Le nouveau format du LEC n'avait pas uniquement pour but de fatiguer les joueurs européens avant les Worlds. Il a surtout été pensé pour éviter les périodes de creux lors des saisons régulières, c'est à dire les semaines en milieu de championnat où les spectateurs se disent que ce n'est pas grave de rater une game, vu que les qualifications en playoffs se joueront surtout lors des dernières semaines. Cela semblait plutôt bien fonctionner, et alors que les audiences des LCS baissaient inexorablement, celles du LEC restaient constantes. Enfin jusqu'à ce Summer Split..
La chute et ses raisons hypothétiques
Les audiences du Summer Split sont assez alarmantes, passant de 211 000 spectateurs en moyenne en 2022, à 172 000 en 2023. La baisse est encore plus flagrante lorsque l'on regarde les pics d'audience, celui de 2022 étant plus de 2 fois supérieur à celui de 2023 (711k vs 343k spectateurs). Pire encore : pour la première fois, le pic de viewers n'a pas été atteint lors de la finale, ou d'un match à élimination direct, mais lors d'une simple rencontre dans la phase de Round Robin.
Il s'agissait du match entre KOI et MAD Lions, soit un duel entre 2 structures espagnoles très populaires, notamment l'équipe d'Ibai. Il est vrai que les KOI sont présents sur trois des matchs du top 5 des rencontres les plus regardées en LEC, ce qui montre bien la popularité de cette équipe. Alors même que deux autres équipes espagnoles se sont retrouvées dans le top 4 (Team Heretics et G2 Esports), les statistiques de leurs matchs peinent à égaler celles de KOI. Des statistiques qui vont encore plus relancer le débat au niveau de la hype que certaines équipes très populaires dans les ligues nationales pourraient apporter au LEC.
Seulement mettre cette baisse d'audience sur le dos d'équipes qui ont écrit l'histoire du LEC en disant qu'elles ne sont plus aussi intéressantes pour les spectateurs que les équipes liées à une communauté/un streamer, serait une erreur. Après tout, cette finale du LEC avait moins d'enjeu que les autres années, vu qu'elle n'offrait plus un sésame pour les Worlds, et que l'on savait avant cette dernière quelles sont les équipes qui ont encore une chance d'accéder aux championnats du monde.
Enfin, il faut aussi parler de la meta qui est restée un peu la même tout au long de la saison. Si l'on regarde les picks lors de la finale du LEC, on retrouve beaucoup de champions (Maokai, Sejuani, Kai'Sa etc...) qui étaient déjà prioritaires lors de la première semaine de compétition du Winter Split. Si le spectacle est plus présent dans les games pros qu'à une certaine époque (par exemple Peyz a atteint les 500 kills en compétition lors de sa première saison au sein de l'élite, un score que plusieurs légendes du jeu ont mis plusieurs saisons à obtenir), le fait que les stratégies soient globalement les mêmes tout au long de la saison n'a pas aidé à maintenir la hype.
Plusieurs raisons peuvent donc expliquer cette baisse d'audience en occident. Il faut maintenant voir si les Worlds permettront à la hype de revenir aux US et en Europe, mais surtout il faut patienter pour voir quelles seront les décisions de Riot Games pour relancer la hype en 2024.