Pour faire simple, nous allons séparer les builds présentés en deux parties : ceux qui étaient rigolos, mais pas spécialement fumées (ou qui demandaient un skill non négligeable pour le devenir) et ceux qui sont des aberrations pures et dures. Alors, prêts à découvrir si LoL c'était mieux avant ?
Maman, j'ai cassé le jeu
Akali/Ekko/Fizz tank
Ces trois champions sont connus pour être de redoutables assassins, sauf pendant une meta. Suite à plusieurs changements de la part de Riot Games, notamment sur la Force de la Trinité et certaines runes, notre trio pouvait être joué en tant que tank. Même si ils n'étaient pas aussi résistants que les champions de cet archétype, leur kit de sort et les objets les rendaient suffisamment durs à tuer tout en leur offrant un dps que les tanks n'avaient pas. Cerise sur le gâteau, ils étaient même relativement bons dans les longs trades, en tout cas suffisamment pour battre de nombreux champions non spécialisés dans ce domaine. Ils ont énervé les joueurs pendant plusieurs mois, tout en dominant la scène professionnelle.
Maître Yi AP
Pendant les premières années du jeu, Yi avait un ratio AP pas mauvais sur son Alpha Strike (A) et sa méditation (Z). La puissance des sorts augmentait ses dégâts dans le premier cas, et les résistances apportées par son Z. Le but était donc de rentrer dans un teamfight en faisant de gros dégâts aux carrys, de mettre le Z pour devenir immortel si un CC n'était pas appliqué (même l'ignite ne suffisait pas pour le tomber), d'attendre qu'un joueur adverse meure, puis de relancer le A pour refaire de gros dégâts. Comme ce dernier se réinitialisait en cas de mort d'un champion ennemi, vous pouviez le relancer une troisième fois si une nouvelle victime était faite, et si ce n'était pas le cas, vous mettiez le Zhonya et répétiez l'étape 1. Il fallait ajouter à cela le bracelet de Feu Mortel (DFG) qui permettait d'assurer un kill sur un carry lors de votre engage. Ce build était un peu troll, puis est devenu assez OP au point d'apparaître en LCS EU notamment dans les mains d'Alex Ich. Depuis Riot Games a tout simplement réduit les ratios AP, faisant de ce build une histoire ancienne.
Tristana/Sion AP
Ici on quitte un peu les builds complètement fumés, mais ils étaient suffisamment puissants pour avoir fait quelques apparitions en compétition. Tristana avait un gros ratio AP sur son E (qui était un dot), son Z et son R. Quant à Sion, c'était son A (qui était à l'époque un stun monocible ciblé) et son Z (un bouclier qui scale sur l'AP et qui pouvait être réactivé pour exploser en faisant des dégâts en fonction de la quantité de shield restante). Ils étaient plus difficiles à faire briller que les deux autres exemples de l'article, Tristana parce qu'elle restait fragile et qu'il fallait donc bien connaître ses dégâts pour obtenir le reset du Z et éviter de se faire tuer en sautant dans la team adverse. Pour Sion, son A lui permettait d'être un gros lane bully, mais il devait être feed et attendre d'avoir quelques points supplémentaires dans le Z pour réellement devenir une grosse menace. Un Sion AP qui ne se feedait pas en early game était assez peu dangereux. Bref des builds qui pouvaient carry des games, mais pas forcément simples à piloter. Évidemment, l'inévitable Bracelet de Feu Mortel était un objet indispensable pour le surplus de dégâts qu'il apportait.
Des builds moins forts mais rigolos !
Evelynn/Vladimir full capes solaires
Le principe était simple, stacker les capes solaires (dont les dégâts se cumulaient sur la bêta du jeu) et profiter soit de l'invisibilité d'Evelynn (la précédente mécanique d'invisibilité vous rendait indétectable même si vous vous colliez à l'adversaire), soit de la flaque de Vladimir pour faire des dégâts non négligeables tout en offrant aucune possibilité de riposte aux adversaires. Même si le stack des capes solaires a vite été enlevé, et que ces builds n'étaient pas OP et pouvaient être contrés facilement une fois identifiés, ils restent probablement les builds les plus stupides de l'histoire du jeu.
Mage Fortune
Un des rares build qui n'a pas totalement disparu, Miss Fortune étant encore jouée avec de l'AP en support. Cependant à l'époque, elle avait aussi un ratio AP sur son R, ce qui lui permettait de détruire un teamfight avec un ulti bien placé. Son E lui permettait de farm et de poke en lane, la rendant assez forte dans ce domaine. Si elle ne rentre pas dans la catégorie OP, c'est juste parce qu'elle était peu efficace si l'équipe adverse respectait son R en évitant de fight dans un couloir. Aujourd'hui le ratio AP sur son R a disparu, et elle ne peut plus être jouée ainsi en tant que carry, même si elle fait encore un peu de résistance en tant que support. Mage Fortune n'est pas encore morte, mais reste à l'agonie.
RASmmus
L'ancien passif de Rammus lui ajoutait de l'AD en fonction de son armure. On lui mettait donc de l'AS et un ou deux objets d'armure, on appuyait sur Z et on le regardait tuer un carry en 2 secondes tout en étant super résistant. Bon le godmode ne durait que quelques secondes, et contre un ADC ou un mage avec un dash cela ne marchait plus, mais ce build a bien existé. Néanmoins, il a toujours été plus utilisé pour troller que pour carry.
Leblanc ADC
À l'époque, le clone de Leblanc infligeait un petit pourcentage des dégâts de base de la magicienne (sur l'auto-attaque, il ne lançait pas de sorts), et appliquait les effets on-hit. Le but était donc de faire un build on-hit, avec le Rasoir Sanglant de Madred, Au bout du Rouleau et d'autres items de ce genre. Ainsi avec le clone, on faisait beaucoup plus de dégâts. Le burst naturel de Leblanc était suffisant pour forcer les adversaires à la respecter en lane, lui permettant d'être safe le temps d'obtenir les premiers items. Est-ce que le build était fort ? Non, à moins d'être vraiment une excellente Leblanc et d'avoir une parfaite gestion du clone, mais même dans ce cas, il valait mieux la jouer AP.
Sona ADC
On va finir cet article, avec un build toujours jouable aujourd'hui. Le principe est simple, faire une triforce et une muramana sur Sona puis profiter du spam des sorts et du bonus AD du A pour faire des dégâts corrects. L'efficacité de ce build est situationnelle surtout à l'époque, car avec une team avec beaucoup de champions mêlées, les boosts du A et E de Sona restaient très utiles, et cela pouvait faire la différence contre des équipes fragiles. Jamais OP, ce build pouvait être intéressant dans ces situations précises, et était plutôt mauvais le reste du temps. Aujourd'hui il pourrait être encore viable, sauf que beaucoup trop de champions font ce que Sona fait... en bien mieux.