rugissement... on se regarde incrédule.
Sona, voyant tout cela, prend la première personne qui passe et lui dit: « Laisse pas trainer ton fils, si tu veux pas qu'il glisse...(4) » . Il y'a dans l'air ambiant une dose de surréalisme. Le temps que je me tourne vers le gosse qui vocifère, je me reçois une décharge de 220.
Entre la bébête qui me rentre dedans et la peluche jaune qui balance du jus, je craque... Surtout que je ne suis pas le seul à avoir été touché : « Ca va pas non, imagine que j'ai un pacemaker, tu me l'aurais cramé ». Sona tente de calmer le jeu en jouant de sa harpe, son doigt ripe et elle nous sort un accord qui satellise la peluche jaune qui accompagne son voyage par un Pikaaaaaaaaaaaa qui s'accorde au demeurant parfaitement avec la mélodie. De mon coté je reprends les choses en main, c'en est trop. « Lee Sin, 15 mètres, 3 heures »... Tir du tigre et de la feuille morte(5), pied bouche instantané, le gamin s'envole.
« Ah ah, vous avez vu ça... c'est une vraie équipe ! » dis-je tout fier de ma première victoire. Taric me murmure alors qu'il existe un statut des mineurs dans la ville, même vagabonds. Leur inculquer les bonnes manières n'est pas forcément bien vu. Deuxième fois en deux jours que la foule se rassemble autour de moi, pas de diversion possible, nous sommes coupables de bonne mœurs. Que faire alors...
Courir ! Lee Sin fait comme il peut en me faisant part de ses doutes quant à l'âge du malheureux qui a reçu son pied comme bénédiction. J'élude et on se cache dans une ruelle entre poubelles jaunes et vertes. Une fois tout le monde réuni, l'on voit au bout de la rue la chose en ninja... Elle nous a suivi. Teemo va le voir et lui demande son nom. Il répond « hummmfe humfum hummmfefe ».
« Quoi, qu'est ce qu'il dit? Teemo enlève lui son masque, il a l'air de nous comprendre lui ». Teemo lui ôte son masque et le voila qu'il dit « Rammu-Rammu Rammu-Rammus, Rammu-Rammu Rammu-Rammus ». Bonne pioche, c'est bon on l'abandonne... Mais non Teemo commence déjà à jouer avec. On part et il nous suit. Résigné j'abandonne, nous avons là notre cinquième compagnon...
Entre celle qui chante tout le temps et celui qui n'a que deux mots de vocabulaire, on est certain de trouver un juste milieu. D'ailleurs son nom, il lui en faut un, ce sera Rammus.
(1)référence à Sonic
(2)référence à Pokemon : rouge, vert, bleu, blanc, or, cuivre, manganèse...
(3)référence au joueur du grenier, les dessins animés hors-série 2
(4)référence à NTM : Laisse pas traîner ton fils
(5)référence au manga japonais