Photo : LoL Esports
La carrière de joueur de League of Legends est loin d'être de tout repos et Upset en sait quelque chose. Un temps considéré comme un grand espoir et un futur top joueur, l'Allemand a eu du mal à concrétiser au plus haut niveau et a enchaîné les déceptions. Mais la routourne a enfin tourné et alors qu'il joue dans l'élite européenne depuis de nombreuses saisons, il va enfin connaître les Worlds ! Cerise sur le gâteau, Fnatic est toujours en lice pour le titre et pourrait signer un come-back aussi incroyable qu'historique.
La rédaction revient sur le parcours en dents de scie de l'ADC allemand pour savourer sa renaissance.
Son passage éclair chez Giants : des débuts controversés
Upset est ce qu'on appelle, un petit prodige. Très précoce, il s'est rapidement fait remarquer par des grosses structures en réalisant notamment de bonnes performances en LANs. Avec Melty Esports et un certain Nisqy, il a montré qu'il n'était pas qu'un joueur de soloQ et a remporté la DreamHack Valencia en 2016. C'est donc en toute logique qu'il signe à 16 ans chez Giants Gaming le 8 décembre. La structure évolue en LCS EU et se félicite de sa très jeune recrue en qui elle place beaucoup d'espoir. Upset n'a pas le temps de réfléchir et joue quelques jours après son arrivée un tournoi international en Corée du Sud : les IEM Gyeonggi. Il profite de l'occasion pour affronter et battre des joueurs comme Reignover et Piglet. Jusqu'à présent, cela reste le seul tournoi international auquel l'Allemand à participer.
Mais alors que tout semble bien se passer, la situation prend un tournant inattendu. Le 26 décembre, deux semaines après son arrivée, Upset décide de rompre son contrat sans donner d'explication. Giants Gaming est sous le choc et la communauté n'arrive sur le coup pas à comprendre. On pense notamment que le joueur a la grosse tête, qu'il perd une occasion en or et qu'il se grille auprès des autres structures de l'élite européenne...
Au centre du projet de Schalke 04 : 3 ans de hauts et de bas
Après son faux départ avec Giants Gaming, Upset retombe rapidement sur ses pattes pour signer chez Schalke 04. Avec du recul, on comprend d'ailleurs mieux pourquoi il est parti aussi vite de son ancienne équipe... La structure allemande voulait à tout prix faire de l'ADC allemand une pierre angulaire de son projet ambitieux. Même si l'équipe évolue en deuxième division européenne (Challengers Serie), elle vise la montée et présente un roster compétitif où l'on retrouve des joueurs comme loulex le pathing god ou Vander le support polonais, deux anciens mondialistes. Upset est encore tout jeune mais il montre rapidement qu'on peut compter sur lui. En l'espace d'un an, il obtient sa montée en LCS EU en battant sans soucis NIP (3-0). L'année 2018 est également faste et Upset attire de plus en plus l'attention. Le printemps fut compliqué (8e place) mais l'été fut presque parfait. S04 se qualifie pour les playoffs et va jusqu'en finale. Le jeune espoir n'est pas loin d'aller aux Worlds et perd en finale du Regional Qualifier.
Mais en 2019, Upset semble stagner. Il est capable de fulgurances mais il manque de régularité. Les premières critiques fusent. Il est mis dans les meilleures dispositions et Schalke 04 se montre active sur le marché pour créer un roster ultra compétitif (Odoamne, Trick, Abbedagge, Ignar). Mais Upset n'arrive pas à passer le cap et n'arrive ni à se battre pour le titre, ni à se qualifier pour un mondial. Sur son chemin, se dresse encore et toujours Fnatic et G2 Esports.
La descente aux enfers chez Origen, l'étiquette de surcoté
Après 3 ans passés chez Schalke 04, Upset sent qu'il a besoin d'air frais. Pour espérer retrouver une bonne dynamique, il signe chez Origen où il retrouve son ancien coéquipier, Nukeduck. Les débuts sont franchement encourageants et l'équipe termine 3e de la saison régulière au printemps. Le soucis, c'est que quand vient le temps des playoffs, Origen ne fait pas illusion face à Fnatic (1-3) et G2 Esports (1-3). L'ADC allemand est une nouvelle fois impuissant face aux deux historiques de la ligue qui lui barrent systématiquement la route depuis le début de sa carrière. On commence à parler de plafond de verre et de joueur surcoté qui n'arrive pas à rivaliser avec la crème de la crème...
Les choses ne s'améliorent lors du Summer Split 2020. L'équipe est méconnaissable et finit dernière du LEC... Pourtant, Upset continue d'avoir des statistiques honorables parmi les ADC : 5,91 de KDA (2e de la ligue), 9,82 CS/M (1er de la ligue), 76 % de kill participation (4e de la ligue)... Il fait de son mieux, mais quand on a des aussi bonnes statistiques dans une équipe de bas de tableau, il n'en faut pas plus pour être étiqueté comme un KDA player égoïste...
Un passage chez Fnatic salvateur
Fin 2020, Upset est au fond du trou. Moqué par la communauté et communément accepté comme le joueur surcoté du LEC, l'Allemand va cependant réussir à rebondir en bénéficiant d'un concours de circonstance assez inattendu... Avec le départ de Rekkles chez G2 Esports, Fnatic, l'autre grand d'Europe, cherche un nouvel ADC. Et mine de rien, il n'y a pas beaucoup de monde sur le marché et Upset trouve une porte de sortie inespérée après son dernier split terminé avec le bonnet d'âne. Alors qu'il avait si souvent perdu face à Fnatic par le passé, il rejoint son Némésis et peut enfin viser plus haut ! Lors du Spring Split 2021, c'est lui le meilleur joueur de l'équipe et même si Fnatic termine à une décevante 5e place, Upset a repris du poil de la bête. Il reprend confiance et regagne petit à petit le respect de la communauté.
Upset continue sur sa lancée lors du Summer Split. Impressionnant en phase de lane et intraitable en teamfight, il redevient monstrueux. Fnatic après ses changements de mi-saison a décidé de jouer autour de sa botlane et Upset a de plus en plus de pression sur ses épaules... L'Allemand aurait pu craquer par le passé, mais il a pris de la bouteille et arrive à porter son équipe sans flancher. C'est encore plus criant depuis son Wife Buff juste avant les playoffs. Après 3 Bo5 remportés à l'arrachée, il affiche des statistiques stratosphériques : 12,1 de KDA et 28,1 % des dégâts de son équipe. Upset a toujours eu des bonne statistiques, mais pour une fois ils se concrétisent enfin en résultats et l'ADC va goûter à ses premiers Worlds,5 ans après avoir joué à l'international pour la dernière fois. Le chemin a été long, mais il a sûrement définitivement laissé derrière lui l'étiquette de joueur surcoté.