credit image : Liquipedia Fighting Games prise lors du tournoi Red Bull Gladiators
Le tour d'horizon de la FGC française continue. Après Mr Crimson et Super Akouma, c'est au tour de Skyll de répondre à nos questions. Le joueur de Team Oplon est l'un des rares à détenir un titre de champion du monde sur sa licence préférée : Soulcalibur. En ce moment, c'est sur Guilty Gear Strive qu'il s'illustre. Il revient avec nous sur son parcours et ses ambitions pour l'avenir.
Soulcalibur VI : le jeu du cœur
Quant on lui demande quelle est sa licence de cœur, Jérémy "Skyll" Bernard n'hésite pas une seconde avant de parler de Soulcalibur. De ses débuts avec son frère sur la console familiale, il garde un excellent souvenir. C'est sur le quatrième opus de la saga qu'il commence la compétition, que ce soit en tant que participant, ou en regardant les plus gros tournois comme l'EVO. Skyll aime beaucoup les jeux de combat, mais ces jeux de Bandai-Namco lui plaisent plus que les autres. Le joueur de Team Oplon met en avant les interactions entre les personnages dans le jeu, le fait que chaque match soit différent en fonction de l'adversaire et de l'arène, et que les combattants aient tous des portées et vitesse différente demandant au joueur de s'adapter à chaque match-up. Pour lui, ce sixième opus est bien meilleur que le V.
Skyll finit par "dépasser ses propres attentes sur le jeu". À l'EVO 2019, il perd en Winner Bracket contre Yuttoto, l'un des meilleurs joueurs au monde sur ce titre. Il avoue avoir perdu sa concentration après ce match, faisant l'énorme erreur d'enchaîner très rapidement en loser contre Bluegod, un autre top player. Il termine troisième de l'EVO. Il prendra sa revanche lors du World Invitational, qui tenait lieu de championnat du monde. Il bat ses deux Némésis, et devient le seul champion du monde sur le jeu, dont le circuit compétitif sera interrompu par la COVID 19. En parlant des matchs qui l'ont marqué, Skyll surprend encore. Sa défaite contre Yuttoto à l'EVO est son match préféré, car : "l'affrontement était intense et plein de rebondissements, avec un match-up Mitsurugi - Voldo extrêmement fun à regarder. Ce combat représente la quintessence de ce que peut offrir une partie de Soucalibur."
Mais Skyll n'a pas brillé que sur Soulcalibur VI. Il était parmi les meilleurs joueurs français sur DBFZ au début du jeu, mais cette licence ne l'attirait pas plus que ça. Si il reconnait les qualités du jeu, les tags fighters ne sont pas son genre préféré.
Guilty Gear Strive, le jeu par défaut ?
Les premiers contacts de Skyll avec les jeux 2D se sont faits sur BlazBlue, une autre des licences d'Arc System Works. C'est avec Calamity Trigger (le premier jeu) qu'il apprend les jeux 2D avec des dash aériens, aimant beaucoup le fait qu'une bonne défense soit récompensée. Pour cette raison, ses premiers contacts avec la licence Guilty Gear sur Accent Core ont été difficiles. Guilty est la licence de l'offense, et beaucoup de personnages avaient des coups inblocables. Mettre la garde n'était souvent qu'une mauvaise option, et cela dérangeait le tricolore, qui préfère être récompensé en mettant sa garde à la frame près, plutôt que de vivre ça comme l'attente de savoir à quelle sauce il sera mangé.
Strive est sorti pendant un creux dans les jeux qui lui plaisent, vu que le circuit officiel de Soulcalibur ne semble pas vouloir reprendre. Skyll se surprend à apprécier le jeu, trouvant que "les phases offensives sont devenues moins broken que dans les titres précédents. Même si Guilty reste une licence incitant grandement les joueurs à jouer de manière agressive, les mécaniques défensives ont été améliorées depuis Accent Core, et le jeu est globalement plus équilibré". Il décide alors de tenter l'aventure compétitive dessus.
Il remporte le Red Bull Gladiators face à certains des tops EU comme Uriel Legion, MysticSmash et KenDeep. Sa performance n'est pas passée inaperçue, et lui permet d'obtenir son ticket pour le Red Bull Kumite de Las Vegas. Si il confie avoir adoré l'événement et l'ambiance sur place, il regrette que tout ait été organisé dans l'urgence. Prévenu le samedi pour un départ le mercredi, son temps de préparation a été très court, et il aurait aimé avoir eu plus de temps pour étudier ses adversaires et leurs styles de jeu.
