Payer un jeu vidéo à l'heure, c'est l'idée choc qu'a récemment caressé le PDG de Take-Two, Strauss Zelnick. Alors que son entreprise s'apprête à publier un premier trailer officiel sur GTA 6, le jeu le plus attendu de la décennie, l'homme d'affaires s'est attiré les foudres de la communauté. De rapides calculs montrent qu'il s'agit d'une formule atrocement onéreuse pour la majeure partie des fans. Mais le patron de Take-Two maintient son propos ; pour lui, les prix des jeux vidéo sont souvent "trop bas pour les heures d'engagement qu'ils représentent".
Faire payer la vraie valeur d'un jeu
C'est au cours de son dernier appel aux investisseurs que Strauss Zelnick a exprimé clairement son idée, selon laquelle un jeu AAA à la profondeur immense ne saurait avoir le même prix fixe qu'un jeu qui se termine en ligne droite en une poignée d'heures. Selon lui, les opus GTA ont jusqu'ici eu des prix "très bas", puisqu'une fois achetés ils offrent virtuellement un divertissement quasi infini.
Le rapport temps de jeu/prix est en réalité questionné depuis des années par l'ensemble des acteurs de l'industrie vidéoludique. Notamment pour ce qui est des jeux service nécessitant des mises à jour régulières. Certains éditeurs parviennent à joindre les deux bouts en maintenant leurs titres en free to play, mais avec une multitudes de transactions optionnelles très alléchantes. D'autres, comme World of Warcraft, ont toujours privilégié la piste de l'abonnement, garantissant des rentrées d'argent en fonction de la durée de vie du jeu pour chaque fan.
Sauf qu'à l'heure actuelle, même le système de l'abonnement fait débat. Autant vous dire que l'idée même du paiement à l'heure fait bondir les joueurs et joueuses les plus sérieux.
Une punition pour les grands consommateurs de jeux
Techniquement, un paiement à l'heure de jeu consommée pourrait faire sens. Mais on comprend vite qu'un tel concept est difficilement applicable. Peu importe la valeur de l'heure de jeu.
Imaginons qu'une heure de jeu soit facturée par les éditeurs 1 euros. Alors finir à 100% un jeu comme Spider-Man 2 couterait au consommateur la bagatelle de 30 euros environ. Soit.
Maintenant, considérons le cas de LaSalle, le créateur de contenus GTA 5 le plus connu de France. Le Youtubeur admet avoir passé plus de 52 000 heures sur GTA 5, toutes plateformes confondues.
Avec une facturation à 1 euro de l'heure, sa passion lui aurait donc couté... 52 000 euros. Un peu cher pour un seul jeu, non ?
Rassurez-vous ; à l'heure où nous écrivons ces lignes, rien d'indique qu'une telle tarification sera appliquée à GTA 6. Il ne s'agit que d'une fiction, mais le fait que le patron de Take-Two y réfléchisse bien réellement fait craindre une hausse des prix des jeux, tôt ou tard.