Blizzard nous présente aujourd'hui le quatrième chapitre du journal de Li-Li la jeune nièce de Chen Stormstout. Plongez-vous au coeur d'une histoire passionnante accompagné de Li-Li et de sa plume aussi légère que le vent.
Blizzard sur Le journal de Li-Li Chapitre 4 (Traduction - Source)Chargée de produits de la ferme Dai-Lo, je me suis préparée pour mon excursion au cœur de l’endroit le plus dangereux de l’île Vagabonde : la forêt de Pei-Wu !
Ces bois sont si dangereux qu’ils sont interdits à la plupart des pandarens et y pénétrer ne serait pas chose aisée. Des collines et des montagnes rocheuses escarpées entourent la dense forêt de bambous, et le seul véritable chemin qui mène à l’intérieur est bloqué par deux portes massives. Ces robustes barrières sont situées non loin du village de Mandori, dans lequel j’ai passé toute ma vie. Cela aurait pu paraître commode, mais vu qu’il y a toujours des pandarens dans les parages, il est difficile de franchir les murs sans se faire repérer.
Histoire de compliquer les choses, j’ai aperçu Bo Le alors que je cherchais un coin tranquille pour escalader la première porte. Que faisait-il, à rôder ainsi autour du village précisément aujourd’hui ? Il m’a demandé ce que j’étais venue faire aux bassins Chantants. « Profiter de la beauté et de la splendeur de notre chez-nous », lui ai-je répondu... D’une certaine manière, c’était vrai !
Néanmoins, Bo Le a plissé les yeux et m’a sermonnée, comme à son habitude (je me demande s’il sait à quel point il ressemble à un crapaud mousséchine tout ridé quand il fait ça...). Vu que Bo fourrait son gros nez partout, je suis rentrée à la maison pour calmer le jeu et me reposer un peu en attendant que la voie soit libre. Avant le lever du soleil, je me suis faufilée à travers les rues désertes et silencieuses, puis j’ai escaladé les deux grandes portes à l’aide d’une corde en poils de yack que j’avais récupérée à Dai-Lo.
Bien vite, le soleil a pointé à l’horizon, mais la canopée épaisse de Pei-Wu bloquait quasiment toute lumière. La brume semblait rester accrochée au sol de la forêt, rendant la visibilité encore plus incertaine. Je pouvais entendre des bruits tout autour de moi... beaucoup de bruits. La région est connue pour la richesse de sa faune locale, mais une seule bête est en mesure de susciter l’effroi dans le cœur d’un pandaren : le féroce tigre de Pei-Wu.
Et l’un d’eux m’avait prise en chasse. Partout où j’allais, des pas lourds me suivaient de près. Si je m’arrêtais, ils s’arrêtaient. Si je me déplaçais, ils se déplaçaient. Et puis, tout d’un coup, la bête a foncé sur moi, grondante et écumante. J’ai instantanément adopté la posture du buffle vigoureux pour me défendre, et c’est alors qu’une forme énorme est émergée de la brume...
C’était Bo Le !
Ne pouvait-il pas se mêler de ses affaires ? Sans un mot, Bo m’a ramenée chez moi, puis a réveillé papa pour lui dire que je m’étais aventurée dans la forêt interdite. Mon père m’a houspillée pendant plus d’une heure, avant de finir par se calmer. En punition, il a décidé que je devrais subir toute une semaine d’entraînement aux bassins Chantants... sous la surveillance de Bo.
J’ai essayé de raconter à mon père ce que j’essayais de faire, que j’étais partie explorer la grande tortue pour écrire le récit de ce merveilleux voyage. J’espérais que cela lui ferait plaisir, mais il n’a pas semblé comprendre, ou alors cela ne l’intéressait pas...
