Shiinka (Tempra Esports)
Un français, oui, histoire de bien commencer. Discret, timide, et pourtant ultra-puissant lorsqu’il rentre en mode Instinct, Axel Freisberg est, à 22 ans, à l’image de certains héros de mangas dont il est un fan inconditionnel. A lui tout seul, c’est toute l’immense progression de son équipe qu’il est capable d’illustrer. Surtout lorsqu’il s’agit de clutcher. Pur support, il a fait ses premières armes du côté de DeathroW, avant de s’envoler pour MCES et un passage à vide. Il faut dire que son environnement n’y était pas optimal - neuf joueurs seront passés par cette équipe durant la saison numero uno de 6 French League - et changera de manière drastique au moment de son retour sur le TeamSpeak des dW, pour intégrer le roster qui rejoindra IziDream.
C’est à ce moment précis que Shiinka va complètement éclore et faire étalage de ses talents en Challenger League. Pour ceux qui l’avaient manqué durant cet épisode, impossible de faire l’impasse sur ce qu’il a montré pour ses premières en European League. Du sang froid, de la sérénité, et surtout une capacité à tout bien faire, le joueur de l’Aisne a assuré ses prises de duels, mais s’est surtout découvert une époustouflante familiarité avec le diffuseur, qu’il a planté à dix reprises, et désamorcé par cinq fois. Une implication record pour le couteau suisse français, dont on entendra forcément de nouveau parler durant le Stage deuxième du nom.
Prano (Team Secret)
Parce que Rainbow Six Siege ne serait pas un aussi beau spectacle sans ces joueurs capables d’être des machines à kills, il fallait bien en mettre un à l’honneur. Dans ce rôle, et pour sa première saison à un tel palier, Kevin Pranowitz a régalé, faisant de l’European League son jardin, et s’offrant dans le même temps une exposition majorée. Germano-polonais, l’entry-roamer évoluait il y a encore un an et demi du côté de BUTEO Esport, dans les bas-fonds de la scène secondaire, voire tertiaire de Rainbow Six. Une fois son départ de l’organisation (que l’on aurait tendance à brancher à la gazinière) acté, l’esportif de 22 ans avait rapidement rejoint GoSkilla.
C’est là-bas qu’il se fera remarquer, plus précisément en German National, par des membres de sa future formation d’OrgLess. Déjà bien loti la saison dernière en Challenger League, c’est donc en totale dextérité que celui-ci s’est présenté comme l’auteur de la meilleure différence d’entry kills / deaths enregistrés ( 15/4, soit +11) pour cette saison d’European League. Juste derrière Aceez, mais devant Cryn au tableau des moyennes de kills par round (0,89), Prano a ainsi parfaitement porté sa casquette de killermeister, visiblement chère à nos voisins germains. Encore une conséquence de la Deutsche Qualität, à tous les coups.
Drvn (Team Secret)
Malgré une position foireuse - l’équipe secrète ayant signé une avant-dernière place à l’issue du Stage 1 -, la troupe de KS (ancien de l’anthologique formation Penta) regorge de talents. Dans un autre registre que celui de Prano (lui étant placé à l’entry et au roaming), la formation allemande a également catapulté Drvn, alias Fynn Lorenzen, sous les feux de la rampe. Un joueur au profil de support, qui s’était lui aussi fait connaître en écumant dans un premier temps les championnats de l’outre-Rhin.
Onzième joueur le plus impactant du Championnat d’Europe au niveau des statistiques, Drvn n’a pas à rougir de ses premières brasses dans l’une des compétitions internationales les plus relevées de la discipline. Alors qu’il est le seul à avoir autant joué avec Iana, il faudra le surveiller de près à l’avenir, notamment pour sa polyvalence souris en main.
Amision (Virtus.pro)
Oubliez les polars sous fond d’espionnage communiste dans des pays européens. Le scénar de Pavel Chebatkov vaut beaucoup mieux. Sa percée, du subtop russe à un Major Européen, sous les couleurs de Virtus.pro, est incroyable. Révélé en Russian Major League (la première division de sa région), avec à l’époque CrowCrowd, le joueur de 20 ans tape rapidement dans l’œil des ex-ForZe et signe illico presto sa place dans la formation de Pro League. Une saison plus tard, le voilà auteur de 13 plants de diffuseurs, ce qui en fait le meilleur de l’exercice, juste derrière son compatriote Sheppard, de la Team Empire, le grand rival des Virtus.
Pas exceptionnel dans le reste de son bilan comptable individuel, Amision devrait tout de même, sauf décision stratégique de son employeur, avoir validé sa place pour un second Stage. On le sait : sauter dans le grand bain de l’European League n’est pas aisé, et il lui faudra du temps pour devenir encore plus impactant. Le cas échéant, la cote de ce support pourrait grimper en flèche, et faire de lui l’exemple parfait de l’intérêt des championnats nationaux à livrer de nouveaux talents.
À suivre également : le duo P4 et Dirza de Tempra Esports, légèrement discret jusqu’ici ; et Always, la dernière recrue en date de la Team Empire, âgé de seulement 18 printemps.
Crédit photo : Rainbow Six Esports