Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Sofia
Plateforme : PlayStation Vita
Date de sortie : 31 octobre 2012
Le successeur de la PSP, la PlayStation vita, semble bien seule. En effet la console portable a bien du mal à accueillir de nouveaux jeux dans son lineup. C’était donc sans compter sur Ubisoft, pour nous proposer un nouvel épisode d’Assassin’s Creed sur le mini Monolithe noir. Alors que le studio aurait pu simplement porter le futur opus qu’est Assassin’s Creed 3, il s’est attelé à produire un jeu exclusif, jouissant d’une histoire inédite et bénéficiant d’un atout charmeur : un nouveau personnage. Exit donc les héros males charismatiques, et place à une héroïne, une première dans la série des Assassin’s Creed.
La douce se prénomme Aveline de Grandpré. Son nom ne vous aura pas laissés indifférents et pour cause. Sa consonance française n’est pas le fruit du hasard : la demoiselle est une métisse ayant des origines françaises. Et qui dit nouveau protagoniste, dit également nouveau cadre. Assassin’s Creed 3 prendra place à Boston ainsi qu’à New-York pendant la révolution américaine. Liberation lui se concentrera sur une autre partie de l’Amérique, à savoir la Louisiane française en 1765.
Aveline possède toutes les qualités des autres assassins. Si l’on devait la comparer à un autre, on verrait des similarités évidentes avec Connor, nouvel héros d’Assassin’s Creed 3. Le jeu de la vita reprendra le moteur graphique et physique d’AC3 et donc, les mouvements d’Aveline ressembleront à ceux de Connor. À la différence que la belle abandonnera les tomahawks pour des lames de boucher qu’elle utilisera avec minutie. Au niveau graphique, pas de surprise, à l’image de l’opus sur consoles, le titre reprendra les mêmes traits avec quelques optimisations au niveau des textures pour que le jeu ne mouline pas trop sur la portable.
Question graphique, le jeu s’en sort très bien, et l'on doit reconnaitre qu’il est fort agréable de retrouver un Assassin’s Creed sur une portable. Si Bloodlines sur PSP a pu décevoir par son manque de contenu, on semble avoir bien compris la leçon chez Ubisoft. N’imaginez pas retrouver pour autant un nombre élevé de personnages dans les rues à l’image des versions consoles. Cependant, on reste agréablement surpris par le nombre de PNJ qui s’animent lors de certaines missions. Pour le reste, l’anisotrope n’est pas trop poussé, de fait, les textures au sol s’essoufflent rapidement et deviennent flou à une certaine distance. Rien de bien grave cependant. Les visages quant à eux, sont pour la plupart, très bien réalisés. On n’hésitera pas à contempler notre héroïne sous toutes ses coutures mais également apprécier les séquences de dialogue avec un autre personnage.
Pour les mouvements donc, c’est la même rengaine, on a parfois même l’impression de contrôler un Connor tant les animations et ce nouveau système dynamique nous feront penser à AC3. D’ailleurs, ce système est bien plus intéressant et donnera un peu plus de tonus aux combats. Le jeu s’inspire fortement des plus grands beat them all, et il devient bien plus aisé de basculer entre les cibles pour les ruer des coups. Le contre devient vite indispensable lorsque le nombre d’ennemi est trop important. La motion capture, soignée, apporte ce sentiment de puissance et ajoute plus de réalisme aux bastons. On peut reconnaitre qu’on oublie parfois tenir une console portable entre les mains tant cette mouture s’apparente aux versions console. On regrette cependant retrouver de trop grandes similarités avec Connor, néanmoins, on ne va pas s’en plaindre. Tant que le travail porté sur la console portable est au final être bénéfique pour le titre, on dira que c’est le principal !
Mais ne soyons pas trop mauvaise langue, car même si ce Libération reprend certains aspects de son cousin, il n’en reste pas moins un jeu exclusif qui offre une histoire originale. Et s’il a été adapté sur la Vita, c’est aussi pour tirer parti de ses fonctionnalités. Les menus sont donc accessibles via l’écran tactile frontal. On peut donc consulter la carte en naviguant avec nos doigts, le zoom se réalise comme sur les téléphones portables en joignant deux points avec les doigts. Pour le choix des armes, c’est pareil, on peut ouvrir l’inventaire et sélectionner son arme par une simple pression. D’autres interactions seront également proposées : on a pu expérimenter l’ouverture d’une lettre en utilisant la surface tactile arrière avec l’écran tactile avant. Le mouvement se voulant réaliste, on déplace sa main de gauche à droite comme pour arracher une enveloppe. Enfin, on notera l’apparition d’une fonctionnalité baptisée Chainkill. Celle-ci permettra par la simple pression d’une touche de figer le temps pour sélectionner des cibles pour automatiser leur exécution. Il nous sera possible de choisir jusqu’à 4 cibles à l’aide de l’écran tactile, une fois les cibles accrochées, Aveline sortira son pistolet pour tenter d’éliminer les ennemis sélectionnés. Une option sympathique mais pas indispensable qui rappellera que l’opus de la Vita propose quelques nouveautés.
