Même si il faudra bien évidemment attendre la fin de la saison pour tirer des conclusions pertinentes sur l'intérêt porté par le public à l'esport sur League of Legends, le nombre de spectateurs lors de la reprise des compétitions reste une donnée intéressante à analyser. Elle permet notamment de mesurer l'engouement général autour des différentes scènes.
Avec un pic de spectateurs à 419 000 lors de sa première journée pendant le match KOI vs BDS, impossible de ne pas remarquer que ce score est beaucoup plus bas qu'en 2022 lors de la reprise du Spring Split. Avec une perte d'à peu près 20% de spectateurs (un peu moins dans les faits), faut-il s'inquiéter pour le LEC ? Bien entendu, ces chiffres ont pris en compte les différents broadcast, notamment ceux Français et Espagnols dont le nombre de spectateurs n'est pas à négliger. Enfin, précisons que même si cela semble être un échec, beaucoup de jeux peinent à rassembler autant de spectateurs pour leurs finales mondiales alors que là nous ne parlons que d'une ligue régionale.
Les raisons possibles derrière ces chiffres
Impossible de ne pas parler de cette première journée sans évoquer les nombreuses pauses et retards accumulés par le LEC. Ces derniers furent tellement importants, que le troisième match a débuté à l'heure où le cinquième aurait du commencer. Il n'est donc pas irréaliste de penser qu'une partie des spectateurs potentiels ait tout simplement décidé de faire autre chose plutôt que regarder l'écran de pause.
Les résultats décevants de l'Europe lors des Worlds pèsent aussi dans la balance. La plupart des records du LEC ont été établis lorsque la région était à son prime, entre fin 2018 et 2021. À ce moment, Fnatic et G2 étaient de très grosses équipes sur la scène mondiale, et l'Europe était une région surveillée par beaucoup d'observateurs. On l'oublie souvent, mais lors des Worlds 2017 outre les extraordinaires performances de Fnatic et G2 (2nd et top 4), il fallait ajouter celles de Team Vitality. Même si les Abeilles avaient été éliminées lors de la phase de groupe des Worlds, ils avaient fait 3-3 dans le groupe de la Mort (Vitality, RNG, Gen.G, C9, pas vraiment un groupe de clowns). Et cette montée en puissance de l'Europe s'est confirmé en 2019 et un peu en 2020. Hors en 2021 et 2022, les équipes du LEC ont beaucoup moins brillé sur la scène internationale. Forcément, les spectateurs d'autres régions sont moins intéressés.
Dernier détail, le LEC a repris une semaine avant les LCS. Même si il est difficile de quantifier le nombre de viewers que cela peut représenter, certains spectateurs outre-atlantique avaient pris l'habitude de regarder la fin du LEC (qui correspond généralement à l'affiche de la journée) avant le début des LCS.
De bonnes raisons d'être optimistes
Déjà, le pic de spectateurs de 419k de la première journée a été battu dès le second jour avec 433k pour le match entre G2 et Fnatic. Et quel match que celui là ! Bien qu'il ait été totalement à sens unique, les G2 ont réussi à marquer les esprits des spectateurs. Si les samouraïs parviennent à maintenir ce niveau de jeu, cela pourrait bien hyper une partie des fans, tout en poussant les viewers d'autres régions à s'intéresser au LEC.
Le storytelling s'écrira tout seul, surtout lorsque les autres équipes hausseront leur niveau de jeu. À côté de ça, il y a aussi eu d'autres bangers, comme le comeback de Vitality contre Fnatic, et bien entendu les bonnes performances de KOI (même si ces dernières ne sont pas surprenantes). Il faut d'ailleurs noter qu'avec un pic à 138k spectateurs, le record de viewers espagnols pour un cast dans la langue de Cervantes a été battu. Certes les arrivées de KOI et Team Heretics ont pesé dans la balance, mais cela montre bien qu'il est trop tôt pour enterrer le LEC.