Papa m’a annoncé que ma punition commencerait dès le lendemain, ce qui voulait dire que j’avais encore le temps de visiter un lieu de plus. Encore furieuse après ce qui s’était passé, je suis partie vers l’ouest, jusqu’à atteindre une longue piste sinueuse menant à la forêt des Mille bâtons, là où repose le plus vieux pandaren de l’île Vagabonde. Un énorme lion de pierre, le Gardien des anciens, en protège l’entrée, et cette créature ne laisse passer que ceux qui sont capables de la vaincre au combat. Je suis l’une des plus jeunes pandarens à avoir réussi cette épreuve.
Il y a bien des années, avant de quitter la grande tortue, oncle Chen m’avait raconté qu’il venait souvent chercher l’inspiration dans cette partie de l’île. À l’époque, je ne comprenais pas bien pourquoi, mais maintenant je comprends. Il y a quelque chose de magique ici. Lorsque quelqu’un est enterré ici, son bâton de marche est planté dans la terre et le bâton se met à pousser pour produire un arbre merveilleux. Après bien des générations, toute une forêt a émergé... un véritable historique des grands pandarens de l’île.
Même ma famille a son coin à elle ici. Mais je préfère ne pas m’attarder sur le sujet... Je ne m’y suis pas rendue cette fois-là. Après ma dispute avec papa, je n’avais vraiment pas besoin d’être encore plus triste.
En me promenant à travers l’un des plus anciens fourrés du coin, je suis tombée sur l’ancien Shaopai qui allumait de l’encens sur l’autel de sa famille. L’ancien Shaopai est un pandaren d’une suprême sagesse qui vit dans un village des environs, Brise-du-Matin. Il a passé sa vie à archiver les paroles les plus sages, afin d’en faire bénéficier les générations futures.
Shaopai a marché à mes côtés pendant un petit moment, en m’indiquant des arbres du doigt pour me dire en souvenir de qui ils poussaient là. Avant de retourner dans son village, il m’a dit : « Je sens bien que ton cœur est lourd, petite Brune d’Orage. Ce n’est pas mon rôle de me mêler de tes problèmes personnels, mais prends ceci. » L’ancien m’a alors donné un petit objet rond et lisse, à peine plus grand que la taille de ma patte... une pierre à soucis. « Lorsque la vie pèse trop lourd sur tes épaules, la pierre à soucis peut alléger ta charge. Sa magie est très puissante. »
J’avais toujours pensé que les pierres à soucis étaient des babioles sans intérêt, mais si un génie comme Shaopai croyait en leur pouvoir, cela me suffisait amplement.
Lorqque j’ai finalement quitté les bois, une étrange sensation m’a envahie et je n’ai pas réussi à m’en débarrasser. J’étais reconnaissante envers Shaopai pour son cadeau et heureuse d’avoir pu visiter tant de superbes endroits sur l’île... Mais il m’en fallait plus. L’île Vagabonde est un territoire magnifique et enchanté, débordant d’histoire et de merveilles. Pourtant, pour moi, c’est simplement l’endroit où je vis. J’en ai fait le tour. Pendant ce temps, il y a tout un monde, là-bas, qui attend d’être découvert. Et je crains de ne jamais avoir la chance de pouvoir l’explorer...
J’ai passé le reste de la journée dans la Grande bibliothèque, à relire les lettres d’oncle Chen. Il me manque... Papa dit qu’il a sûrement fini par se faire tuer au cours de l’une de ses « stupides » aventures, mais je n’y crois pas. Je sais qu’il est toujours là, quelque part, et je sais qu’il reviendra un jour.
En attendant, tout ce que je peux faire, c’est faire subsister l’esprit de la voie de l’Explorateur ici, sur la grande tortue. Oncle Chen serait fier de cela... Mes ancêtres seraient fiers de cela. C’est ainsi que nous avons toujours été censés vivre ! Comme Liu Lang l’a dit lui-même : « Chaque horizon est un coffre au trésor, chaque carte vierge est une histoire qui attend d’être racontée. »
Si seulement mon père arrivait à le comprendre ! Mais qu’importe, qu’il le veuille ou non, un jour, je laisserai ma marque sur ce monde.
Et lorsque je le ferai, peut-être bien qu’oncle Chen sera à mes côtés.