Cette semaine, on va fêter beaucoup d'anniversaires, dont 2 RPG cultes qui ont à peu près la même date de naissance, même si c'est bien la seule chose qu'ils ont à peu près en commun. Ce lundi 10 février 2025, on se penche sur le cas de Vagrant Story, l'un des chefs d'oeuvre de Yasumi Matsuno (Tactics Ogre, FF Tactics, FFXII).
Vagrant Story fête ses 25 ans
Sorti le 10 février 2000 au Japon, puis le 21 juin de la même année sur le Vieux Continent, Vagrant Story est l'un des derniers grands jeux de la génération PS1/PSX. Développé par Squaresoft, plus précisément sous la direction du créateur de génie Yasumi Matsuno, le jeu raconte l'épopée d'Ashley Riot, un agent secret censé enquêter sur les mystères entourant la cité lugubre de LeaMundis. Toujours présent lorsqu'il s'agit de caser quelques références à ses travaus précédents, Matsuno situe l'action de Vagrant Story dans le monde d'"Ivalice", oui, comme pour FF Tactics ou Final Fantasy XII. Il ne s'agit cependant que d'un simple clin d'oeil et si Square Enix aura plus tard la volonté d'unifier tous les jeux "Ivalice" sous un lore commun, ce n'était clairement pas dans les intentions de son créateur.
Vagrant Story parvient à s'extirper de la masse de JRPG Squaresoft de l'époque grâce à un gameplay qui vient casser les codes du genre : au lieu d'un simple tour par tour ou de mécaniques action, Ash va pouvoir sélectionner quelle partie de son ennemi il souhaite frapper, grâce à un système de pause active unique en son genre. Les adversaires sont eux aussi capables de blesser le héros à divers endroits du corps, baissant ses capacités d'attaque et de défense. VS fait partie de cette vague de jeux plus expérimentaux de Squaresoft et une preuve qu'ils essayaient déjà de s'extirper du simple tour par tour pour lequel ils étaient reconnus. Et puis, il a pour lui cette direction artistique unique, qui embrasse les limitations de la PS1 pour faire de ses faiblesses un atout. L'atmosphère lugubre et la sensation de solitude ressentie lors de l'exploration de Léamundis étaient folles pour l'époque, avec les compositions de Hitoshi Sakimoto (jeux Vanillaware) en cerise sur le gâteau.
Toutefois le titre n'est pas parfait non plus : son rythme de dungeon crawler, très lent, demande aux joueurs de bien exploiter le craft et de bien gérer son personnage pour espérer avancer dans Léamundis. Mais c'est surtout sa caméra qui vient grignoter un peu de plaisir de jeu, avec un carnage sur la visibilité dans les environnements confinés, et une nécessité constante de bien la replacer. Malgré tout, ses qualités supplantent largement l'agacement suscité par ces sorties de route, Vagrant Story est un monument, l'une des dernières pièces maitresse de la PS1 avant le saut à la génération suivante.
Toujours pas de remake à l'horizon
Alors que Square Enix semble se recentrer sur ses gloires passées (il suffit de jeter un coup d'oeil à leur catalogue de remakes), il y a encore énormément de jeux cultes des années Squaresoft qui manquent à l'appel. Si l'on pense instinctivement à Xenogears ou à Parasite Eve, Vagrant Story est également très haut dans notre liste de souhaits pour l'avenir. la tâche semble par contre particulièrement ardue pour Vagrant Story : comme nous le mentionnions plus haut, il s'agit d'un jeu dont la direction artistique exploite les faiblesses techniques de l'époque pour en sortir quelque chose d'unique, mais forcement, cette patte unique a très mal vieilli. Réussir à obtenir quelque chose d'à la fois respectueux du produit d'origine, tout en le modernisant, est selon nous une missions quasiment impossible. Oui, Vagrant Story est singulier à ce point.