L’élément le plus intéressant sera incontestablement la Nouvelle-Orléans où évoluera notre assassin. On retrouve face à nous une ville en pleine expansion où les espagnols veillent au grain. Autour de nous, des locaux parlent le français et combattent pour la libération de la Louisiane française. On peut parfois entendre leur cri de ralliement au détour d’une rue. Le ton est donné, il faut combattre. Même si l’on sait que cette menace sera principalement espagnole, on a pu également découvrir que les templiers, comme à leur habitude occuperont une place importante dans le jeu. La ville est cernée par les conquistadors, les soldats quadrillent la petite cité. On s’amusera à arracher les affiches pour diminuer notre indice de recherche ou bien de voguer de toit en toit pour échapper à la vision de la milice. Aveline aura également en sa possession une sarbacane qui permet de lancer des projectiles tels que des fléchettes empoisonnées pour se débarrasser d’un ennemi. Efficace et radical, elle sera utile lorsqu’un ennemi reculé sera trop dangereux à approcher.
Si l’histoire se concentre sur la Nouvelle Orléans et la Louisiane, on sait également que d’autres zones pourront être parcourues. Une étendue marécageuse, sombre et glauque viendra ponctuer les missions. Bayou, c’est le nom qui lui a été donné, offrira des missions dans cette forêt triste où les conquistadors rôdent. Le secteur sera large et une fonctionnalité pour être très utile pour se déplacer rapidement : le Fast Travel. La plupart du temps, ce pouvoir de téléportation ne vous permettra pas d’arriver au point souhaité. Les choses auront été faites de telle sorte que vous apparaitrez à une certaine distance de votre objectif histoire de vous dégourdir un peu les jambes.
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Les mécaniques sont à l’identique des autres Assassin’s Creed. On repère des missions sur la carte et on part à l’aventure. Il nous a été assuré que l’on pourrait entreprendre ces objectifs de différentes manières. Selon votre déguisement, on pourra alors découvrir plusieurs facettes de l’histoire. Reste que le but profond sera de terminer votre quête, après libre à vous de finaliser la mission de la manière dont vous souhaitez.
Aveline a un certain charisme, et ce nouveau personnage féminin ne ternira pas la licence, loin de là. Il est très agréable de parcourir les toits de la ville en scrutant ses recoins accrochés à une structure. On retrouve aussi ce plaisir à épier les ennemis et à surgir tel un léopard au moment le plus opportun. Notons aussi que l’on pourra nager dans les plans d’eau, certes cela pourrait être une certitude pour beaucoup d’entre vous, mais on aurait pu se retrouver avec une version au rabais. Cette héroïne en devenir de la révolution en Louisiane accroche car il est appréciable de voir une certaine fraicheur féminine dans la franchise. Mais aussi car le rôle qu’elle endosse est plus qu’intéressant. Le jeu s’inspirera de faits réels, comme pour les épisodes précédents, et le potentiel historique s’avère déjà puissant. Les cartes sont donc entre les mains du studio pour booster le jeu et ainsi apporter un trame attirante.
Techniquement, la version que l’on a pu tester souffrait de quelques bugs. D’abord il est à noter que l’IA était capricieuse. On pouvait parfois courir dans le dos d’un ennemi voire face à ses yeux sans même qu’il ne s’en rende compte alors que votre indice de recherche est au plus haut. Chose étonnante me diriez-vous, surtout dans un jeu où le jeu du chat à la souris est un élément clé. On pouvait tomber aussi parfois sur des PNJ qui marchaient sur l’eau et se déplaçaient tranquillement vers des horizons inconnus. D’autres petits soucis au niveau des collisions étaient à noter, espérons que les équipes d’Ubisoft Sofia colmateront les brèches.
Assassin’s Creed Liberation reste une bonne nouvelle pour les possesseurs de la Vita. Le jeu a été fignolé et cette nouvelle histoire apportera un intérêt certain à la licence. Les fonctionnalités avec l’écran pourraient en intéresser certains mais ne seront pas insensibles au gameplay, cela apportera un « plus » aux joueurs qui adorent parcourir un jeu avec d’autres moyens mis à disposition. L’héroïne qui baigne dans une histoire originale fait déjà honneur aux plus grands assassins avec qui l’on a pu vivre diverses épopées au cours du temps. On compte sur les équipes d’Ubisoft Sofia pour nous livrer une histoire digne de ce nom et un large contenu qui nous fournira de longues heures de jeu. Pourvu également que l’IA soit complètement retravaillée car certaines incohérences pourraient rapidement devenir pénible à la longue. En bref, un jeu sur la bonne voie qui semble déjà être une bonne alternative ou même addition à Assassin’s Creed III.