Le joueur pro League of Legends Alan "Tiger" Roger est un véritable globe-trotter. Originaire de Polynésie Française, il a écumé les scènes compétitives secondaires. Passé par des écuries françaises historiques (aAa, LDLC), par la LFL (ROG Esports) et par la ligue professionnelle océanienne (Bombers), il avait atterri en 2020 en ligue nationale allemande chez SK Prime, la petite sœur de SK Gaming (LEC). Malheureusement, après une année compliquée marquée par la pandémie mondiale et des résultats très décevants, l'aventurier français s'est brûlé les ailes en dépassant une ligne rouge. Il a été banni compétitivement par Riot Games le 14 septembre dernier pour harcèlement sexuel. Muet jusqu'à présent, il a tenu à s'exprimer sur les réseaux pour donner sa version des faits et expliquer sa situation.
Des accusations graves
Riot Games a banni le joueur français jusqu'au 31 janvier 2021. Il ne pourra donc pas participer à la fin de saison chez SK Prime, qui doit encore disputer un tournoi pour éviter la relégation. Cette sanction pénalise donc autant le joueur que l'équipe. Riot Games a précisé que Tiger avait violé la clause 12.2.3 des règles de la division allemande. Celle-ci stipule que le harcèlement sexuel est prohibé et que la compagnie applique une tolérance zéro vis-à-vis des coupables. C'est une jeune femme qui est à l'origine des lourdes accusations : menaces, agression sexuelle... Sans le contexte exact, impossible de se prononcer avec précision sur l'affaire. Mais de fait, Riot Games a reconnu le joueur coupable en décidant de le sanctionner.
La version des faits de Tiger
Tout en acceptant la sentence, Tiger a tenu à expliquer sa version des faits de manière détaillée. A l'origine de cette affaire, il n'y aurait selon lui qu'une rupture amoureuse qui a mal tourné. Il reconnaît avoir eu une brève relation avec une jeune femme et cette dernière aurait mal vécu la séparation. Le ton et les messages envoyés auraient alors complètement changés et la victime aurait alors entrepris de nuire au joueur en envoyant des accusations auprès de son employeur (SK Prime) et auprès de Riot Games. Le joueur explique que son équipe continue cependant à le soutenir et maintient son contrat jusqu'au bout (novembre). Il a seulement été écarté de l'équipe en raison de son ban. Il a d'ailleurs reçu sur les réseaux le soutien de certains coéquipiers.
Pour lui, la victime aurait utilisé des messages sortis de leur contexte pour l'accuser. Tiger aurait collaboré avec Riot Games pour essayer de prouver son innocence, en envoyant l'intégralité des discussions et en faisant appel à des témoins. Cependant, cela n'a pas suffit à totalement convaincre la compagnie. Si le joueur écope d'une sanction très légère par rapport à la lourdeur des accusations, la punition reste handicapante. En plus d'être privé de fin de saison, il ne pourra pas participer au début de celle de l'année prochaine. Ce qui le rend moins attractif pour le mercato à venir.