Le Français continue quand même de se faire remarquer en Europe. Sans grande surprise, il valide son ticket pour les finales régionales de l'ARCREVO (circuit officiel sur GGST). Avec le même sérieux que sur Soulcalibur, il s'entraîne dans le but de vaincre "ses démons du bracket". Parmi eux le Zato de Latif, un personnage qu'il n'aime pas affronter, joué par l'un des tops players monde. Les mécaniques sont contre son style de jeu, car Zato est avec Happy Chaos, l'un des personnages pouvant énormément capitaliser sur les joueurs qui mettent la garde. Même si il parvient à vaincre la May de Slash (excellent joueur et partenaire d'entraînement de Latif), et qu'il arrive à être celui qui posera le plus de problème au Saoudien, il sera finalement vaincu, se contentant d'une seconde place. Depuis un gros patch a eu lieu, et Skyll a de nouveau perdu contre un Zato, celui de Leffen, le Tueur de Dieux de Smash. Mais il y aura peut être une revanche à prendre à l'EVO, place qu'il a obtenu en partie grâce à Leffen. En effet le Suédois l'a certes battu en finale du Brussels Challenge dont la récompense était un voyage pour l'EVO, mais comme il avait déjà son billet, il l'a offert au tricolore qui était second du tournoi.
Objectif EVO !
Skyll ne cache pas ses ambitions pour cet EVO. C'est l'un des titres majeurs qu'il lui manque, et outre l'aura que conférerait une victoire, son instinct de compétiteur veut prendre "sa revanche sur cette troisième place de 2019", même si ce n'est pas sur sa licence de cœur. Il faut néanmoins comprendre que si Soulcalibur est indétrônable, cela ne l'empêche pas d'adorer Strive. SonicFox a beau adorer Mortal Kombat, il a également performé sur d'autres titres, et Skyll essaiera d'en faire autant, même si lui même n'oserait pas se comparer au champion américain.
La saison 2 de GGST n'est pas très favorable au tricolore. Il estime qu'"Arc System Works a avancé dans la bonne direction, mais de la mauvaise manière". L'éditeur a buffé certains personnages qui en avaient besoin, mais d'une façon discutable selon lui. "Au lieu de renforcer leurs options faibles, ils ont choisi de rendre pétés leurs coups déjà forts". Cela se voit particulièrement sur Goldlewis, qui bien que fort, doit forcément utiliser les mêmes coups la plupart du temps. De plus, il estime que l'éditeur s'est un peu trop basé sur la meta des japonais, rendant certains personnages très puissants encore plus forts, parce que peu joués dans l'archipel nippon.
Concernant son main, Sol Badguy, il estime que le personnage est descendu dans la tier list à cause de ça. Si il reste très fort, ses mauvais match up sont devenus encore pires à affronter, et le problème est que ses counters sont la plupart des personnages top tiers. Il estime paradoxal le fait qu'il soit devenu moins fort sans perdre réellement en puissance, tout en reconnaissant qu'au début du jeu, ce perso était trop fort. Il espère néanmoins "découvrir de nouvelles choses en rencontrant des main Sol d'autres régions, et pourquoi pas découvrir des possibilités qu'il n'aurait pas envisagé". Il est très prudent sur son analyse, estimant qu'elle pourrait être remise en question une fois que quelques tournois internationaux auront eu lieu.
Ambitions pour l'avenir
Après l'EVO, Skyll se concentrera sur l'ARCREVO World Tour, afin de finir la saison en beauté. Au niveau des tournois, il enchaînera sur le VS Fighting en août, puis sur l'UFA, le CEOtaku et le MIXUP. Obtenir un nouveau titre de champion du monde sur une licence différente serait la cerise sur le gâteau. En parallèle, il donne des cours sur Metafy, afin d'aider les personnes intéressées à progresser sur les jeux qu'il maîtrise, dans le but d'essayer de vivre de sa passion.
Au niveau de ses attentes, il déclare avoir hâte d'essayer Street Fighter 6 puis Project L. Il ne se fait pas trop d'illusion pour Soulcalibur, car si il estime qu'un nouveau jeu sera développé sur la nouvelle génération de consoles, il faudra patienter encore quelques années. La licence principale de Bandai Namco dans les jeux de combat étant Tekken, tant que le huitième opus ne sera pas sorti, il serait illusoire d'espérer voir un nouveau Soulcalibur.