Après un premier opus, Pathfinder : Kingmaker, qui a su ravir les amateurs de Baldur's Gate-like il y a maintenant deux ans, le studio Owlcat Games revient en cette année 2020 avec un deuxième épisode. Ne vous méprenez pas : si le titre est sensiblement identique et pourrait faire croire à une suite du premier, il n'en est rien. Certes, le style reste le même, et nous y reviendrons plus tard, mais le scénario de Pathfinder : Wrath of the Righteous n'est pas la suite de l'histoire de Kingmaker.
Alors oui, c'est aussi un CRPG, oui il est aussi financé par une campagne Kickstarter, et oui il vous faudra vraisemblablement un paquet d'heures pour le parcourir en entier, mais c'est à peu près tout ce que les deux jeux ont en commun (et c'est déjà pas mal finalement...). Nous avons pu mettre les mains sur le jeu il y a quelques semaines, peu avant l'annonce du financement participatif, et voici ce que Oleg, membre de l'équipe de développement, nous a permis de voir.
Les nouveautés : nouvelles classes, mythic paths et croisade
Nous reviendrons sur le système de combat plus tard, car les principales innovations concernent les nouvelles classes que l'on trouvera dans ce nouvel opus, mais aussi le tout nouveau système de mythic path.
Si l'on devrait à priori retrouver les classes inhérentes à Pathfinder : Kingmaker, cet épisode va souhaiter la bienvenue à la Sorcière et à l'Oracle tout au moins. Owlcat Games ne se ferme pas la porte et pourrait en ajouter encore une ou deux d'ici la release officielle (date encore inconnue).
Et ces nouvelles classes ne sont pas à confondre avec les tout nouveaux "mythic paths". Concrètement, ceux-ci seront une alternative de gameplay pour votre personnage, qui affecteront aussi l'histoire et son déroulement. A l'heure actuelle, seuls quatre ont été révélés (et il est possible qu'il y en ait plus d'une dizaine au final) : Angel, un général des forces célestes, Lich, un maître en nécromancie, Aeon, un voyageur du temps qui cherchera à rétablir l'équilibre si celui-ci se voit rompu, et enfin Trickster, qui manipulera vos pires jets de dés pour en faire des réussites exceptionnelles.
Pour en finir avec cette partie, il faut évoquer la partie Croisade. Celle-ci consiste à envoyer des troupes que vous aurez recrutées au préalable tout autour du monde. Leur but ? Vaincre les démons, bien évidemment, mais aussi trouver des reliques afin d'augmenter la puissance de l'équipement, ou tout simplement pour le plaisir de diriger, en tant que Commandant de la 5ème Croisade.
Combats, décisions et scénario
En tant qu'adaptation d'un jeu de rôle sur table à l'origine, Pathfinder : Wrath of the Righteous suit, à l'instar de son prédécesseur, la même logique et les mêmes systèmes pour les combats. Tout est joué en temps réel, mais chaque entrée en combat est marquée par une pause. Pause pendant laquelle vous aurez tout le loisir de gérer vos cibles, vos attaques, vos éventuels buffs de groupes et autres soins si nécessaire. Bien sûr, une fois le combat démarré, vous pouvez tout à fait relancer un break pour modifier des réglages si le besoin s'en fait sentir.
Au premier abord et si vous n'avez jamais mis les mains sur un CRPG ou sur Baldur's Gate à l'époque, le nombre de capacités disponibles pour chaque personnage de votre groupe risque de vous faire un peu peur. N'ayez crainte, vous avez tout le temps pour vous familiariser avec tout cela, et une certaine routine ne devrait pas tarder à s'enclencher après quelques heures au maximum. Du côté des personnages, le distinguo se fait facilement entre ceux qui sont orientés "tank", dégâts à distance (magiques ou non) et les utilitaires. Chacun possède un certain nombre de charges pour chaque capacité, qu'il faudra alors utiliser au mieux, avant de devoir se reposer dans un lieu dédié, histoire de recharger les batteries.
Notez aussi que, contrairement à Kingmaker, Wrath of the Righteous offre une notion de verticalité non négligeable. Tout est plutôt bien amené : vous pouvez grimper sur des échelles, des murs, pour gagner du temps et grimper sur un rempart ou encore aller récupérer un trésor. Mais attention à la chute et à la perte de points de vie si vos jets de dés sont catastrophiques. On notera aussi, pour clore cette sous-partie, que la caméra est totalement libre et que vous pouvez tourner autour de l'action et des bâtiments comme bon vous semble.
Et bien sûr, en ce qui concerne le point central de ce type de jeux, le scénario, il se "résume" en quelques mots : Anges contre Démons. Par contre, il serait totalement erroné de penser qu'il est aussi simpliste que ça, tant vos décisions vont être prépondérantes pour tout ce qu'il va se passer. Au cours de l'heure de hands-on sur le jeu, nous avons pu prendre part à une bataille qui se déroule au cours du siège de Drezen, au cœur du second chapitre. Et rien de tel pour lancer les hostilités qu'une petite causerie "d'avant-match", entre plusieurs personnages-clés. L'impact des réponses que vous donnerez au cours d'une conversation pourra, comme cela était le cas lors du test, modifier l'endroit par lequel vous arrivez sur la zone de combat. Cela affectera alors le nombre d'affrontements à venir, ainsi que les déplacements à venir sur la carte, et le nombre de pièges dans lesquels vous pourrez tomber, et ainsi de suite. Tout cela n'est donc pas à prendre à la légère.
Et la question que l'on se pose tous dans chaque jeu qui intègre des choix dans le scénario est : "mais on peut devenir vraiment méchant au final ?". Et la réponse est oui ! A part rétropédalage de la part des développeurs, le héros pourra vraiment devenir à la limite du démoniaque (ou même carrément d'ailleurs). Cela incitera certains personnages du scénario à quitter la petite bande, tant ils ne supporteront pas vos actes et vos décisions barbares. Pas de souci, la question a été évoquée : peu importe l'alignement de votre héros principal (mauvais, très mauvais ou pire encore), il trouvera toujours des compagnons de route qui n'auront que faire de ses décisions, quelles qu'elles soient. Prévoyez donc une rejouabilité quasi infinie sur le jeu, histoire de tester les différentes fins, mythic paths ou groupes d'aventuriers.
C'est à un public bien spécifique que Pathfinder : Wrath of the Righteous s'adresse. S'il sera difficile de convaincre les joueurs qui n'ont absolument jamais touché à un Baldur's Gate ou à un CRPG de manière générale, il devrait par contre ravir les amateurs du genre. Owlcat Games a bien indiqué ne pas vouloir réitérer les erreurs commises avec Pahtfinder : Kingmaker, et il semble que le studio soit sur le bon chemin. De plus, les nouvelles classes et les mythic paths amènent énormément de nouvelles choses à explorer, et une rejouabilité que l'on pourrait qualifier de "sans fin".
