Nous avons été invités au deuxième Bercy du natif de Caen par BK ROG, club esport dont il est l’ambassadeur pour mettre les mains sur la Tour Edition de ce jeu de baston basique, simple mais qui n’en est pas moins surprenant.
Des bruits de jeu arcade, deux joueurs affalés dans des poufs qui matraquent frénétiquement leurs manettes pour tenter de piffer un dernier coup de pied fatal. Pendant quelques minutes, la scène de l’Accor Hotel Arena a pris des airs de tournoi Street Fighter à l’ancienne devant ses 17 000 spectateurs. Le public se prête au jeu et la salle gronde de plus en plus au fur et à mesure que les barres de vie de ses deux champions sélectionnés sur le volet se réduisent, sous les commentaires d’un Orelsan qui se mue en caster pour l’occasion. Sauf que ce n’est pas sur le jeu de Capcom que ça dosait entre deux chansons mais sur une production maison, opposant le Orelsan à mèches blanches de Civilisation à son alter ego masqué du Chant Des Sirènes : Raelsan.
Civilisation Fighters a été développé spécialement pour la tournée d’Orelsan, un mois avant son démarrage. Un projet réalisé par une équipe de 8 personnes sous la houlette de Raoul Barbet, réalisateur de Life is Strange et créateur du studio de films d’animation Capsule. Un premier pas dans le jeu de combat pour Raoul qui nous confiait que sa principale inspiration venait de Street Fighter et de King of Fighters, les classiques qui ont rythmé les soirées consoles des années 90.
Après un mois de développement, les bases sont posées. Le set de coups est simple : poings, pieds, attaques aériennes, uppercuts et une spéciale par personnage. Orelsan s’est fait plaisir avec un SHURIKEN! qui n’est pas sans rappeler le mythique Hadouken de Ryu. Raelsan répond avec sa boule de plasma rouge. Pas de chope ni de quarts de cercle, le gameplay est volontairement accessible, destiné au très large public d’Orelsan qui fait le déplacement sur les différentes dates de la tournée.
Car oui, ce Civilisation Fighters est pour le moment disponible exclusivement sur des bornes arcade mises en libre service dans les travées des salles de spectacle les soirs de concert. Ces dernières ont été conçues par les français de Neo Legend : « Orelsan et Skread ont voulu faire leur jeu de baston pour la tournée CIVILISATION, et ils ont pensés à nous pour faire l'écrin personnalisé qui irait parfaitement avec l'esprit arcade du jeu. L'illustration de Grelin a été adaptée aux formes de la borne [et] nous avons assortis les contrôles aux couleurs de l'album. » nous confiait Raphaël Birn, le directeur général du constructeur.
L’une des forces du jeu est amenée par la patte comics/animé de Grelin dont les illustrations et la direction artistique servent parfaitement l’univers du rappeur. Pour le moment, un seul stage est disponible, les combats se déroulent dans le studio de tournage de la série Bloqués sous les encouragements de Serge le Mytho. Le personnage de Jonathan Cohen n’est pas présent dans le roster, probablement car ses 6 années de pratique du krav maga dans une prison au Laos auraient créé un déséquilibre irrémédiable avec le reste du casting prévu dans le jeu.
Si seuls Orelsan et Raelsan étaient jouables lors de notre test, l’écran de sélection de personnages réuni tous les proches de l’artiste : son acolyte des Casseurs Flowters Gringe, le réalisateur de tous ses albums Skread, son manager Ablaye (à qui il doit toujours de l’oseille), sa grand-mère qui revêt un kasa traditionnel japonais, ses musiciens, son chat, le lapin de Changement ou encore son frère et sa caméra devenus célèbres avec le documentaire Montre Jamais Ça à Personne. Un jeu hommage à l’époque des salles d’arcades et à une carrière de plus de dix ans pour des fans qui ont entre les mains, le temps d’une soirée, ce qui ne pouvait pas mieux représenter l’univers de l’artiste.
Face au succès qu’il rencontre auprès du public d’Orelsan, ce Civilisation Fighters développé en un mois pour le premier show s’étoffe petit à petit. Deux nouveaux personnages jouables : Skread et Ablaye, vont être ajoutés au build et seront disponibles prochainement. De là à envisager une sortie grand public dans les mois à venir sur tous supports ? En l’état actuel il y a encore du chemin pour faire de cette petite production un jeu de combat complet et abouti. Orelsan et son équipe l’ont bien en tête mais pour le moment « c’qui compte c’est pas l’arrivée c’est la quête ».